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Les prêtres deportés sur les pontons de Rochefort

Couverture du livre « Les prêtres deportés sur les pontons de Rochefort » de Yves Blomme aux éditions Bordessoules
Résumé:

L'Odyssée des quelque 829 prêtres déportés embarqués sur les deux navires négriers, les Deux-Associés et le Washington, qui, sans jamais quitter la rade de l'île d'Aix, connurent des conditions de vie particulièrement atroces, est sans doute une des pages les plus sombres et les plus oubliées de... Voir plus

L'Odyssée des quelque 829 prêtres déportés embarqués sur les deux navires négriers, les Deux-Associés et le Washington, qui, sans jamais quitter la rade de l'île d'Aix, connurent des conditions de vie particulièrement atroces, est sans doute une des pages les plus sombres et les plus oubliées de la Terreur.
Entassés la nuit, bien au-delà des limites du raisonnable, dans un étroit entrepont, ces malheureux, dont plusieurs sont octogénaires et d'autres infirmes, vivent là un véritable enfer dans la chaleur et la puanteur la plus effroyable ; enfer encore aggravé par la malice des équipages qui les enfument chaque matin aux vapeurs de goudron. Durant la journée, debout sur le pont, ils n'ont droit qu'à une nourriture insuffisante, souvent avariée, parfois infecte. De plus, ils sont soumis au vol, aux brutalités et aux railleries des matelots.
Dans de telles conditions, une épidémie de typhus se déclare en juin. Les inhumations se font d'abord à l'île d'Aix, qui reçoit dans ses sables 226 cadavres en quelques mois.
A partir du 20 août 1794, un adoucissement relatif se traduit par la construction d'un hôpital de tentes dans la petite île Madame, face à Port-des-Barques. 254 prêtres y mourront encore cependant.
On aura pourtant manqué l'essentiel tant qu'on n'aura encore rien dit de l'esprit qui règne parmi la grande majorité des déportés. Il n'est pas douteux que seule la force de l'amour aura donné à ces malheureux le courage de survivre dans ce véritable enfer.

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Avis (1)

  • En 1794, la France est en pleine Terreur. Robespierre veut en arriver à l’éradication complète et définitive de la religion catholique. La Révolution a déjà confisqué tous les biens du clergé, aboli la dîme, établit la constitution civile du clergé et ordonné le bannissement de tout...
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    En 1794, la France est en pleine Terreur. Robespierre veut en arriver à l’éradication complète et définitive de la religion catholique. La Révolution a déjà confisqué tous les biens du clergé, aboli la dîme, établit la constitution civile du clergé et ordonné le bannissement de tout ecclésiastique soupçonné de sympathies pour la royauté. Mais il reste encore des curés dans les paroisses et des moines dans les abbayes qui n’ont pas voulu quitter leurs ouailles. Sur dénonciation rétribuée, il les fait arrêter dans les départements. Ceux du nord du pays se retrouvent déportés dans diverses prisons de Rochefort. Ne sachant que faire de ces 829 prisonniers, les révolutionnaires les enferment dans les entreponts de divers anciens navires négriers envasés ou incapables de prendre la mer. Pendant un an, ces malheureux vont subir des conditions de détention atroces. Ils seront entassés au-delà du raisonnable dans une chaleur, dans un froid de glace et une puanteur effroyable, enfumés chaque matin aux vapeurs de goudron et interdits de prière. Ils ne disposent que d’une nourriture avariée et infecte et sont soumis aux vols, aux moqueries et aux brutalités des matelots. Une épidémie de typhus se déclare bientôt. Au total, 480 moururent de maladie et de mauvais traitements en moins d’un an.
    Cet ouvrage historique est basé sur un grand nombre de témoignages et de documents officiels ayant servis à la béatification de 64 de ces malheureux. Celle-ci fut finalement prononcée en 1994 par le pape Jean-Paul II. Cet épisode particulièrement cruel des persécutions religieuses de la Révolution Française est moins connu que les noyades de Carrier à Nantes, que le supplice des religieuses de Compiègne ou que le génocide des Vendéens. Il mérite cependant de ne pas être oublié. Il montre jusqu’où peut aller la cruauté des hommes quand ils sont égarés par une idéologie fanatique. Le lecteur remarquera que prêtres jureurs et réfractaires (et même mariés) se retrouvèrent à égalité sur ces pontons, les accommodements n’ayant servi de rien. Après Thermidor, le vent ayant tourné, les tortionnaires eurent même la vergogne de demander des certificats de bonne conduite à leurs victimes qui, par charité chrétienne, les leur accordèrent ! Un livre important, bien documenté, qui ne peut qu’intéresser le passionné d’Histoire qui veut se faire une opinion sur cette période troublée.

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