Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Rouge comme les rideaux d'un théâtre.
Rouge comme la robe d'un bon beaujolais.
Et rouge comme les yeux d'Archibald Sirauton. Ce dernier voit doublement rouge ! Tout Saint-Vincent-des-Vignes, son village - jamais tranquille - niché au creux des coteaux du Brouilly, est sens dessus dessous : un corbeau distille via Village en folies, « journal électronique sans concession », des horreurs sur chacun ou presque de ses administrés. En plus, Xa, comédienne de son coeur, se voit accusée de meurtres sur son lieu de travail, en pleine répétition d'une pièce de Molière, à Lyon.
En tant que maire de Saint-Vincent-des-Vignes, ancien magistrat, amant de la belle Xa, Archibald Sirauton, reconverti en viticulteur, se sent investi d'une double mission.
Revoilà Archi déjà rencontré dans Le vignoble du diable et Les chais des ambitieux. Toujours aussi bon vivant et impliqué dans le bien-être de ses administrés et de Xa. Le village est au complet avec ses différents habitants : des sympas, des drôles, des tête-de-cochon, des bigotes, des anticléricaux et même un curé africain, le père Goma qui me plaît bien, car loin d'être un dévot, il adapte les principes de l'Église aux situations et à l'évolution des mœurs ; il a connu et vécu des horreurs dans son pays d'origine et depuis, il relativise beaucoup, ce qui est une de ses grandes qualités. On est loin de Don Camillo et de Pepone, car là, le maire et le curé s'entendent pour tout et se comprennent à demi-mots. Par contre, les villageois ressemblent un peu à ceux du village du curé italien, c'est donc avec beaucoup d'humour que Philippe Bouin raconte son histoire.
D'abord, je salue sa belle idée de commencer son roman par le numéro 1 de Villages en folies, qui lui permet de refaire le point sur tous les personnages principaux de sa série et donc de nous les remettre vite en mémoire ; on entre donc tout de suite dans le vif du sujet. sa langue est patoisante (?) et joue avec des effets de niveau, un mot parfois désuet -notamment certains dont j'use moi-même : "icelui, icelle"- ou d'un langage châtié émaille les phrases collant ainsi à Archi, qui est très ancré dans son village, mais très original, il s'habille avec des vêtements exotiques (Inde, Tibet) a un catogan et n'a jamais oublié son passé de juge puisqu'il s'en sert encore pour mener ses enquêtes. Atypique, il n'habite pas un superbe loft, mais un manoir assez moche, mal meublé et mal décoré auquel il ne peut rien changer tant que ses parent vivent encore. Bougonne la femme-à-tout-faire est fidèle à son surnom, mais surtout aux petits soins et Tirbouchon, le labrador d'Archi, eh bien il ne lui manque que la parole puisqu'il comprend tout et s'agace même qu'on puisse en douter.
Et l'intrigue dans tout cela ? Elle tient jusqu'au bout, je devrais même dire, elles tiennent jusqu'au bout puisqu'il y en a deux. P. Bouin modernise le thème du corbeau en en faisant un animal connecté, parle de ce phénomène détestable qui a cours sur la toile qui autorise les propos infamants et diffamants et parfois franchement dégueulasses en toute impunité puisque les pseudos permettent l'anonymat.
Un roman très bon, léger, drôle, bien ficelé, avec des personnages qu'on aime à retrouver, avec de la bonne bouffe, du bon vin -je suis plutôt amateur de ceux du sud-ouest, mais si un viticulteur du beaujolais me lit et qu'il veut me faire changer d'avis, il y a un onglet "contact" en haut de la page (à force de demander, on ne sait jamais...)- ; bref une série vraiment agréable, si vous le pouvez, commencez-la dès le début et dégustez sans modération
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement