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Été 1944 : Sadorski a passé huit mois en prison. L'administration le libère en échange d'un rapport sur le transfert de l'ex-ministre Georges Mandel, otage des nazis, qui va être tué sous ses yeux. Crime ordonné par la SS ou par la Milice ? Peu après, un inconnu blessé est enlevé par des flics allemands en civil. L'inspecteur met ses adjoints sur l'affaire et l'un d'eux est abattu à son tour. Dans un bar tenu par des truands, Sadorski rencontre un jeune milicien qui semble être un pervers sexuel. Ce personnage va le mener à la plus terrifiante « Gestapo française » opérant dans ces dernières semaines avant la Libération...
L'inspecteur Sadorski libère Paris de Romain Slocombe
Nous retrouvons l'Inspecteur Principal Adjoint Sadorski à la 11e division, cellule 9 en prison à la Santé. Bien qu'il est déjà connu cette univers carcéral en 1942 à la prison de l'Alexanderplatz à Berlin, il n'arrive pas à se faire « à ses relents bien à elle, mélange, d'urine de tabac froid, de pieds crasseux, de colique et de soupe aux choux, le tout parfumé de Crésyl pour la désinfection. » Son identité est réduite aux cinq chiffres de son matricule.Il n'est plus un policier mais un numéro d'écrou du même genre attribué aux terroristes ( les résistants) qu'à des criminels de droit commun, voleur, assassin, violeur et j'en passe. Chaque journée passe toute semblable. Sadorski, pleure tous les jours, il pense à Yvette son épouse, à Julie qui vit toujours cachée dans leur appartement quai des célestins, ou elle élève son petit Bernard. Son bébé né ce vendredi 12 novembre 1943, la date même de son arrestation par les SS, qui lors de la visite domiciliaire ont tout gobé. « Mme Sadorski venait d'accoucher et la petite brune alitée était une nièce de province malade. » Le comble de cette arrestation est que l'on soupçonne l'inspecteur principal adjoint, le chasseur de juifs, d'appartenir à la dissidence gaulliste, malgré l'intervention de Me Mollet-Viéville qui clame l'innocence de son client comme étant le plus loyal des serviteurs de l’État français. Lui qui n'a rien à se reprocher est accusé « à tort par une gamine, hystérique, affabulatrice, une faussaire, une allumeuse... bref une petite garce... »
Bref, « si la Gestapo a fait écrouer Mlle Perret elle aussi c'est qu'ils ont bien cru a ses aveux , ses présumés complices étant partis pour l'Allemagne . »
Comment L'IPA Sadorski va t-il se sortir de ce trou et revoir Yvette, Julie est surtout le petit Bernard, son fils.
L'opportunité lui est donnée par le directeur même de la prison qui le libère en échange d'un rapport sur le transfert de l'ex-ministre Georges Mandel, otage des nazis de sa prison jusqu'au camp des Brosses. Lors de ce transfert réalisé par d'anciens truands devenus Miliciens Gestapistes Georges Mandel est tué au Saut du loup en , sous les yeux de Sadorski. Qui a ordonné ce crime, les SS , ? La Milice ? Ses supérieurs veulent tout savoir. L'inspecteur Sadorski, met alors ses adjoints sur l'affaire. L'un d'eux , s'approchant trop près des commanditaires, y perdra sa vie.
Sur les côtes Normandes, le débarquement a eu lieu, la bataille fait rage dans les campagnes, la Bretagne se libère les américains et leurs alliés, progressent vers Paris.
L'on sent bien que l'IPA Sadorski se pose beaucoup de question. Comment se positionner vis à vis des Allemands, des Miliciens qui sont toujours dans la capitale, des membres de la résistance de plus en plus présents, de ses collègues qui viennent de se fédérer sous l'appellation Honneur de la Police, comme résistants .
Tout le monde doit choisir son camp et cela ne va pas être simple, c'est le moins que je puis en dire.
La description de ses derniers jours avant la libération de Paris par Romain Slocombe est le fruit d'un travail de compilation de textes inombrables. Il suffira de se référer au paragraphe des sources pour s'en rendre compte. Dans ce livre, rien ne nous est épargné en terme de violences, de tortures, de trahison, de lâcheté.
Dans ces heures sombres les massacres sont l'ordre du jour. Ceux des résistants clamant qu'il leur faut tuer chacun un boche, les miliciens qui torturent dans les hôtel des résistants débusqués avec le concours de la police, avant de les remettent, lorsqu'ils sont encore en vie, à la Gestapo s'ils ne sont pas massacrés et jetés en fosse commune ou dans les bois.
Il ne faut pas non plus oublier les actions préparatoires à la libération : les attaques des casernements et tout lieux ou les Allemands avaient fait leurs quartiers. Sadorski joue sur les deux tableaux avec les autorités Allemandes, et avec les miliciens. Une rencontre dans un bar tenu par des truands un jeune milicien pervers sexuel va l’entraîner vers des personnages les plus ignobles de la Gestapo française.
Là une nouvelle fois, Léon Sadorski va se montrer une nouvelle fois dans son plus beau rôle celui d'un salaud, rançonnant la famille Perret et leur faisant croire qu'avec quelques millions de francs, il empécherait la déportation de leur fille. Tout ne se passera pas là non plus comme il l'avait envisagé étant enlevé, séquestré . Il subira lui aussi des actes de tortures et de barbarie de la part d'une bande sous les ordres de Fiedrich Berger, avant de devenir l'un des leurs pour des opérations violentes dans un Paris livré à la guerre civile
Craignant pour sa peau Sadorski va se surpasser en terme de dénonciations, comme voleur sans foi ni loi, comme profiteur, participant aux exactions, tout en commençant à recueillir des témoignages qui pourraient le servir lorsque l'on commencera a lui demander des comptes sur son comportement dans cette période et à la tête de son service de la 3e section des Renseignements généraux , rayon juif.
Dans ce Paris a feu et à sang, il est temps de changer de camp. Sadorski, de chasseur de têtes devient petit a petit un résistant arborant la croix de lorraine en brassard . Un résistant de la dernière heure. Va-t-il changer de costume aussi rapidement comme il l'espérait.Le maquillage et sa fausse moustache sauront-elle suffisante pour se créer une nouvelle virginité. Ses anciennes victimes, ne vont-elles pas tout révéler, se venger à cette heure des règlements de compte.
Que devient Yvette, Julie, le petit Bernard ? Alors que l'on tond et violent les femmes ayant fricoté avec les Allemands, que l'on cogne sur ceux et celles qui n'ont eu que le malheur de se retrouver là au mauvais moment au mauvais endroit, ou l'on tue pour se venger, lorsque l'on est suspecté de connivence avec l'Ennemi d' aujourd’hui le collaborateur d'hier , ou tout simplement parce que l'on a pas la bonne couleur de peau ou que l'on est un étranger, donc, un traite à la patrie renaissante. Et pendant tout ce temps, le parisien court après la nourriture vendue au marché noir, se retrouve dans des bars louches, ou profite des rayons du soleil et se baigne dans la seine alors que les avions survolent les toits et que les DCA s'affolent.
Sadorski, va-t-il une nouvelle fois s'en tirer dans ce jeu ou les rôles de collabo et de résistants sont devenues interchangeables ! Je ne vous le révélerai pas. Non, la guerre, n 'est pas belle . Oui, Sadorski est un salaud ! Ce qui nous pousse à une immense compassion pour ses victimes , comme l'écrit Pierre Lemaitre et dont je souscris à ce propos. La libération de Paris, ce n'est pas que cette image de cette femme qui est embrassée par un GI dans Paris, c'est aussi beaucoup de sang et de larmes. Ce sont des hommes et des femmes qui auront fait dans cette période trouble des choix que l'histoire a jugé . L'inspecteur Sadorski libère Paris ce n'est pas un roman comme un autre ; il transcrit des situations qui ont existé qui nous interrogent aujourd'hui, sur ce que nous aurions fait dans de pareilles circonstances, sur notre éventuel comportement.
Avec un souci permanent de retracer au mieux les jours sombres qui virent Paris libéré, Romain Slocombe nous offre une nouvelle fois un roman magistral, la libération comme vous ne l'avez jamais lue, c'est ce roman que je vous invite à découvrir. Bien à vous.
J’ai pris le train en route, après avoir découvert la série incroyable de Romain Slocombe avec le tome 4 je me suis pressé d’enchaîner avec cet opus 5 sorti en cette rentrée littéraire.
La claque est confirmée, c’est génial !
Et des claques, ce pauvre Sadorski en prend pas mal dans ce livre racontant fabuleusement bien les jours qui mèneront à la libération de Paris en août 1944.
Enfin, le pauvre Sadorski, il les a bien cherché ces claques… Cet incroyable personnage, un salaud comme j’en ai croisé peu dans mes lectures, en a bien mérité quelques unes… Après de nombreuses péripéties, le voilà missionné une dernière fois par l’occupant avant de tenter de retourner sa veste….
C’est toujours aussi précis, minutieux et passionnant ! On est plongé dans le quotidien de Paris pendant cet été de tous les espoirs pour certains, de toutes les craintes pour d’autres qui comprennent qu’ils risquent de payer cher leur choix d’avoir collaboré….
Au final, il faut absolument lire cette série ! Je me garde les tomes de retard pour des jours plus calmes et j’attends avec impatience le 6ème et dernier opus des incroyables aventures de Léon Sadorski !
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