Vous aimez les polars ? Alors venez par ici : choisissez, lisez et chroniquez !
Fuir leur petite ville du Midi, ses lotissements, son quotidien morne : Jo et Céline, deux soeurs de quinze et seize ans, errent entre fêtes foraines, centres commerciaux et descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues de la région. Trop jeunes pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon.
Mais, le temps d'un été, Céline se retrouve au coeur d'un drame qui fait voler en éclats la famille et libère la rage sourde d'un père impatient d'en découdre avec le premier venu, surtout s'il n'est pas « comme eux ».
L'été circulaire est un roman âpre et sombre, portrait implacable des « petits Blancs », ces communautés périurbaines renfermées sur elles-mêmes et apeurées. L'écriture acérée, la narration tendue imposent d'emblée le talent de Marion Brunet.
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Céline et Jo, deux sœurs de seize et quinze ans traînent leurs journées près de leur lotissement. C'est l'été dans le Lubéron. Les journées se ressemblent avec un peu de piquant au passage de la fête foraine. Parents et amis ainsi que les filles s'apprêtent à passer un bon moment.
En descendant d'un manège Céline est prise de vomissements. Bientôt elle ne pourra plus cacher sa grossesse et s'interdira de nommer le père.
Le morne quotidien d'une famille dans une région que l'on imagine peuplée de riches, d'artistes et de touristes.
Mais dans ce coin magnifique il y a aussi la pauvreté, les ados désœuvrés, l'alcoolisme, le racisme, la colère et la violence. Il y a des vies ordinaires qui peinent.
L'autrice décrit très bien le médiocre la souffrance et l'engrenage , d'une plume expressive et méticuleuse.
Céline, 16 ans , un peu naïve, un peu perdue tombe enceinte ; non elle ne dira pas qui est le père.
Il est question de vie modeste, de sentiment d'enfermement, de racisme ordinaire, d'amitié d'enfance, d'alcoolisme, des luttes des classes, ...
Alors non ce n'est pas un polar ; c'est un drame social.
L'écriture et le rythme rendent parfaitement la chaleur de cet été-là et du drame annoncé.
C'est noir, c'est désespérant mais c'est aussi l'histoire d'une formidable solidarité entre soeurs.
Dans ce village du Sud tout le monde se connait, la plupart on grandit là, se sont mariés et ont fait des enfants parfois plus tôt que prévu et quand l'histoire se répète chacun réagit un peu comme il peut : la rage, le désespoir ...
Les jeunes eux essaient de continuer à rêver d'un ailleurs sans toujours pouvoir se donner les moyens.
C'est toute une ambiance que nous décrit Marion Brunet dans ce roman. On sent la chaleur poisseuse de ces étés sans fin, rien à faire si ce n'est trainer et faire quelques bêtises. En suivant l'été de ces 2 frangines Jo et Céline, on découvre peu à peu leur histoire et celle de leur famille : mesquineries, préjugés, secrets, racismes, violences, regards...
Un roman qui met mal à l'aise tellement il est criant de vérité.
Un été circulaire.
Comme un manège qui tourne en boucle dans une fête foraine ?
Comme une chanson qui accompagne en boucle ce manège ?
Comme une histoire familiale qui se répète en boucle ?
Céline, seize ans, est enceinte. Comme Séverine, sa mère, fut enceinte d'elle à tout juste un an de plus.
C'est peu après une virée à la fête que la jeune fille est obligée d'avouer sa grossesse, mais refuse de révéler le nom du père de son futur enfant.
Samuel, le père de Céline, maçon brut de décoffrage – elle était facile celle-là –, réagit comme souvent lorsque la situation lui échappe, à coup de claques. Mais rien n'y fait et Céline garde secrète l'identité du géniteur.
Malgré une certaine insouciance apparente, les filles profitant de l'été pour squatter les piscines des villas délaissées par leurs occupants et vivre leur jeunesse, la montée de la tension est palpable, tant Samuel, que son ami Patrick n'arrive plus à calmer, rumine dans son coin ce qu'il considère comme une tache sur sa famille dont tout le monde, selon lui, ne peut que rigoler.
Rancœur, alcool, racisme, le mélange risque de devenir explosif sur un terreau de plus en plus propice à la bêtise.
J'ai surtout apprécié le regard désabusé, critique autant que cynique, que Jo, quinze ans, porte sur sa famille. La petite sœur de Céline, personnage d'une grande force de caractère, apporte une certaine dimension à un récit qui tourne un peu en rond, malgré la belle plume de l'auteure.
Une lecture à demi teinte !
Beaucoup entendu parlé.
Lu après Vanda ! Adoré !
Un été. Le Lubéron. Un lotissement populaire. Une chaleur écrasante, étouffante. Une famille. Des parents occupés. Deux adolescentes. L’ennui. Johanna et Céline. 15 & 16 ans. Un ventre qui un jour apparaît à tous arrondi. Celui de Céline. Enceinte. La question qui taraude. Le père ? Le silence de Céline. Les parents. Le détachement de la Mère. La fureur et la rage
Un cercle maudit, vicieux, trop petit, étouffant,
Un tee-shirt étriqué, un ventre qui dérange, qui prend trop de place.
Un voisinage trop proche, tout le temps, qui agace, titille les jalousies, et abolit toute tentative d'anonymat.
Un fossé trop grand entre les riches et les pauvres. Entre ceux qui se sentent "vrais français" et les émigrés.
Une génération qui suit l'autre en tentant de faire mieux, mais qui finit par faire pire.
Un ennui que l'on se traîne comme une odeur de transpiration dont on ne peut se défaire un jour de canicule.
Une soeur trop belle, l'autre trop sauvage et bizarre.
L'envie d'autre chose qui anime l'adolescence.
Les années qui passent, émoussant les petites ambitions, attisant les rancoeurs.
Il y a tout cela dans ce roman.
C'est bien écrit. Bien rythmé. Juste. On retrouve cette rage qui anime les moins de 20 ans, mais qu'ils ne parviennent pas encore à canaliser, à transformer en énergie positive pour se sortir de leur torpeur.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Je dirais que cela ressemble un peu au cousin provençal de Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu. Et c'est un compliment.
C'est exactement cela : tous ceux qui ont vécu dans cette région ont connu, et reconnaissent, les lieux, les personnages, l'ambiance, les villas, les mas cachés dans les Alpilles. La vraie-fausse Provence... Le miroir aux alouettes pour ceux qui n'ont pas les moyens. J'ai dégusté ce livre en été.
Un été. Celui autour duquel gravitent deux sœurs. Jo et Céline ont quinze et seize ans, tout les oppose. Céline se pavane en vêtements cintrés, sexy et aime jouer avec le feu. Jo, à côté, se fiche du regard des autres et vit sa vie simplement. Mais cet été ne va pas se dérouler comme à l’accoutumée. Céline est enceinte et son père a beau la violenter, il lui est difficile d’identifier le responsable. Cette annonce fait l’effet d’une bombe et dégage ainsi une violence extrême, un racisme profond, du mépris et de la honte. La tension monte de plusieurs crans jusqu’au point de non-retour.
L’été circulaire est cette France profonde, perdue, abandonnée de tous. Marion Brunet nous installe ce décor, lentement, pour nous faire ressentir la faiblesse et le mal-être de ces citoyens. La chaleur de cet été est écrasante tout comme l’avenir de ces jeunes, plombant. Et puis, comme pour nous assommer encore plus, nous pénétrons les entrailles d’une communauté périurbaine peu banale. Les gens s’assombrissent, les gueules sont sales, les coups pleuvent, la bouffe sent mauvais. Le soleil devient noir, il brûle. Tout s’enchaîne, ça pète et ça explose des quatre coins de la bourgade. L’autrice nous dresse le portrait d’une jeunesse à la dérive, passant à l’âge adulte s’en y être préparée. De ces français qui ne sont pas nés sous une bonne étoile, flirtant avec drogue et alcool, violence et racisme, argent et racket. Un roman socialement sombre laissant réfléchir sur les conditions de vie de l’Homme.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/07/12/37493533.html
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