"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sous la douce lumière d'un matin d'été aux Mares-Noires, dans le centre du Québec, une femme berce son bébé près d'une fenêtre, en fixant le coyote qui s'approche trop près de leur chalet. Soudain, à la radio, un flash spécial : une explosion est survenue à la centrale nucléaire. Un bâtiment est en flammes, sept employés sont coincés à l'intérieur. Parmi eux, le mari de cette femme. Le cri qu'elle pousse alors ébranle toute la forêt. Les autorités se veulent rassurantes, mais la femme sait que le pire va arriver. Qu'il est trop tard.
Treize ans ont passé, la femme a refait sa vie et son bébé est devenue une adolescente rebelle. Si le drame qui les a touchées semble derrière elles, les fantômes ne sont pas loin. Encombrée de tensions, de silences, d'indicibles secrets, leur relation est une bombe à retardement aussi imprévisible que menaçante...
Avec ce roman d'une profonde noirceur, Jonathan Gaudet nous entraîne dans une danse macabre, tendue, d'une férocité radioactive.
Ce qui m’a donné envie de découvrir ce roman, c’est tout d’abord sa magnifique couverture. Celle-ci est sombre, noire et belle à la fois. Elle laisse présager un roman où le danger guette. Les Mares-Noires est un roman très court, de seulement 176 pages. Mais ne pensez pas que vous pouvez le lire en quelques heures. En effet, il est très dense et revenir sur certains chapitres peut s’avérer judicieux.
Les Mares-Noires désignent un village canadien, à l’écart, anciennement habité par les Indiens. Mais depuis quelques temps, les usines s’installent et même, une centrale nucléaire. L’intrigue prend place dans un endroit isolé, pollué et sinistre. Les personnages sont peu nombreux : une jeune mère, son bébé et son mari qui travaille à la centrale. A la radio, elle apprend qu’une explosion s’est produite à la centrale nucléaire. Celle-ci ne lui donne aucune information par téléphone. La femme patiente devant les flashs télévisés, le temps s’étire. Et le mari, David, ne revient pas…
Nous retrouvons la mère, Catherine et sa fille, Émilie, devenue adolescente, des années plus tard. Les chapitres concernent différentes époques et différents personnages. Jonathan Gaudet instille un profond malaise, une menace qui plane en permanence comme si la centrale pouvait exploser à nouveau… Les Mares-Noires n’est pas un thriller mais bel et bien un roman noir. Il y a certes des surprises mais ce roman contient peu d’action. Au contraire, Jonathan Gaudet est subtile, utilise des non-dits et des évocations. C’est à mon goût le point fort de ce livre et ce que j’ai le plus apprécié.
Pour conclure, cette histoire est terrible et s’achève sur un final glaçant. Une belle découverte !
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