Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Au cours d'un monologue intérieur, Annie Cohen se livre et revient sur le processus créatif qui a marqué toute sa vie, à la fois pictural et scriptural. Peinture et littérature s'entremêlent dans un geste passionné, véritable pulsion de vie, qui pourrait tenir la mort à distance. La création devient alors éminemment intense, sexuelle, organique. C'est à travers son corps de femme entravé par la maladie qu'Annie Cohen ressent, invente et produit. Différentes thématiques personnelles et artistiques s'interpénètrent afin d'ouvrir une fenêtre sur son intimité profonde et tourmentée. Les souvenirs de jeunesse, l'évocation de sa mère, l'Algérie de son enfance, Paris, se mêlent aux éléments du quotidien de l'autrice, et permettent de mieux comprendre la genèse de ses écrits. La vie est là, toujours, incandescente et inaliénable.
Par son écriture magnifique et singulière, Annie Cohen nous emporte dans un passionnant flux de mots et de pensées.
Une puissante ode à l'existence.
C'est un long monologue intérieur que livre Annie Cohen. Elle va d'idée en idée, de réflexion en réflexion, l'une chassant l'autre et y revenant ensuite, pas pour nous perdre, mais pour suivre son cheminement. Elle évoque son enfance en Algérie, ses souvenirs, ses parents, sa mère surtout, sa création qu'elle soit picturale, la gouache, ou littéraire. Les deux se confondent dans les mêmes gestes, se nourrissent, s'entremêlent. Elle parle librement de la maladie qui l'entrave : physiquement avec des jambes qui ne répondent plus aussi bien qu'avant et psychiquement : sa bipolarité et ses séjours réguliers à Sainte Anne.
Lire Annie Cohen n'est pas de tout repos. Son écriture est abstraite, elle fait penser à de l'écriture automatique et penche vers le surréalisme. : "Et les mots se présentent comme les aplats du blanc de Titane sur le papier ton ficelle. L'expérience de la peinture ouvre les portes pour une écriture abstraite et profonde." (p.18/19) Le texte est parfois tortueux, difficile à comprendre et plusieurs fois, je me suis dit que j'allais l'abandonner, mais non, chaque fois j'y revenais comme happé, fasciné par son rythme, sa beauté, sa poésie. J'ai mis un peu de temps à le finir, l'ai entrecoupé avec d'autres lectures plus linéaires, plus prosaïques. Alterner, découvrir des livres et des lectures très différentes les unes des autres, voilà ce que j'aime. Rien ne me déplairait davantage que d'avoir la sensation de toujours lire la même chose. Écueil largement évité avec Annie Cohen.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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