Cette semaine, Laure a choisi Geoffroy pour partager sa lecture et son avis sur le livre Les noces fabuleuses du Polonais de Fouad Laroui (Julliard), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Un mariage forcé a-t-il la moindre chance de devenir un mariage heureux ? Les catcheurs doivent-ils tuer le père ? Peut-on réduire l'amour à une formule mathématique ? Les sangliers sont-ils moins superstitieux que les hommes ? Avec sa verve inimitable, son imagination foisonnante et son humour décapant, qui lui valent un public toujours plus fervent, Fouad Laroui nous livre ici un recueil de cinq nouvelles drôles et poétiques autour des thèmes du mensonge et de l'absurde.
Ce livre est un recueil de cinq nouvelles, la plus importante étant celle ayant pour titre le titre du livre, les quatres autres étant plus courtes.
La principale est l'histoire d'un médecin polonais qui a migré au Maroc à la faveur d'accords entre les gouvernements de deux pays et qui, sur un malentendu, va se retrouver marié à une autochtone.
Les suivantes traiteront successivement de la gloire et de la déchéance d'un champion de catch, d'une enquête policière qui a trouvé son origine dans un tableau, du rapport entre hommes et femmes sur ce qu'est l'amour et sur le meilleur conteur de Casablanca.
Au travers de ces cinq nouvelles, l'auteur nous décrit une société marocaine à la façon des brèves de comptoir ou de ce qui peut se dire dans les bistrots.
C'est frais, agréable mais cela nous donne une image peu valorisante des marocains. Ce qui à mon sens est un peu dommage mais comme l'auteur est lui même marocain il doit y avoir un fond de vérité.
Dans ce petit livre, on découvre l'écriture espiègle de Fouad Laroui à travers
cinq nouvelles se déroulant dans le Maroc contemporain.
C'est l'occasion de découvrir, en filigrane et toujours avec humour,
l'immigration polonaise au Maroc, son occidentalisation,
ses liens étroits avec la France ainsi que son histoire récente.
Mais ce n'est que la toile de fond de truculentes histoires et des personnages
hauts en couleur. Seul Fouad Laroui peut faire cohabiter en quelques pages un
dentiste polonais, un catcheur masqué, un fin limier marocain et un sympathique
mythomane qui nous entraîne dans le surréalisme autour d'un café.
J'ai beaucoup aimé ces petites histoires bien ficellées et souvent très drôles.
Chaque récit se distingue par un style d'écriture (dialogue, pièce de théâtre,
enquête policière) et une ambiance propre.
La pièce de théâtre m'a semblé un petit peu en dessous du lot mais on ne peut
pas en vouloir à l'auteur qui se livre à un véritable exercice de style et prend un
plaisir certain à donner à chacune de ses fables une écriture et une saveur particulière.
Le résultat est très plaisant et se lit d'une traite.
Merci à lecteurs.com pour ce joyeux livre que je recommande chaudement.
Je ne connaissais pas Fouad Laroui avant de commencer cette lecture pour le club des explorateurs. C’est donc sans a priori que j’ai débuté la lecture Des noces fabuleuses du Polonais.
La nouvelle qui donne son titre au recueil, et les quatre qui suivent, sont ancrées dans le quotidien marocain. Ici, pas de grandes épopées, mais plutôt des repas, des discussions entre amis ou entre collègues autour d'un coca… Chacune de ces nouvelles est portée par un personnage principal qui semble à part, un peu bancal, presque dans un univers parallèle à celui de ses contemporains. Il y a Macej, un dentiste Polonais expatrié au Maroc, rejeté par ses compatriotes et moqué par les habitants de son pays d’accueil ; puis Tawa l’Indien, un catcheur qui mène une double vie ; ou encore Hamdouch, un brillant policier qui résout une vieille affaire criminelle en scrutant le tableau - somme toute assez médiocre - accroché en face de la table où il déjeune tous les midis.
Chacune de ces nouvelles révèle donc une part d’absurde, qui donne toute sa saveur au récit. Ce décalage entre la simplicité apparente des histoires et le petit grain de folie qui s’y ajoute par petites touches (avec notamment un vrai-faux mariage forcé, un « vengeur masqué » ou un sanglier accro à l’aspirine) est savoureux. La langue de Fouad Laroui y est pour beaucoup. L’auteur joue avec les mots et les expressions, pioche dans le vocabulaire de différentes langues et nous concocte un récit plein d’humour qui se lit aisément. Le ton est enjoué et l’on sourit souvent en suivant les péripéties de ces héros du quotidien.
Je dois avouer que le format nouvelle me frustre un peu car j’aurais aimé creuser un peu plus ces différents personnages. Mais, il ne faut pas bouder son plaisir et sourire grâce à Fouad Laroui et à son écriture inimitable.
Laroui, l’un de mes auteurs préférés, une fois de plus ne me déçoit pas ! Il confirme ses talents de conteur dans ce recueil de nouvelles "Les noces fabuleuses du Polonais" !
La première nouvelle, éponyme, donne le la !
On retrouve cette plume déjantée, qui nous balade à Khouribga "capitale" du haut plateau des phosphates. Matsckek, un dentiste Polonais se mélangeant à la plèbe locale se voit très vite ignoré par ses concitoyens. Se tournant définitivement vers les Khouribguis, il fait la rencontre de Moussa, mineur de son état avec son air chafouin et son rictus permanent. Moussa se lie d’amitié avec le polonais, lui offre un mariage pour de faux, mais allez chercher le vrai du faux dans les fourbes méandres de cette nouvelle… Mention spéciale au fameux « Layla yla la, Mokhamid rasûl layla ». Et bien oui, Matchek est polonais et c’est lui qui traite Mohammed (Mahomet) d’ « envoyé de Layla », la petite annotation en bas de page m’a bien fait rire…
La seconde nouvelle « Le père, le Fils et le Vengeur masqué » traite des problèmes identitaires, sur un air de brèves de comptoir mais sous couvert d’une écriture pagnolienne, et de l’univers de catch dans le Casablanca des années 70. Pris dans les rets des ressassements rassis, on finit par répondre à la question de « suis-je le plus fort ? », par « qui suis-je d’abord ? »
La troisième nouvelle « La toile mystérieuse », nous livre ses mystères à Marrakech dans les venelles de la médina avec ses Riads grâce à l’œil aiguisé du commissaire Hammdouch.
La quatrième nouvelle « Géométrie de l’amour », se passe dans un lycée français (on ne peut s’empêcher de repenser à Une année chez les français du même auteur). Sous forme d’une pièce de théâtre et avant que le rideau ne se baisse, la magie Laroui opère à coup sûr ! L’humour corrosif est là, et l’imagination foisonnante l’est encore plus.
Et enfin, la dernière « Trois mensonges de Torrès » vous emporte dans la cinquième dimension des impossibilités physiques !
Vous aimez l’absurde, vous aimez une imagination débordante, vous aimez l’humour décapant, vous aimerez Laroui…
Dans la nouvelle d'ouverture de ce recueil, suite à un accord entre le Maroc en mal de médecins, et la Pologne à la recherche de devises, des immigrés polonais arrivent à Khourigba, sur les lieux d'une gigantesque mine de phosphates. Les nouveaux venus ne se mélangent pas à la population locale, ils restent entre eux. Sauf Matchek, un dentiste, très curieux des us et coutumes locaux. Un jour il fait part à une de ses connaissances du cru de son désir de participer à un mariage traditionnel. Qu'à cela ne tienne, flairant le gogo, Moussa se charge de tout organiser. Le dentiste sera aux premières loges puisque c'est à son propre mariage fictif que Matchek va assister. Un mariage pas si fictif que ça et qui sera lourd de conséquences.
La nouvelle qui ouvre le recueil donne le ton il sera question du mensonge et des situations absurdes qui en découlent. On y verra comment un catcheur doit "tuer" le père pour pouvoir exister, on y verra la tentative de mise en équation de l'amour, on y suivra les aventures rocambolesques d'un menteur patenté, racontées à la table d'un café.
On est pris dès le début par le style plein de poésie et d'humour de l'auteur, par son imagination débordante. La plume est pleine de verve, jubilatoire, les digressions (parenthèses et parenthèses à l'intérieur des parenthèses sont savoureuses ainsi que les notes de bas de page. Un univers qui m'a fait parfois pensé à celui de Pagnol notamment dans la nouvelle qui nous raconte les fanfaronnades du menteur à la terrasse d'un café. L'humour et la fantaisie de Fouad Laroui sont tendres quand il s'agit de raconter les petits mensonges du peuple mais beaucoup plus féroce quand il s'agit de dénoncer le mensonge institutionnalisé , le mensonge d' Etat.
Ce recueil de nouvelles est un pur bonheur de lecture. Cette lecture est une découverte pour moi qui ne connaissait pas du tout cet auteur. Une lacune que je vais combler rapidement tant j'ai aimé ce livre et la plume de son auteur.
"Après son départ (il avait rendez-vous avec l'archevêque de Casablanca), nous restâmes silencieux, méditant ce qui venait de se passer.
Tout de même, c'était extraordinaire.
De deux choses l'une, ou bien Driss Basri (ministre de l'intérieur marocain, exécuteur des basses oeuvres du régime) avait réellement mis en place un univers parallèle où le temps et l'espace étaient devenus des catégories a priori de la police. Oui bien Torrès était le plus fieffé menteur de l'univers. Dans un cas comme dans l'autre, nous étions fiers d'être les compatriotes d'hommes de cet acabit.
Bien sûr, s'ils avaient employé leur génie à résoudre quelques problèmes majeurs de notre pays, comme la pénurie chronique d'eau potable, les épidémies de choléra ou la scolarisation des petites filles, au lieu de l'investir dans la police ou l'élucubration, c'eût été encore mieux. Mais on ne peut pas demander la lune. Avoir eu autrefois l'immense Basri, avoir aujourd'hui de minuscules Torrès (car il y en avait dans tous les recoins), voilà qui suffit à nous rendre heureux."
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