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Guy-félix duportail a voulu poursuivre la conversation entamée par jacques lacan et maurice merleau-ponty au siècle dernier.
Car il est juste de penser que cet échange amical et critique - où psychanalyse et phénoménologie s'entrecroisaient - n'a pas dit son dernier mot. la topologie des noeuds de lacan nous aide en effet à saisir la structure spatiale du champ d'être originaire que merleau-ponty cherchait à la fin de son oeuvre sous le nom d'ontologie de la chair. inversement, grâce à la phénoménologie archéologique de merleau-ponty, la psychanalyse lacanienne se voit débarrassée de son dogmatisme mathématique pour honorer enfin sa prétention philosophique légitime : contribuer à la raison depuis freud, par-delà l'éclipse des lumières.
Ainsi, si la chair est bien l'autre nom de l'inconscient, sa schématisation topologique ressortit d'une rigueur qui n'a pas à singer l'exactitude des sciences, pas plus qu'elle n'a à proroger le mythe de la conscience pure. et de le montrer en trois temps : par le corps de chair, tout d'abord. où il est montré que le chiasma qui unit le corps au monde est institué par le nouage des trois mouvements fondamentaux de la vie (patocka) et, au premier chef, celui du narcissisme fondamental de la perception.
Par l'amour, ensuite. où le sentiment se donne comme institué par le ravissement imaginaire et dont la métaphore ouvre la fête des corps. l'amour n'est ni une pathologie de l'âme, ni une idée confuse, mais bien une forme de reconnaissance et de connaissance de ce que l'autre et nous-mêmes avons d'inconnus, notre être même. par le nom-du-père, enfin. où la négation symbolique caractéristique de la fonction du père découvre ses racines dans les plis archaïques de l'être sensible là où l'invisible paternel apparaît : dans la voix ou encore dans la musique.
Le corps, l'amour, le nom-du-père, sont ainsi les premières institutions du monde dans lequel nous vivons, mais que nous sommes toujours tenté d'oublier.
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