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Depuis que sa femme Nathalie l'a quitté pour s'installer à New York avec leurs deux enfants, Gautier vit seul dans un petit village du Cantal. Apiculteur, il ne pouvait concevoir de s'éloigner de ses ruches. Avec le temps, il est devenu un militant reconnu de la lutte pour la biodiversité, ce qui lui vaut des encouragements et bien des inimitiés. Un jour, son ex-femme est découverte assassinée à Clermont alors qu'elle faisait un voyage en France. Brusquement, Gautier récupère la garde de leurs enfants. Pour ces derniers, c'est le choc : ils vont devoir cohabiter avec ce père inconnu dans un endroit au milieu de nulle part...
Cette histoire est celle du combat d'un père-courage pour apprivoiser et élever Mélissa et Thomas face aux menaces et aux violences qui pèsent sur ce fragile esquif familial.
Si vous vous intéressez à l’environnement, à l’apiculture, ce roman est pour vous.
L’intrigue est plutôt convenue mais l’arrière-plan est passionnant.
Celui de Gautier, dans un petit village du Cantal, apiculteur passionné et intègre. Il est devenu l’une des figures marquantes de la biodiversité, et suscite à la fois, beaucoup d’adhésion mais également de critiques, voire d’insultes et de bâtons dans les roues.
Un personnage bourru, maladroit, mais sensible et intègre.
Un homme amoureux de la nature, de la montagne, de ses abeilles : « La nature lui suffisait. (…) Il se bornait à regarder autour de lui avec ses yeux, son cœur, pour ressentir profondément le paysage, s’en imprégner, s’en imbiber, pour partir ailleurs. (…) Sa vie ne serait jamais assez longue pour apprendre, emmagasiner les connaissances essentielles sur son métier, ses montagnes, cette à portée de main pourtant toujours si mystérieuse. »
Cela devient difficile pour Gautier quand une société importante, Probees, cherche le quasi monopole des ventes de miel avec des pratiques douteuses : Importation d’abeilles, nourrissement au sucre, mélanges, traitements médicamenteux. »
Ce n’est pas seulement les pratiques qui sont différentes, mais également, les méthodes et la philosophie :
« Dans le rucher école, tout le monde va dépendre de Probees, on sera coincés. Ce type de structure est calqué sur le modèle de l’école actuelle, où un maître dispense un savoir, auquel l’amateur ne peut qu’adhérer. Le débutant n’est pas considéré comme une valeur mais comme un « client », un « disciple », un être humain parle, l’autre écoute, il n’y a aucun échange. Dans le rucher collectif, c’est à chaque fois une quinzaine de types qui se rejoignent pour partager leur savoir, progresser ensemble. Chacun reste indépendant. »
La situation va se compliquer encore, quand son ex-femme Nathalie se fait assassiner lors de son retour en France, après un long séjour aux USA. Et surtout quand il va récupérer du jour au lendemain ses deux enfants, choqués par la mort de leur mère et citadins jusqu’au bout de leur portable. Difficile pour les enfants de s’adapter à un nouveau décor : « Le silence contre le bruit, la solitude contre la foule, l’obscurité contre la lumière. D’autres encore, tout aussi évidents pourtant, leur échappaient, la pureté contre la pollution, la limpidité contre la saleté, la solidarité contre l’indifférence. Mais ceux-là, ils étaient trop jeunes pour s’en apercevoir. »
- J’ai beaucoup aimé l’excellente analyse de la difficulté de se découvrir « père » du jour au lendemain.
- Et surtout l’environnement économico-politique de l’apiculture. La farouche opposition entre la vente de sa production, la lutte contre les pesticides, d’une part, et la pression de grosses sociétés avec un miel d’importation et d’assemblage où seul le profit importe, d’autres parts. Les moyens financiers sont importants et donc tous les coups sont permis pour faire taire les vrais producteurs de miel.
Amateur de thriller aux intrigues serrés, s’abstenir, mais pour tous les autres, c’est un roman facile à lire et intéressant.
Je terminerai par une citation de Gautier : « L’abeille est une sentinelle de l’action de l’homme sur l’environnement. C’est aussi et surtout une mécanique huilée, un exemple en termes de démocratie directe, un insecte dont les performances ne peuvent que rendre admiratif, bref, on ne peut qu’être humble devant ce que nous sommes collectivement en train de détruire et qui devrait être absolument protégé. »
https://commelaplume.blogspot.com/
Gautier est un apiculteur vivant dans un petit village du Cantal, seul, depuis que son épouse est partie avec leurs deux enfants huit ans plus tôt s'installer à New-York ne supportant plus la vie rurale et l'isolement. Gautier est passionné par son métier et surtout militant pour la sauvegarde des abeilles et pour l'interdiction de tout ce qui peut leur nuire notamment les pesticides. Nathalie sa femme revient en France pour régler définitivement la procédure de divorce, or celle-ci est retrouvée assassinée à Clermont-Ferrand peu après son arrivée. Gautier est le principal suspect pour autant aucune preuve ne permet de l'inculper et l'enquête suit son cours. Il récupère ses enfants dont il a maintenant la garde. Une nouvelle vie démarre pour lui mais rien n'est simple et ses enfants, traumatisés par la mort de leur mère, semble le rejeter... Sa routine est ainsi chamboulée et il fera tout pour gagner la confiance et l'admiration de ses enfants,tout en comptant sur l'aide de Josefa sa chère amie.
Comme dans tous les romans de Sylvie Baron, il faudra attendre la fin du roman pour connaître la vérité....
Depuis 8 ans, Gautier, apiculteur dans le cantal, n’a plus revu sa femme Nathalie, partie vivre à New York avec leurs 2 enfants.
Sa vie va être bouleversée par l’assassinat de celle-ci alors qu’elle revenait pour la première fois en France. Une vie bien remplie en peu de temps, devant gérer l’arrivée de Melissa, 13 ans et Thomas, 10 ans, qui ont bien du mal à s’adapter à la vie campagnarde mais aussi les problèmes liés à son métier d’apiculteur auxquels se greffent l’enquête du meurtre de Nathalie.
Il tombe d’ailleurs des nues quand il apprend qu’elle venait d’être engagée par Probees, une multinationale américaine de vente de miel en plein développement en France, qui ne respecte pas les normes de qualité de fabrication et contre laquelle, lui, et d’autres apiculteurs se battent pour démontrer les méthodes peu scrupuleuses. Leur miel vendu à grand coup de pub comme produit de terroir n’est en fait qu’un miel médiocre constitué de mélanges avec finalement peu de propriétés naturelles.
Tenant un site pour dénoncer cette arnaque aux consommateurs, Gautier n’a pas que des amis. Est-ce pour l’atteindre lui qu’on s’en est pris à sa femme ? Etrange car depuis des années ils n’avaient plus de contacts.
Parmi les commentateurs de son site, se trouve être une certaine Victoire Pignatol assez virulente envers lui avec qui il va devoir composer car il se trouve qu’elle est une des professeurs de collège de sa fille avec qui elle va établir une forte relation professeur/élève.
***
Une histoire simple sans prétention et sympathique, agréable à lire qui mêle à la fois une histoire de meurtre à élucider ainsi que le monde des véritables apiculteurs, petits producteurs individuels et leurs difficultés à faire face aux grosses entreprises de vente de miel plus intéressées par les chiffres d’affaires que la qualité de ce qu’ils vendent.
Les personnages sont attachants. La relation qui va s’établir entre Gautier, apiculteur passionné un peu gauche socialement parlant, et ses enfants de la ville qu’il doit apprendre à apprivoiser est attendrissante.
Je mettrai un bémol quant à la façon dont l’auteure parle du personnage de Joséfa, amie de Gautier. La personne en elle-même est très sympathique et amusante. Lorsque l’auteure nous la présente et parle d’elle, elle la cite comme étant une vieille femme, que le fait de tomber encore amoureuse ou que quelqu’un puisse tomber amoureux d’elle n’est plus de son âge,… Bref les passages à son sujet m’avaient donc persuadée que c’était une femme octogénaire.
Je suis un peu tombée des nues quand on apprend que Gautier a 35 ans et Joséfa 20 ans de plus. Si mes calculs sont bons cela nous amène à 55 ans !
Je ne sais pas quel âge a l’auteure mais de toute évidence pour elle, une femme de 55 ans est une femme âgée qui n’a plus grand-chose à attendre de la vie... (mince il ne me reste plus beaucoup de temps alors !!).
Bref.
En ce qui concerne le meurtre, je n’ai rien vu venir quant au coupable, donc agréablement surprise de ne pas avoir réussi à le démasquer.
Les ruchers de la colère a été publié en 2015 par les éditions Calmann-Lévy. C'est avant tout un hymne à la nature brute et sauvage, témoignant d'un amour profond pour la région du Cantal. Mais c'est aussi une peinture tout en sensibilité et pertinence du monde de l'apiculture. Le style de Sylvie Baron est riche et sensuel: "C'était une alchimie subtile, un ensemble d'odeurs, feu de bois, terre grasse, foin coupé; de couleurs, lichen jaune, maisons grises, vaches rousses; de lumières, étoiles crépitantes, perles de brume, que le voyageur pressé ne pouvait pas percevoir." (Page 58)
Capable d'élans lyriques: "Le mois d'avril tenait ses promesses. Malgré les gelées nocturnes, les journées éclataient de lumière, réveillant en fanfare les creux des vallées encore engourdies du sommeil hivernal, enveloppant les villages de couleurs chaudes et légères, nimbant le ciel d'auréoles de mystère." (Page 93)...elle joue avec les mots et les sensations: "La nuit épaisse régnait en maître, recouvrait tout de mystère, réunissant bêtes et gens autour du rond jaune des lampes, laissant des ombres fantastiques se développer dans les recoins les plus sombres. La lumière ici était ailleurs, dans une coulée de lune, un crépitement d'étoiles, une aube blanche et pure, une neige immaculée, redonnant son sens à la notion de temps et des repères tangibles dans ce monde stressé." (Page 25)...
...sachant toujours trouver les mots justes pour faire ressentir au lecteur la profondeur du propos: "Ils vivaient, grandeur nature, un véritable exercice sur les antonymes, du genre de ceux que Mélissa affectionnait tant à l'école. Le silence contre le bruit, la solitude contre la foule, l'obscurité contre la lumière. D'autres encore, tout aussi évidents pourtant, leur échappaient, la pureté contre la pollution, la limpidité contre la saleté, la solidarité contre l'indifférence. Mais ceux-là ils étaient trop jeunes pour les percevoir." (Page 24).
Un roman psychologique, avec peu de dialogues, souvent au style indirect, les pensées de chacun faisant avancer l'intrigue, ce qui ne signifie pas que le lecteur s'ennuie, ça non!! C'est juste que Sylvie Baron a fait le choix d'une intériorité plus présente pour raconter le combat de cet homme qui se bat pour retrouver l'amour de ses enfants, mais aussi pour sauver son métier et sa région des prédateurs en tout genre, assoiffés de pouvoir et d'argent facile au détriment de l'éco-système si fragile, si beau et si essentiel à la vie.
Thèmes: les thèmes développés dans Les ruchers de la colère touchent toujours à des sujets brûlants d'actualité, comme l'écologie, la préservation d'éco-systèmes fragiles telle que la forêt, l'appât du gain des grandes entreprises; ils abordent également des questions délicates, comme la perte d'un être cher, des retrouvailles après une très longue séparation, l'amitié ou l'adolescence.
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