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Luttant à la fois contre le culte moderne du moi et le communautarisme qui divise les hommes, ce livre révèle la fonction civilisatrice du Je. Notre époque semble être obsédée par la quête de l'identité, celle du moi comme celle des communautés qui fragmentent et démantèlent le monde commun. Qu'il s'agisse du moi de chacun ou du nous qui n'en est que la forme agrandie, nous devrions rechercher et revendiquer la sacro-sainte « différence » entre moi et les autres, entre nous et les autres. L'ambition de L'Homme sans moi est de démontrer le caractère factice de ce moi largement imaginaire en le distinguant nettement du Je de l'homme conçu comme un être portant en lui-même une dimension cosmopolitique, capable par la pensée de changer de place, de se comprendre lui-même comme l'un des référentiels possibles du monde commun. Cet essai sur l'identité qui mobilise les ressources des grandes pensées philosophiques, notamment celles de Descartes, Pascal, Husserl et Levinas, défend l'idée plus actuelle et plus nécessaire que jamais que c'est en tant qu'êtres singuliers et universels que les hommes forment la communauté indéfiniment ouverte des citoyens égaux d'un même monde.
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