Auteurs, autrices et libraires, découvrez qui accompagnera le président du jury Jean-Christophe Rufin !
« Rémy et Laure partageaient le sommet de Croisse-Baulet et, si modeste qu'il fût, il faisait pour eux de cet instant un moment inoubliable.
Rémy connaissait trop la force de cette communion pour y mêler les gestes minuscules de l'amour. Il sentait que son désir était partagé, que cette émotion avait la valeur d'une étreinte et que Laure, pas plus que lui, ne pourrait l'oublier. Tout devait garder son ampleur, sa grâce. Les petites effusions, les maladroites caresses humaines, dans ces décors de lumière, d'espace et de vent, sont dérisoires et même insupportables. Il fallait laisser l'esprit se mouvoir sans contraintes. Le regard était suffisant pour exprimer l'émoi et celui de Laure parlait sans ambiguïté.
Ils retirèrent les peaux de phoque des skis, réglèrent les fixations pour la descente et raccourcirent les bâtons. Puis, sans se hâter, l'esprit plein d'un moment qu'il était inutile de faire durer tant il était saturé d'infini, ils s'élancèrent dans la pente. »
Auteurs, autrices et libraires, découvrez qui accompagnera le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Allons à leur rencontre !
La littérature de montagne la plus pure... un roman qui fait du bien
Le romancier et président du Prix Orange du Livre vous emmène au cœur de cette montagne qu’il connaît si bien
Rémy et Laure.
Deux versants de la vie qui se rencontrent dans les Hautes Alpes.
Rémy, guide de haute montagne, a abandonné les défis qui font mal pour une grimpe de « loisir » auprès de riches clientes qu’il se plait à séduire. Jusqu’à Laure.
Laure, blonde, parisienne, insaisissable. Laure qui se passionne pour l’alpinisme et échappe quelques jours par an à son quotidien parfaitement huilé, régi par l’argent et l’ambition.
Laure, c’est Paris et ses horizons de bétons, là où gravir les échelons s’apparente à de l’alpinisme pour qui n’est pas du sérail.
Rémy, c’est la montagne et sa majesté écrasante, immuable, imperturbable, qui remet les hommes à leur place et les enjoint à se montrer humbles et vulnérables.
A priori, c’est l’histoire presque banale d’un amour impossible, tant ce qui sépare les protagonistes semble infranchissable.
C’est sans compter le talent de l’auteur qui, d’une plume tantôt intime, tantôt cinématographique, nous encorde à son récit et nous suspend aux destins de ses personnages.
En premier de cordée, Jean-Christophe Rufin nous guide à travers son récit avec une grande maîtrise et je dois bien avouer que quelques fois, accrochée aux parois rocheuses, je me suis demandée quels chemins allait emprunter l’auteur et comment nous allions tous nous en sortir.
J’ai particulièrement aimé la dernière partie, haletante, dépaysante, qui m’a plongée au cœur de la nature et de ses éléments.
Un livre qui interroge nos choix de vie, notre définition de la liberté et du bonheur, tout en nous faisant vivre une histoire d’amour forte et dangereuse avec les sommets.
En ressortant de cette lecture, ivre d’altitude, on a envie de fuir les vernis sociaux pour se recentrer sur l’essentiel.
Un sujet banal, transformé au fil des pages, en….
Une histoire d’amour difficile, sur fond de montagne.
Rémy est moniteur de ski et guide en haute montagne. « Beau gosse », il a l’habitude des conquêtes trop faciles, souvent plus âgées que lui, dont il a presque honte.
« Il faut dire que, le plus souvent, dans son métier de gigolo des neiges, il était lui-même jaugé et jugé. »
Il s’éprend d’une cliente de son âge, Laure, distante, plutôt mystérieuse, issue à priori, d’un milieu aisé, qu’il initie à l’escalade. Et ils deviennent très vite amants passionnés.
Laure travaille à Paris et revient régulièrement faire des courses avec lui en montagne. Il ne vit plus que pour ces instants passés ensemble.
Il la rejoint à Paris et finalement ne quitte plus l’appartement parisien, jusqu’au moment où elle le fiche à la porte. Peu de temps après, elle a un très grave accident de voiture.
Au fur et mesure du récit, il se densifie.
On le sait tous, on n’est pas très lucide quand on est amoureux. Ce thème porté par la plume de l’auteur prend tout son sens, agit comme un véritable miroir, avec une analyse particulièrement fine et sensible.
Que sommes-nous finalement ? Qu’est ce qui nous définit réellement ? Notre travail, notre famille, nos regrets ? N’est-ce pas la nature qui nous donne toute notre humanité ?
Ce roman incarne aussi une remise en question des personnages, une vraie et belle recherche d’identité.
J’aime passionnément la nature et j’ai été particulièrement sensible aux pages de Jean-Christophe Ruffin sur la montagne. Pas une montagne de carte postale, ni d’amoureux béats, ni de techniciens du ski ou de l’escalade. La montagne de ceux qui la connaissent, la respectent, en connaissent les risques, et ne peuvent vivre sans.
Et cela, les deux protagonistes, dans la recherche de l’essentiel vont le comprendre : « Laure avait cru longtemps qu’en montagne, l’être humain cherche la victoire. Elle comprenait désormais qu’il y était plutôt en quête de son humanité. En montagne, il n’y a pas d’absolu qui ne soit construit sur l’évidence de l’éphémère, pas de conquête qui n’ait en même temps fait éprouver des limites, pas de bonheur qui ne trouve son relief dans la souffrance et dans la mort. »
J’ai beaucoup aimé les passages sur la nature de la roche escaladée, elle s’imposait sous mes yeux, mais également sous mes doigts. Notamment sur le granit, où dans ma région, on dit qu’il « tintille ».
« Laure eut l’occasion de découvrir une nouvelle saveur du rocher : celle du granit, avec ses failles régulières, ses dalles lisses, sa surface immarcescible. Selon l’éclairage et le moral du grimpeur, le granit est tantôt d’une matière scintillante, pleine de gaité, colorée, d’un brun fauve, native, inviolée, sans trace de lichen ni d’usure humaine ; tantôt, quand le temps se gâte, il devient la sombre matière des tombes, mouchetée de noir et de gris, hostile à l’homme et semblant désirer sa mort, pour l’envelopper dans son éternité triomphante. »
La plume est percutante, simple et surtout très juste. Quelquefois, les descriptions sont longues chez certains auteurs. Chez Jean-Christophe Ruffin, elles sont utiles et surtout très évocatrices.
Magie de l’écriture.
Qui transforme un sujet banal en un traitement intemporel.
J’ai compris avec ce livre la différence entre un auteur et un écrivain. Jean-Christophe Ruffin fait partie de ces derniers.
Respect et admiration du travail. Plaisir et richesse de la lecture.
https://commelaplume.blogspot.com/
Rémy et Laure se rencontrent à la montagne. Lui est guide, sûr de lui, enchaînant les courses comme les conquêtes, mais au fond un peu paumé. Elle, parisienne, suit des amis partis s'aérer. Très détachée sans doute par peur de perdre ce qu'elle a conquis à force de travail.
"Elle semblait passer sans nostalgie ni appréhension d'un état à un autre, fussent-ils émotionnellement bien différents."
Inévitablement Rémy et Laure vont se rapprocher, s'aimer, se quitter, se retrouver.
Leur histoire va leur révéler ce qu'ils sont, ce qui essentiel à leur survie,
"... Laure avait pris conscience qu'entre eux avait toujours existé un autre personnage qui était la montagne."
Il y a des pages magnifiques sur la force des sentiments, la puissance et la beauté de la montagne. Sur le fait de se sentir à sa place ou pas.
Roman très personnel dont l'auteur révèle avec truculence la genèse poussé par un Sylvain Tesson qu'on n'imaginait pas bien loin. Le voilà même sur la photo du bandeau.
Beau roman et belle histoire d'amour entre un guide haute montagne et une parisienne embourgeoisée. Leurs chemins de croisent à multiples reprises. Le décor est sublime.
Ouf ! Quel livre,
Qu'elle belle histoire d'amitie avec la montagne
Grâce à Lecteurs.com et aux editions Gallimard
j'ai voyagé dans l'univers impressionnant
de Jean Christophe Ruffin, ce ciseleur de mots
Lire ce roman écologique qui renoue les cœurs
de deux personnages, Rémy et Laure, est
un immense délice qu'il faut absolument croquer
Merci.
Rémy, montagnard et guide habitué à accompagner des clients en randonnée et a user de son charme auprès de la gent féminine rencontre Laure, parisienne travaillant dans la finance qui vient satisfaire un besoin d’exercice physique rompant sa sédentarité citadine. Contrairement à la brièveté habituelle de ses liaisons, un véritable coup de foudre partagé avec Laure va pérenniser la fréquence de leurs retrouvailles sportives. L’auteur, amoureux de la montagne nous offre un magnifique panorama de la vie des guides, des paysages qu’il décrit avec gourmandise, des techniques et des matériels d’escalade dans une histoire sympathique qui exalte le besoin d’authenticité et de simplicité de retour à la nature dans un environnement parfois rude, mais stimulant.
Une histoire d’amour presque ordinaire dans un environnement extraordinaire puisqu’il s’agit de la haute-montagne. Loin du roman historique ou de l’énigmatique Aurel le consul, Jean-Christophe Rufin peint de main de maître l’univers qu’il connaît bien.
Guide, Rémy a choisi de grimper pour le plaisir, ce qui lui permet d’accompagner des touristes, souvent novices, qui peuvent même ajouter en quelques lignes une histoire d’amour à la carte postale. Mais avec Laure, Rémy perd de sa spontanéité et s’accroche au charme de la secrète parisienne.
Une histoire d’amour à rebondissements pressentis dès le début du roman, qui permet toutefois d’opposer des milieux sociaux différents capables d’occulter de vrais sentiments. Voilà pour la partie très (trop ?) romanesque. De ce « roman de montagne », je retiendrai davantage les ascensions de l’alpiniste, nécessairement humble face à la nature grandiose, les conditions de vie au sein de ces géants de l’univers, loin du consumérisme ambiant proposé par exemple à Paris où vit Laure, l’héroïne.
La légèreté de l’histoire ne remet pas en cause la narration fluide, la plume de « l’écrivain peintre ». Je trouve cependant que nous sommes assez loin de ses précédents romans, tels que Rouge Brésil, Le collier rouge… d’une autre dimension selon moi.
Une histoire d'amour au cœur de la montagne
Rémy est guide de montagne en Haute-Savoie : il lui arrive très souvent d'avoir des aventures avec ses clientes mais cette fois, il sait tout de suite que c'est différent. Laure, c'est bien plus que ça. Ensemble, ils vont vivre et ressentir la montagne comme jamais, la nature grandiose à côté de laquelle on se sent tout petit va les envelopper, faire grandir leur amour et le sublimer.
Jean-Christophe Rufin se met en scène au début de son roman et déplore qu'il n'y ait presque plus de littérature de montagne depuis Frison-Roche, il nous livre ici un roman d'alpinisme et c'est une réussite.
La montagne est vivante dans ce roman. C'est un personnage à part entière, c'est même le principal. Elle se montre tour à tour séduisante, imposante, cruelle, clémente... Elle peut cajoler, consoler, mettre en colère et désespérer les petits humains qui vivent et s'aventurent sur ses flancs.
Et puis il y a Rémy et Laure, deux beaux personnages que j'ai trouvés un peu froids et dénués de charme au départ, l'auteur va nous les faire aimer tout en finesse et en progression, et à la fin, on brûle et pleure avec eux.
Je remercie infiniment Lecteurs.com et les éditions Gallimard qui m'ont permis de découvrir ce roman et cet auteur vers qui je ne me serais pas forcément tournée, pensant que ce n'était pas pour moi. Ça aurait été une vraie erreur ! Ce roman parlera à tout le monde, adepte de la montagne ou pas, car c'est un roman d'amour et ça, c'est universel.
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