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« Sans les mauvaises filles, les époques n'avancent pas. Elles sont des pionnières, nécessaires à la marche du monde. ».
Loin, à l'ouest est l'histoire de quatre mauvaises filles. Georges, que sa mère a prénommée ainsi pour qu'elle ait « une vie d'homme », Lucie, sa belle-fille, qu'elle a haïe puis aimée, Solange, sa petite-fille à la beauté singulière, et puis son arrière petite-fille, Octavie, qui tente aujourd'hui de résoudre le « mystère Georges » à l'aide d'Internet.
On y croise aussi Louise Michel, et Calamity Jane.
Avec elles, on traverse plus d'un siècle du point de vue des femmes.
Ces femmes gigognes disent quelque chose de l'existence corsetée qu'on a cherché à leur imposer et du goût de l'imaginaire, seul capable de les sauver. Quel est le poids d'un prénom, d'un nom, d'une famille, d'un livre, sur un destin ? Que choisit-on, que réécrit-on ? A-t-on le droit le réinventer sa vie ?
Raconter leur histoire, leur part de vérité et de réinvention, c'est faire un éloge du mensonge, parce qu'il rend la vie plus belle, et que parfois, il préserve de l'oubli. C'est ériger la fiction en reine, parce qu'elle permet à chacun de faire le récit de sa vie.
Ce livre, cette saga, est avant tout une célébration de l'imaginaire.
Depuis la Commune jusqu'à nos jours, c'est l'histoire de cinq générations de femmes qui traversent l'Histoire.
Chacune dotée d'un fort tempérament, féministe avant l'heure, elles mèneront des vies libres, fantaisistes, revendicatrices.
Octavie, la plus jeune, enquête sur le vie de ses ancêtres, et plus particulièrement sur Georges, la plus intrépide de toutes.
C'est une belle saga, bien documentée, passionnante.
Toutes ces femmes sont particulières et avant-gardistes.
Avec des femmes comme elles, elles, la cause des femmes a pu avancer.
J'ai préféré la première partie, sans pour autant dédaigner l'autre.
L'auteure a une belle écriture, claire, entraînante.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture même si j'avoue que j'étais contente de terminer, parce qu'il faut avouer que c'était quand même long.
Un roman que j'avais vu passer dans des groupes de lecteurs et qui m'avait attirée.
Au début je me suis plongée dedans avec plaisir, emballée.
Malheureusement l'histoire n'a pas été à la hauteur de mes attentes : des longueurs, aucun personnage qui m'était vraiment sympathique (à part les tout premiers), des périodes déjà souvent lues (les deux guerres mondiales) et un féminisme qui n'a jamais été mon truc…
Mais c'est plutôt bien écrit et ce roman plaira sans doute à d'autres que moi.
Voici une grande fresque féminine où Delphine Coulin s’attache à nous présenter quatre femmes d’une même lignée. Le roman commence en 1895 avec Palmyre qui donne naissance à Georges. Contre toute attente, le nourrisson prénommé Georges est une fille. Le décor est planté.
Georges va devenir une femme au caractère bien trempée, qui vivra 106 ans, se mariera trois fois, parcourra la France d’est en ouest, et tout cela mue par les convictions féministes de sa mère et sa grand-mère Zélie. Zélie qui s'est battue sur les barricades de la commune et Palmyre, sa mère, qui lui léguera les idées de Louise Michel, cette figure féminine qu’elle adulera tout au long de sa vie.
Un deuxième temps est consacré à Lucie, la belle-fille de Georges avec qui elle n’aura de points communs qu’un livre de Simone de Beauvoir et la volonté de militer pour donner la liberté totale et entière aux femmes. Puis vient le temps de Solange, la fille de Lucie qui incarne la liberté sexuelle et le temps de la légalisation de la pilule contraceptive. Octavie la dernière femme de cette lignée est le trait d’union entre toutes.
Au travers le destin de ces femmes, c’est une forme de manifeste pour une femme libérée du joug masculin que nous livre Delphine Coulin. C’est aussi l’occasion de réviser un peu l’histoire en se remémorant les événements du 20e siècle qui ont offert de nouveaux droits aux femmes.
Je ne peux que regretter de m’être parfois sentie perdue. L’auteure a fait le choix en cours de roman d’insérer un chapitre ici ou là pour évoquer Zélie, Jean Mc Cormick ou d'autres. Des digressions certes intéressantes mais qui cassent le rythme. L'intrigue est déjà très dense avec le personnage de Georges qui prend, selon moi, un peu le lead sur les autres personnages, affadissant quelque peu la figure des autres femmes. Pour autant, une belle lecture dans l’ensemble
Georgette née en 1895, est une des premières femmes à mettre des pantalons, elle fume parfois la pipe, ne refuse jamais un verre d'eau-de-vie à l'occasion. Collectionneuse d'hommes, militante communiste, elle veut vivre seule, libre, faire des études, braver tous les interdits. Elle mesure 1,48 m et n'a peur de rien, sauf de la mort, qui l'a rattrapée à cent-six ans.
À travers les portraits de Georgette, Lucie, Solange et Octavie quatre générations de femmes, Delphine Coulon nous offre sur un siècle une fresque féministe puissante et émouvante. le point de vue de ces invisibles qui ont eu du pouvoir, même si elles n'avaient pas le pouvoir. Un hommage à toutes les mauvaises filles de cette époque, qui veulent vivre suivant leurs désirs et qui par leurs combats, sans bruit, ont permis à toutes les femmes de devenir ce qu'elles sont : maîtres de leur corps et de leur destin. Ces femmes qui ont remplacé dans les tâches les plus dures leur homme parti à la guerre et qui ont lutté pour obtenir le droit de vote, le droit de divorcer, le droit d'avoir un compte bancaire à leur nom ; le droit à la contraception, le droit à l'avortement. Une saga familiale entrecoupée par les évènements du XXe Siècle de la drôle de guerre à Mai 68, avec la cause des femmes en toile de fond, portée par une écriture vivante, naturelle et directe.
Imaginaire mais donne envie de lire cette saga ,avec toutes ses filles différentes est qui va nous faire découvrir plein de surprises sur leurs vies ,un bon moment je pense
Passionnante saga féminine signée Delphine Coulin, Loin, à l’ouest m’a fait traverser plus d’un siècle de luttes, de combats pour la dignité et le respect des femmes.
J’avais déjà bien apprécié Samba pour la France et Une fille dans la jungle et j’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Delphine Coulin que j’ai pu écouter aux récentes Correspondances de Manosque.
Avec Loin, à l’ouest, elle s’est lancée dans une écriture ambitieuse qu’elle maîtrise parfaitement en contant la vie de Georgette, morte à 106 ans, qui fut mariée trois fois, porta quatre noms de famille différents, passa de l’est de la France à la Bretagne après une halte à Paris. Elle qui vendait de la lingerie sur les marchés avec Mathurin, son père, épousa Vincent Serrer à 15 ans et fut veuve à 19 ans.
Deux guerres mondiales, beaucoup d’espoirs déçus mais surtout beaucoup de souffrances jalonnent cette vie où la nécessité de mentir, d’imaginer, de s’arranger avec la vérité, se révèlent indispensables pour briser l’hégémonie masculine.
Calamity Jane et Jean McCormick qui prétendait être sa fille, sont les invitées prestigieuses de cette histoire qui débute vraiment avec l’accouchement de Palmyre. Elle met au monde une fille en présence d’Herzélie, la Grande Zélie, sa mère. Celle-ci a déjà enfanté onze fois et elle est elle-même enceinte…
Ce bébé qui voit le jour en faisant beaucoup souffrir sa mère, s’appellera Georges comme le mari de Palmyre. Georges avec un s deviendra Georgette avec le temps et les mariages. Ces femmes sont couturières. Zélie a connu la Commune de Paris et en parle souvent, d’autant plus que Louise Michel, revenue de sa déportation en Nouvelle-Calédonie, anime des réunions politiques et que Georges s’y rend avec Marguerite, son amie de toujours.
Apparaît aussi une certaine Octavie, bien de notre époque, qui débarque chez Lucie, une femme très âgée, à Port-Loin, en Bretagne, près de Lorient. Étudiante aux Beaux-Arts, elle répond à une annonce pour être logée gratuitement. En compensation, elle aidera Lucie dont la vie fait l’objet de la seconde partie de Loin, à l’ouest, et fera les recherches sur internet que sa logeuse lui demandera.
Ainsi, entre le passé qui remonte doucement, le présent avec Octavie et Lucie, me voilà emporté, captivé par quantité d’événements souvent malheureux. Delphine Coulin fait de temps à autre une pause pour consacrer un chapitre à la vie d’Herzélie, à celle de Calamity Jane, puis à celle de Jean McCormick et enfin de Rosa qui quittera la France avec ses trois enfants afin de rejoindre un cousin en Amérique du Sud.
Si je ne peux pas trop en dire, il faut que j’indique que Georges-Georgette deviendra Madame Mankiewicz après avoir épousé Abraham, un juif polonais réfugié en France. Hélas, après l’embellie du Front populaire, la frénésie antisémite, la collaboration, le régime de Vichy et la Shoah vont causer tant de malheurs.
Enfin, une troisième grande partie est consacrée à Solange, petite-fille de Georgette. La Seconde guerre mondiale est passée avec son cortège d’incompréhensions, de traumatismes irrécupérables pour celles et ceux qui ont pu en sortir vivants.
Delphine Coulin, au travers de plusieurs destinées, à des époques différentes, montre bien cela. En tant que lecteur, je souffre en constatant les non-dits, les silences qui ferment définitivement toute issue permettant enfin de pardonner, de comprendre afin de franchir l’obstacle et de rétablir un minimum de communication et de compréhension. Hélas, nous autres, humains, campons trop souvent sur nos certitudes et refusons de faire un pas vers l’autre, ce qui serait décisif.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Ça faisait quelques temps que ce roman de 520 pages attendait dans ma PAL car parfois j'aime lire des romans plus courts afin de ne pas être lassée par une (trop) longue histoire.
Bien mal m'en prit car ce roman m'a happée dès les premières pages et est très loin d'être lassant.
Octavie, jeune étudiante trouve un logement chez une dame âgée, Lucie, à qui elle cache qu'elle est en réalité sa petite fille. En échange du gîte, Lucie demande à Octavie de faire des recherches sur internet sur la famille de son défunt mari.
Octavie remonte alors le passé et découvre la vie de ses ancêtres, « les mauvaises filles », des femmes de caractère, en quête de liberté qui, telle Calamity Jane, ne rentrent pas dans le moule de leur époque et font la part belle aux secrets et aux mensonges.
J'ai visualisé ce roman comme un arbre (généalogique), aux branches qui se déploient malgré les tempêtes et l'hiver. Les plus anciennes finissent par ployer, de nouveaux rameaux plus verts apparaissent mais c'est ensemble qu'ils forment la couronne.
Célébration de l'imaginaire, cette saga romanesque se déroulant sur cinq générations est passionnante et résolument féministe.
À lire de toute urgence.
C’est une fresque féministe que nous donne à lire Delphine Coulin à travers le destin d’une lignée de quatre femmes, quatre mauvaises filles. Le récit s’étend de la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui.
Le livre s’ouvre avec Palmyre, la fille de Zélie, donnant naissance à son premier enfant, en 1895, une fille qu’elle décide de prénommer Georges, afin qu’elle puisse vivre libre comme seuls les hommes le peuvent.
Vincent, le premier mari de Georges, va mourir lors de la première guerre mondiale. Elle a 19 ans. Elle va bientôt rencontrer Abraham et ils vont tomber éperdument amoureux. « Pour fêter leur nouveau départ, et pour se protéger contre les à priori dangereux et les regards scrutateurs, ils se rebaptisent : il sera Albert, elle sera Georgette. » Ils auront un fils Serge. La première partie du bouquin a donc pour titre Georgette et raconte la vie trépidante, fantaisiste et libre de celle qui s’affranchit de tous les codes, « Tout, plutôt qu’être une esclave corvéable à merci. »
Son portrait est tracé dès les premières pages : Elle mesurait 1,48 m et n’avait peur de rien – sauf de la mort – qui l’a eue à 106 ans. Mariée trois fois, elle aimait les chats, les hommes, la justice.
C’est grâce à d’autres femmes qu’elle s’est construite. Il y a sa grand-mère Zélie, un personnage haut en couleurs qui a perdu deux orteils lors de la Commune, sa mère Palmyre qui l’emmènera à une conférence antireligieuse, antimilitariste et syndicaliste de Louise Michel dont certaines phrases la marqueront à jamais.
La petite Georges dont la mère et la grand-mère cousent, développera un don prodigieux pour la couture qui lui sera très utile .
À la mort de Palmyre, le père emmènera ses quatre filles en Bretagne, Georges n’a que 9 ans. Un an après, son père désirant lui faire plaisir et l’arracher à sa douleur lui propose de venir avec lui assister au spectacle que donne la troupe de Buffalo Bill, le Wild West Show. C’est là qu’elle voit Calamity Jane sur son cheval et Georges n’aura de cesse de s’identifier à elle. Les véritables mémoires de Calamity Jane sera son premier livre et l’accompagnera partout.
Avec Lucie, sa belle-fille, résistante anonyme, les rapports seront plus que tendus ; elles se retrouveront autour du livre de Simone de Beauvoir : Le deuxième sexe.
Toutes deux défendent la cause des femmes mais de manière différente. Georgette revendique la liberté d’être soi-même et de coucher avec qui elle veut. Quant à Lucie, c’est l’indépendance vis-à-vis des hommes qu’elle recherche avant tout. Lucie, sera le titre de la deuxième partie et le troisième personnage du roman Solange donnera son titre à la dernière.
Solange, ardente féministe, est la fille de Serge et Lucie, elle incarne la liberté sexuelle. Quand la pilule vient finalement d’être autorisée, elle pense que sa vie aurait été tout autre si la loi avait été adoptée plus tôt.
C’est Octavie, sa fille, la plus jeune des femmes de cette lignée, notre contemporaine qui a enquêté sur ses ancêtres et cherché à comprendre Georgette, Lucie et Solange, ces femmes à l’incroyable destin, ces femmes malmenées par la société patriarcale et a essayé de démêler le vrai du faux. Chacune d’elles a en effet menti ou du moins s’est arrangée avec la vérité pour vivre libre. Chacune d’elles a dû faire preuve de beaucoup de force, d’ingéniosité et avoir besoin d’un caractère bien trempé pour tâcher de rester indépendante et libre. Pour s’imposer, il fallait une sacrée dose d’audace, de rêve aussi. Forcées quasiment par la société, elles ont dû souvent mentir, le mensonge et le goût de l’imaginaire leur permettant de sublimer leur vie, « L’imaginaire a le mérite de corriger ce que le réel n’a pas pu réussir ».
Cette traversée du siècle du côté des femmes est particulièrement intéressante et m’a plu de bout en bout. L’auteure a su retranscrire avec talent tous les épisodes de la lutte des femmes Certes, il faut aller au bout des 520 pages, mais cette épopée féministe et historique est tellement prenante et intéressante que je ne les ai pas vues filer. Loin, à l’ouest est également une véritable ode à la littérature et à la fiction.
Loin, à l’ouest, cette saga au souffle romanesque se lit comme un thriller et, Delphine Coulin, rencontrée il y a quelques jours aux Correspondances de Manosque a su nous faire revivre avec talent tous les épisodes qui ont marqué la lutte des femmes durant ce XXe siècle, du droit de vote à l’autorisation de la pilule et au droit à l’avortement.
Je terminerai en laissant la parole à Georgette « le grand avantage du roman : il requalifie les faits, arrange la vérité, défend un point de vue... Voilà en quoi le roman est ce qui représente le mieux la vie. »
Laissons donc parler notre imaginaire, n’hésitons pas à rêver et chérissons la liberté !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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Merci Ghislaine pour votre chronique passionnante . Je vais noter le nom de ce roman . Belles lectures . Prenez soin de vous