Les naufragés du navire de pierre a été publié par les Incartade(s) Editions, dans la collection "Policier", en 2018. Le style, émaillé de nombreux dialogues, alerte et sobre, alterne des passages classiques avec des passages d'une écriture plus hachurée: "Il frissonna. Le soleil avait laissé...
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Les naufragés du navire de pierre a été publié par les Incartade(s) Editions, dans la collection "Policier", en 2018. Le style, émaillé de nombreux dialogues, alerte et sobre, alterne des passages classiques avec des passages d'une écriture plus hachurée: "Il frissonna. Le soleil avait laissé place aux nuages. Quelques gouttes tombèrent. Le temps d'enfiler son pull et l'averse arriva." (Page 19)..."Plus personne. Rien. Sa vie était vide d'amitié et d'amour. Il ne perdrait pas cet ami-là. Il pressentait qu'il avait besoin de lui. Et lui d'Arthur." (Page 28)
Les chapitres alternent le point de vue de Raphaël qui assiste aux événements et celui de l'enquête menée par le capitaine de police Jean-Pierre Vidal ou les lettres de Mai-Lan, créant une dynamique alternative.
Construction du récit: les premiers chapitres posent le décor. Puis, l'histoire se déroule au rythme du présent tissé des souvenirs de Raphaël d'un passé plus ou moins lointain: "En début d'après-midi, il se recroquevilla sur son navire de pierre. La petite boîte en fer d'Arthur serrée contre lui, il s'endormit. Doux souvenirs d'enfant. Il faisait la sieste sur la plage de Pointe-Noire. Puis Malabar aboya." (Page 34) ainsi que de ceux de Jean-Pierre Vidal, ce qui donne un rythme un peu décalé à l'histoire, comme bercée entre passé et présent, le passé s'immisçant dans le quotidien des personnages.
Le +: j'ai apprécié les scènes d'action bien construites, l'intrigue cohérente, les passages chargés d'émotion, notamment la scène où Jean-Pierre Vidal emmène Raphaël sur sa moto rendre visite au grand-père d'Arthur, bien que l'amitié entre les deux hommes soit peu probable. La vie quotidienne des personnages principaux les humanise, les rend plus accessible au lecteur. J'avoue que le happy-end me laisse dubitative, sans doute un peu trop "cliché cinéma". Cela dit, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à suivre l'enquête et l'histoire de personnages meurtris, bousculés par l'existence mais qui tentent de refaire surface. Belle leçon de courage et de foi en la vie.