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L'inventaire des dessins d'Antoine-Jean Gros (Paris, 1771-1835) au Louvre

Couverture du livre « L'inventaire des dessins d'Antoine-Jean Gros (Paris, 1771-1835) au Louvre » de Laura Angelucci aux éditions Mare & Martin
Résumé:

Antoine-Jean Gros (1771-1835), dit aussi le baron Gros, fut l'un des plus célèbres élèves du peintre Jacques-Louis David (1748-1825). Il est considéré, à juste titre, comme un précurseur du Romantisme. Plus encore que ses peintures, ses dessins témoignent d'un éloignement progressif de... Voir plus

Antoine-Jean Gros (1771-1835), dit aussi le baron Gros, fut l'un des plus célèbres élèves du peintre Jacques-Louis David (1748-1825). Il est considéré, à juste titre, comme un précurseur du Romantisme. Plus encore que ses peintures, ses dessins témoignent d'un éloignement progressif de l'enseignement du maître, jusqu'à la rupture définitive avec l'esthétique néoclassique et à l'affirmation d'un nouveau style, plus subjectif. Dans les représentations les plus dramatiques, la facture libre et impétueuse de sa plume et de ses larges lavis montre ces « qualités fortes et originales » qui poussèrent Delacroix à distinguer Gros au sein de l'école davidienne et à l'élever à la tête de la nouvelle école de peinture.
Le musée du Louvre conserve le plus important fonds de dessins du peintre : quatre-cents-soixante-dix études réunies en carnets ou en feuilles libres, se rattachant principalement à son séjour italien (1793-1800) et à sa rencontre avec Bonaparte à Milan (fin 1796), qui fut, on le sait, à l'origine de la commande du célèbre Portrait du général Bonaparte à Arcole (1797, Château de Versailles). Plusieurs feuilles témoignent de sa maîtrise absolue de la mise en scène des victoires napoléoniennes, Gros étant le peintre de Combat de Nazareth (1801), des batailles d'Aboukir (1806), d'Eylau (1807), des Pyramides (1810), de Wagram (1810). Enfin, d'autres études se rattachent plutôt à ce rappel à l'ordre qui s'imposa à l'artiste après la chute du Premier Empire (1814) et la Restauration des Bourbons (1815).

Constitué principalement par des achats qui s'étagèrent de 1953 à 2018, ce fonds n'avait jamais été catalogué, hormis les huit dessins pris en compte dans le volume VI de l'Inventaire général des dessins de l'Ecole française des musées du Louvre et de Versailles, établi par Jean Guiffrey et Pierre Marcel en 1911. Si plusieurs articles et quelques publications ont depuis contribué à sa connaissance, cet ouvrage le reconsidère, pour la première fois, dans son ensemble. L'étude systématique du fonds de dessins d'Antoine-Jean Gros au Louvre a relevé le caractère exceptionnel des quatre carnets, trois d'études et un de portraits, qui constituent le coeur de la collection. Les premiers sont des précieux vestiges d'un ensemble d'albums bien plus riche, que l'artiste apporta avec lui en Italie. Ils comprennent des nombreux dessins d'après l'antique et les maîtres aussi bien que des paysages et des études pour les oeuvres personnelles de l'artiste. Le quatrième carnet, entré très récemment dans les collections du Louvre, apporte quant à lui un témoignage très raffiné du talent de portraitiste de Gros.

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