Des bandes dessinées pour les ados, à dévorer sans modération pendant les vacances !
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Des bandes dessinées pour les ados, à dévorer sans modération pendant les vacances !
Dans ce récit autobiographique où se confondent réalité et fiction, Kiku Hugues, jeune auteure Américano-japonaise tisse une histoire fascinante et livre un témoignage poignant . Il interroge sur les choix entrepris par une société et sur sa capacité à reconnaitre ses erreurs au travers d’un épisode de l’histoire. Le thème de l’identité est également très présent.
Le 7 décembre 1941, alors que les familles des Etats-Unis s’apprêtent à fêter Noël, une terrible nouvelle tombe. L’empire du japon frappe la base aérienne de Pearl Harbor, les Etats-Unis entrent alors en guerre. Face à la pression publique et politique, et craignant que l’ennemi ne vienne de l’intérieur, Roosevelt signe un décret anticonstitutionnel accordant aux militaires le pouvoir d’arrêter et d’incarcérer toute personne d’origine japonaise. C’est ainsi que 120 000 Nippo-Américains sont expulsés de force de leurs foyers et placés dans des camps d’internement, soupçonnés de mettre en péril la nation. Un quotidien derrière les barbelés qui tire un trait sur les principes fondamentaux d’un pays libre. Pendant quatre ans, les lois contre les japonais vivant aux Etats-Unis vont s’intensifier pour les pousser à rentrer au Japon, où la plupart n’ont jamais mis les pieds.
En 1988, Jimmy Carter fera ouvrir une commission de travail en vue d’une réparation morale et financière. Les excuses viendront seulement de Bill Clinton et de Barak Obama.
Cet album de fiction raconte cette page tragique de l’histoire des Etats-Unis à travers les yeux d’une adolescente, l’auteure elle-même se met en scène, à la recherche de ses racines et de son histoire familiale.
Kiku,16 ans, Américano-japonaise se sent déconnectée de son héritage japonais et en sait peu sur l’histoire de sa famille qui cultive le secret. Alors qu’elle voyage à San Francisco avec sa mère à la recherche de la maison de ses grands-parents, elle se retrouve propulsée dans les années 1940 et notamment dans l’ un des camps de détention qui ont fleuri au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor. Elle va y partager le quotidien de sa jeune grand-mère.
Le fait que son voyage dans le temps ait lieu alors de Donald Trump en campagne électorale veuille construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique et chasser tous les musulmans du pays n’est pas vraiment innocent. Cela réveille chez certaines communautés les expériences traumatisantes qui marquent les descendants ,des générations plus tard.
https://colorandbook.blogspot.com/2022/05/les-indesirables-de-kiku-hughes.html?m=1
« Les indésirables » est une merveilleuse lecture. Cette bande dessinée est à la fois touchante, intéressante, instructive et prenante. En effet, je ne connaissais que très peu cette partie de l'histoire et cela m'a intéressé de découvrir une autre facette de la Seconde Guerre mondiale et la vie de ses Nippo-Américains trahis par leur propre peuple . Une histoire qu'il faut lire et faire connaître.
les +:
* L'histoire en elle-même est touchante à lire. J'ai apprécié, aux côtés de Kiku , d'être plongée en 1940. À ses côtés , on découvre le quotidien et le combat de ses Nippo-Américains, accusés d'être des traîtres par leur propre patrie, pour survivre et retrouver un semblant de liberté.
Kiku et les autres déportés qui ont croisé sa route m'ont touché et je me suis attachée à eux. Plusieurs rencontres avec des vies, des espoirs, des rêves, des doutes et des revendications différentes qui apportent tous un enrichissement à l'œuvre.
* J'ai apprécié le style de dessin de Kiku Hughes. Elle arrive à créer plusieurs ambiances tout au long des pages. Les couleurs sont tantôt froides pour montrer l'ambiance de ce camp, tantôt elles sont plus colorées et douces pour montre l'espoir et l'entraide entre les déportés par exemple. C'est également bien écrit.
Les -:
* Je n'avais pas envie d'abandonner Kiku et les autres protagonistes.
* Parfois, j'aurais aimé légèrement plus d'explications.
Kiku Hugues raconte avec ce récit une partie sombre de l'histoire américaine peu connu, probablement effacé par les atrocités vécus lors de la seconde guerre mondiale sur un autre continent.
A travers une fiction bien orchestrée tel un voyage dans le temps, elle nous détaille peu à peu cette période vécue par sa grand-mère maternelle.
Kiku Hugues, donc par un jeu de voyages dans le passé purement surnaturels mais à la technique bien rodée, conte l'histoire et le traitement de ce peuple nippon émigré, après la déclaration de guerre du Japon aux Américains par le bombardement de Pearl Harbor en 1941.
L'auteur insiste particulièrement sur les sentiments probablement ressentis par les captifs de ces tristes camps de détention (pour ne pas les appeler camps d'internement ou camps de concentration).
On y devinera ainsi entre autre de la peur, de l'humiliation, de l'incompréhension, de l'indignation, de l'indifférence, mais à l'inverse aussi de l'amitié, de la solidarité, de l'entraide, de la patience, de la résignation, de la tolérance etc…
Ce scénario révèle la magie de la conscience humaine, de sa psychologie et son cognitif, de la faculté à se reconstruire et refonder les communautés quand le malheur frappe.
Ce qui est aussi remarquable dans ce script, c'est que l'auteure n'accable en aucun cas les USA, elle se contente simplement de raconter ce que cette communauté a pu ressentir.
Cependant, habilement et discrètement, Kiku Hugues évoque tout de même en parallèle de son récit, certains discours du président Trump, pour éveiller les consciences et interpeller le lectorat sur l'impact d'une telle politique qui n'a rien de nouveau car elle fut appliquée par le passé à l'égard des Japonais et autres peuples...
De ce fait, à la réflexion, cela devient donc très critique et moralisateur mais toujours en faisant preuve bienveillance et surtout sans animosité.
Au-delà de la leçon d'histoire et de l'avertissement politique, cette oeuvre est aussi une quête de sens de la part de l'auteur, sur ses origines et ses valeurs, une sorte d'introspection sur sa famille pour ainsi trouver sa place dans la société dans laquelle elle vit.
Elle porte une réflexion pertinente sur son vécu et notament sur ses faibles connaissances des traditions, de la culture ou de la langue de son pays d'origine.
Les tragiques évènements relatés y sont pour beaucoup car ils ont fracturé et dispersé la communauté nikkei.
Ils ont encouragé les anciens à ne pas se faire remarquer à trop exposer leurs ascendances et leur culture, ne pratiquer que trop peu la langue japonaise pour ne pas passer pour un conspirateur ennemi etc…
En bref, la résultante de ce traumatisme en est donc une perte regrettable d'un patrimoine populaire au gré des générations.
Le discours politique anti racisme prend donc encore plus de poids après cette analyse et le travail de mémoire semble donc absolument nécessaire pour éviter de commettre à nouveau les erreurs du passé, mais aussi d'affirmer positivement son identité et ses différences.
Coté dessin, Kiki Hugues reste synthétique.
Pas de chichi, elle va à l'essentiel.
Ce dessin que je qualifierai de moderne peut ne pas plaire.
Peu de détails dans les compositions, tout est simplifié, épuré, parfois géométrique, stylisé et à la limite du conceptuel mais le rendu est cependant fort et puissant.
Les pages sont ainsi aérées et donc très facilement lisibles.
Ce concept nous permet de nous concentrer essentiellement sur la narration et les expressions des personnages, afin de mieux saisir les faits exprimés et les émotions des protagonistes.
La projection devient alors très efficace, et nous voyageons dans l'histoire au même titre que l'héroïne.
Le travail essentiellement informatique des mises en scène, et mises en page, nous saute aux yeux.
Les cases sont régulières et linéaires, les aplats de couleurs tous presque remarquablement uniformes, les traits souvent trop rectilignes, les perspectives convergent impeccablement vers le ou les points de fuite, etc…
L'ensemble est presque trop "parfait".
On imagine alors l'énorme patience que la dessinatrice a dû déployer pour obtenir une netteté sans pareille.
Les couleurs sont neutres et plutôt très claires dans l'ensemble.
Elles correspondent incontestablement à ce besoin de bienveillance et de ne pas choquer le public.
Et cela est très équivoque en regard ce qui a été dit précédemment : le fait de ne pas vouloir trop se faire remarquer…
En bref, cette BD reste essentielle pour connaître encore une facette historique sombre d'un pays puissant qui se devrait d'être exemplaire aux yeux de la planète, en regard des évènements qui l'ont construit.
Mais apparemment la réalité nous montre qu'il en est tout autre, l'ignorance et la bêtise gagne du terrain partout, mais heureusement ce genre d'ouvrage effectue admirablement bien un devoir de mémoire indispensable.
Ce roman graphique fut une vraie belle surprise.
Vous le saviez-vous que suite à l'attaque de Pearl Harbor (en 1941) des camps d'internement pour les personnes d'origine japonaise avaient fleuri sur le sol américain ? Jusqu'à 1/16ème de sang japonais et vous étiez contraint de tout quitter pour rejoindre ces camps… Personnellement je ne le savais pas et j'ai donc trouvé ce récit, mélange d'histoire et de fiction très intéressant.
La grand-mère de l'auteure en effet a été un temps retenue dans l'un d'eux, le traumatisme a été si grand que la parole s'est fermée, la langue s'est perdue et les souvenirs se sont enfouis. C'est donc dans une sorte d'enquête qu'elle s'est lancée pour retrouver les traces de cette héritage familial et culturel afin de nous offrir cette histoire afin de « démontrer les dégâts conséquents et durables que peuvent avoir des traumatismes sur l'ensemble d'une communauté et combien il est vital de combattre ceux qui seraient prêts à les infliger à nos voisins les plus vulnérables ».
Une très belle lecture que je ne peut que conseiller.
Kiku, Américano-japonaise de 16 ans qui ne connaît rien de ses origines nippones, à l'occasion d'un voyage à San Fransisco avec sa maman, sur les traces de ses aïeux, se retrouve propulsée dans les années 40, après Pearl Harbor, dans ces années où les Etats-Unis parquèrent les Nippo-américains dans des camps. C'est en partie le discours de haine tenu par le nouveau président du pays, tout juste élu en 2016 et qui parle de construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique qui réveille en Kiku et sa maman les blessures des Japonais venus vivre dans ce pays avant la guerre et désignés comme espions ou gens peu fiables pendant cette période.
Roman graphique de presque 300 pages qui mèle astucieusement fiction et réalité. La fiction est bien sûr la partie où Kiku se retrouve propulsée en 1940 dans les camps d'internement et où elle est la voisine de sa propre grand-mère, jeune fille, et de ses parents, les premiers immigrants de la famille. L'histoire n'est pas nouvelle, mais pas forcément très connue. Kiku Hughes parle de la promiscuité, des bâtiments à peine finis lorsqu'ils arrivent, des brimades, des humiliations quotidiennes (l'appel, la nourriture très mauvaise...), du sentiment profond d'être abandonnés de tous, d'être suspectés, de ne plus savoir à quel prix il faut rester dans ce pays sachant qu'il est impossible de retourner au Japon... et de l'adaptation pour améliorer la qualité de vie.
Le dessin est simple et se focalise sur les personnages, les décors sont tellement monotones qu'ils ne sont pas répétés. Les cases peuvent être muettes, ça n'est globalement pas un livre bavard, mais il raconte bien cette période. Très bel et bon album très coloré, ce qui tranche avec l'histoire racontée, qui fait le lien avec l'actualité. Et au vu des derniers événements aux Etats-Unis (la fin de mandat de Trump et l'entrée en force de ses partisans au Capitole), je ne suis pas certain qu'on aille vers du meilleur.
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