Dans un charmant village de Provence, deux êtres fragiles différents confrontés au poison de la rumeur...
Qui peut dire ce qu'il s'est vraiment passé cette nuit où Paul-Marie, employé de mairie bien sous tous rapports, a recueilli chez lui Enzo, jeune adulte atteint de déficience intellectuelle ?
Dans ce village reculé de Provence où les préjugés sont rois et où l'on condamne toute forme de différence, la vérité importe peu. Et Paul-Marie est contraint de se cacher dans le grenier de Claude, sa mère, pour échapper à la vindicte populaire.
Dans un charmant village de Provence, deux êtres fragiles différents confrontés au poison de la rumeur...
Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Dans cette vallée, ce village du Lubéron, vivent quelques familles qui se connaissent depuis toujours.
Claude, que son père a élevée comme le garçon qu'il n'a amais eu, et qui a épousé Marius, aussi rustre et violent que l'était le père. Ils ont eu deux fils. Daniel le presque parfait décédé trop jeune dans un accident de voiture, et Paul-Marie au prénom de fille qui n'a rien pour plaire au père. Trop peureux, trop sensible, trop peu viril.
Enzo est un jeune garçon atteint de déficience intellectuelle. Raison suffisante pour que Geneviève, sa mère, abandonnée par son mari après la naissance de ce fils qu'il ne trouvait pas à la hauteur de ses espérances, en fasse son petit, son bébé, sa chose, et oublie trop souvent de lui accorder un peu de liberté, de le laisser grandir à sa façon. Une mère aimante mais envahissante et bien trop intrusive.
Enzo s'occupe de chèvres dans un centre spécialisé. Mais cet été, il va aller en stage de comptabilité chez Paul-Marie. Compliqué de changer ses habitudes, l'idée même l'angoisse. Mais l'accueil de Paul-Marie est tel que très vite une forme de complicité va naître entre ces deux garçons différents. Le quadragénaire et l'adolescent ont tant de choses en commun.
Aujourd'hui Paul-Marie est caché dans le grenier de Claude. Faisant croire au village qu'il a disparu
Il faut dire qu'il est accusé par la population d'avoir abusé de la faiblesse d'Enzo.
Point de condamnation ou de mise en cause, mais une colère qui enfle, un village mécontent qui n'accepte pas les différences, qui n'autorise pas les pas de côté.
Tout au long du roman, l'auteur alterne les époques pour mieux nous faire entrer dans ces familles dysfonctionnelles, dans la tête de l'un ou de l'autre, et peu à peu révéler les éléments du drame.
Un roman sur les violences ordinaires qui n'hésite pas à nommer les choses, les sentiments, les colères, dire les mots, les insultes, la différence.
Il y a peu de moments de bonheur ou de douceur dans ce village, ces familles. C'est sombre, violent et pourtant, parfois, sensible et tendre, avec quelques éclaircies au milieu des orages
https://domiclire.wordpress.com/2024/08/07/les-vallees-closes-mikael-brun-arnaud/
Ces « vallées closes » me laissent perplexe.
Au chapitre des +, j’ai aimé que l’histoire soit racontée à des époques différentes et par des personnages différents ce qui aide à préciser les relations qui les lient ; j’ai aimé aussi la peinture d’un amour maternel fort et inconditionnel quoique exprimé différemment selon chaque mère. Enfin, j’ai apprécié que l’auteur appelle un chat un chat et montre les choses crûment, sans jouer la carte du flou hamiltonien suggérant.
Au chapitre des bof, oubliés Pagnol et les cigales, le soleil, la garrigue, les oliviers... On n’est pas non plus chez Giono qui campait avec style et subtilité une Provence aride et dure. Ici, c’est plutôt bienvenue à Glauqueland où rien n’est joli-joli ; la grossièreté du langage est omniprésente (combien de fois l’auteur a-t-il utilisé l’adjectif c*n, j’ai arrêté de compter à 10), tout comme l’est l’extrême vulgarité de la plupart des protagonistes qui ne se parlent pas mais s’aboient dessus comme des chiens enragés et sont montrés comme alcooliques, racistes, homophobes, sexistes, arriéré.e.s, violent.e.s, cruel.le.s, idiot.e.s, n’en jetez plus la cour est pleine…
Ceci m’a profondément gênée non par délicatesse de ma part, plutôt parce que je me demande en quoi ces choix servent l’acceptation sans condition de l’homosexualité et la sexualité des personnes handicapées, deux sujets du livre.
Bref, même si je lui trouve des qualités, je n’offrirais certainement pas ce livre aux ami.e.s du Lubéron.
Ce livre voyage dans le cadre des 68 premières fois, merci à l’équipe pour cette belle aventure.
J’avoue ne pas trop savoir si j’ai aimé cette histoire.
C’est un roman chorale qui raconte la vie de Claude, de son fils Paul-Marie et d’un autre garçon, atteint de déficience, Enzo.
Que s’est-il passé exactement chez Paul-Marie ? Que lui arrive-t-il à ce comptable employé de mairie pour que toute la vindicte populaire de ce village du sud, du côté de Apt, le traite de pédophile, et autres petits noms bien dégueulasses.
En remontant le temps, de l’histoire de la famille de Claude et Paulo, on en apprend plus sur leur vie, sur cette famille bien tradi où la passion du père est la chasse, où lire est une activité de pédé... et j’en passe sur les phrases au langage familier, aux expressions bien senties, certaines prêtent à sourire, d’autres à pleurer.
Vous l’avez compris : une écriture qui n’a pas peur de mettre des mots crus pour faire passer des messages, sans doute un peu trop direct pour moi, sans être choquée, dans le sens où l’émotion est maintenue à distance.
C’est ce qui m’a manqué d’être vraiment touchée. Car pourtant les sujets abordés sont vrais sur l’handicap, l’homophobie, l’intolérance, les jugements… rien n’est épargné aux personnages. La pauvre Claude elle va en subir des vertes et des pas mûres, on est loin de la forêt de Bellécorce. Un roman noir sur les humains, un peu trop tous pourris.
Et malgré une magnifique couverture de livre très attirante
C'est un roman choral qui met en scène trois personnages dans un village reculé du Vaucluse. Il y a Claude une septuagénaire élevée comme un homme. Paul-Marie fils de Claude, malade qui se terre dans les combles de chez sa mère car accusé de viol. Enzo, 20 ans, trisomique qui rencontre Paul-Marie lors d'un stage en mairie.
L'histoire fait des allers-retours dans le temps pour comprendre ce qui s'est passé et affiner les relations qui unissent les 3 personnages.
Je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture car je l'ai trouvé sordide, malaisante et grossière. J'entends qu'il y ait encore des gens dans l'arrière pays qui pensent et parlent de cette manière. Mais c'est trop pour moi. Trop noir, trop mélodramatique. L'alcool imprègne, la violence est partout et banalisée, le racisme et l'homophobie ancrés chez les villageois. Je ne vis pas dans un monde naïf, je suis consciente que cela existe. La noirceur en littérature ne m'a jamais révulsée, elle fait partie de ce monde. Il y a une tendance actuelle dans la littérature à vouloir montrer le pire de l'humain de manière crue et appuyée. À décrire des situations dures à la limite du soutenable. C'est parfois bien écrit et parfois c'est raté.
Dans ce roman j'ai justement eu dû mal avec la vraisemblance de l'histoire et avec le choix d'écriture de l'auteur. Néanmoins, sans prévenir, il y a des fulgurances d'émotion sincères notamment lorsque Paul-Marie pense à son grand frère ou que Claude laisse sa carapace se fissurer un peu. Mais ces moments sont trop rares. La vulgarité et l'obscénité reprennent bien vite le dessus. Et c'est bien dommage.
Les intentions de l'auteur de dénoncer ces situations qui existent sont louables. La différence ne devrait pas être condamnée. La manière dont s'est raconté et le langage utilisé ne m'ont pas du tout convaincu ni plu.
Les Vallées closes est un drame social sous forme de roman choral alternant les chapitres centrés sur trois personnages principaux dont la vie est bouleversée par le même événement dans un village du Lubéron. Et une question, obsédante : que s'est-il passé la nuit où Paul-Marie, respectable quadragénaire, employé de mairie modèle, a accueilli chez lui, en août 2016, le jeune Enzo, déficient intellectuel qui fait un stage à son service comptable ? Lorsqu'on fait la connaissance de Paul-Marie, il se cache chez sa mère Claude, terré dans le grenier, loin des regards ravageurs.
La conduite narrative est excellente. On voit passer beaucoup de romans alternant passé / présent, mais sans que cela soit toujours vraiment justifié pour apporter du sens au récit. Ici, Mickaël Brun-Arnaud excelle à faire évoluer son intrigue entre 1979 et 2016 pour éclairer le vécu de Claude, Enzo et Paul-Marie. A chaque fois, il dévoile au moment pertinent un petit morceau du puzzle pour comprendre leur construction personnelle, créant un suspense et une tension qui croissent à mesure qu'on se rapproche de la vérité de l'instant fatidique d'août 2016.
C'est un roman couperet qui ne souffre pas la demie-mesure : soit on assume de ne pas avoir du tout apprécié sa forme et son fond d'une infinie noirceur sur la ligne de crête acrobatique du glauque ; soit on assume d'avoir trouvé de la poésie dans la laideur décrite. Deuxième option pour moi.
« Paul-Marie avait pleuré des larmes invisibles dans le coude de son frère ; des larmes invisibles, inaudibles et inodores, parce qu'il savait que ses tristesses, aussi pures et sincères fussent-elles, étaient pour son père une atteinte directe à ses précieuses couilles qu'il portait aux hanches et en sautoir comme un collier inestimable. «
Incontestablement, la surcouche de noir est épaisse, tant sur les événements décrits – certains à la limite du supportable tant la violence décrite est explicite – que sur la forme. le lecteur est souvent giflé par la crudité grossière des mots choisis.
Après refermé le livre, avant de me demander si j'avais aimé, je me suis posée la question de la légitimité d'un tel ultra-réalisme qui peut confiner au sordide et repousser certains lecteurs. Sans doute, l'auteur dégoupille-t-il un peu trop de grenades. Oui, certains événements très durs auraient pu être absents sans que le roman ne perde de sa puissance. Oui, la description de cette communauté rurale archaïque et incroyablement arriérée peut sembler très outrancière, un peu comme dans Pays perdu de Pierre Jourde auquel j'ai souvent pensé. Oui, des mots grossiers sont largement utilisés.
On peut se laisser aveugler par tant de laideur, ne voir quelle au point d'avoir du mal à entrevoir autre chose. Chacun ses limites, ses sensibilités, ses envies de lecture. Tout le monde n'a pas envie de se faire secouer. Moi j'aime bien être dérangée dans mon confort de lectrice si j'y trouve un sens, et je l'ai trouvé ici.
Car au final, il y a un propos derrière tout cela : l'urgence à décrire la douleur que peuvent ressentir des personnes « différentes » lorsqu'elles se retrouvent dans un microcosme qui impose une norme brutale et intolérante qui s'apparente à une prison. La notion de l'enfermement est remarquablement travaillée dans ce huis-clos du village et de la maison familiale. On ressent toute l'oppression que vivent Paul-Marie et Enzo, sans cesse épiés par des voisins hostiles, piégés par la virilité toxique glorifiée et la saleté des rumeurs malveillantes.
Derrière cette laideur des bas instincts largement déployée, derrière la colère ou le dégoût que j'ai pu ressentir, j'ai trouvé les percées de tendresse que l'auteur a pour certains personnages : une mère qui ne comprend pas son fils mais l'aime envers et contre tout, un frère qui aimerait protéger son cadet. La grande qualité de l'écriture de l'auteur permet d'entrevoir cette beauté éphémère qui surnage de la boue.
« Comme il avait toujours su que pour survivre, il fallait s'endurcir, Daniel savait que son frère ne s'endurcirait jamais ; et il assistait chaque jour, impuissant, aux délicatesses insensées de Paul-Marie qui, en se promenant sur les chemins de terre, vérifiait sans cesse où il posait le pied pour ne pas écraser les fourmis ou abîmer les fleurs. Comment ce monde incolore avait-il eu la cruauté, l'impertinence, la folie, de faire naître en son sein, un garçon en couleur ?"
Une contrée rurale en Provence, Le Lubéron mais très loin du paradis. Une famille Claude la mère, le père, deux garçons et un chien vivent dans une vieille bicoque à l'extérieur du bourg . Le père picole et ses fils doivent le suivre à la chasse et tirer . Il est brutal,violent et grossier . Ses fils doivent être des hommes virils et draguer les filles . L'aîné suit mais Paul-Marie le second est doux, fin . Il aime le calme et la lecture, les études et n'est pas du tout intéressé par le sexe féminin.
Voilà le tableau est brossé. On voit vivre cette famille dans ce village où les préjugés, les commérages, les rumeurs et l'inculture sont présents .
Devenu adulte Paul-Marie travaille comme comptable à la mairie et doit prendre en charge Enzo , adolescent ayant une déficience intellectuelle. Paul-Marie va être accusé de viol et tout sera contre lui. Il ne fait pas bon vivre dans ce village.
Il faut lire ce livre noir, dur mais si fort. Ce monde décrit existe vraiment .
Je remercie lecteurs.com pour ce cadeau.
ci nous sommes dans un roman rural assez noir.
Nous allons suivre une famille et ses habitants du village, habitants assez rustres, villageois a la mentalité très fermée.
Nous allons suivre en parallèle l'histoire de Claude, femme perdue dans sa vie avec un mari austère et son fils Paul-Marie qui est tout pur elle et de l'autre coté il ya Enzo jeune homme déficient mentalement et qui ne réve que de Pokémon.
Mais dans ce village fermé au langues bien pendus, les gens vont monter en épingle une histoire qui n'aurait pas lieu d'étre et cela aura des conséquences plus que dramatique.
Les chapitres sont alternés entre nos différents protagonistes et il faut bien suivre pour s'y retrouver.
Dans une ambiance noire au possible on traverse ce village reculé et on éprouve toute la malsainité des lieux et des gens, on se dit qu'il existe encore ce genre de vie un peu primaire ou les conditions y sont difficiles.
Mais j'avoue que ce roman m'a beaucoup dérangé par son parlé obscène, les dialogues sont crus et laisse paraitre une violence dérangeante, le manque d'affection et d'amour entre les personnages du a la dureté de la vie, les propos injurieux et le phrasé vulgaire,tout cela m'a énormément dérangé.
Au dela de la trame de l'histoire ce n'est pas un livre dont j'ai pris plaisir a ma lecture, dommage j'en attendais beaucoup.
Au cœur d’un petit village de Provence, nous sommes en droit d’attendre le chant des grillons ponctuant la sieste, un soleil torride, et des paysages à la Daudet. Las ! C’est à ce qu’il y a de plus bas dans l’échelle des comportements humains, l’hypocrisie, la noirceur, la veulerie, la petitesse des gens, le jugement acerbe, que nous sommes confrontés dès le début. Et ce n’est pas être misanthrope que de reconnaître que ces gens-là sont malheureusement partout, à chaque coin de rue, en embuscade. Une écriture fluide, agréable, bien sentie qui force à réfléchir.
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