« Un ambassadeur, c’est quelqu’un qui se trouve en danger permanent », nous explique l'ancien diplomate
Le pays : un rêve...Habitué aux destinations calamiteuses, Aurel Timescu, le petit Consul, est pour une fois affecté dans un lieu enchanteur. Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan ex-soviétique, est une ville pleine de charme au climat doux, au luxe élégant. À la terrasse de cafés d'allure parisienne, on y déguste un petit blanc local très savoureux.L'ambassade : un cauchemar...Le chef de poste, autoritaire et brutal, est bien décidé à se débarrasser d'Aurel. Le fantôme de sa femme, récemment victime d'un tragique et mystérieux accident, plane au-dessus de l'ambassade. Et l'équipe diplomatique, tétanisée par le deuil, est livrée à la crainte et au soupçon.Il n'en faut pas plus pour qu'Aurel se lance dans une enquête plus folle que jamais. Basée sur de fragiles intuitions, elle prendra, entre mafias locales et grands contrats internationaux, l'ampleur d'une affaire d'État.Cette fois, Aurel ne lutte pas seulement pour faire triompher la justice. Il se bat pour une cause nouvelle et inattendue : rester là où il est et connaître enfin le bonheur.
« Un ambassadeur, c’est quelqu’un qui se trouve en danger permanent », nous explique l'ancien diplomate
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"Tout était trop parfait et Aurel, habitué à la méchanceté des hommes, n'osait pas croire à son bonheur. " voilà la phrase d'introduction qui laisse présager du bien-être pour notre petit Consul. Il a été envoyé, cette fois-ci, à Bakou en Azerbaïdjan, mélange architectural, en son centre, du Paris haussmannien et de Bucarest, les deux villes qu'il aime le plus.
Au premier abord, tout le monde est charmant et aimable à l'ambassade de France, jusqu'à ce qu'il rencontre l'ambassadeur… un homme dur, mordant, blessant, imbu de lui-même et sans une once d'empathie. Après le choc de l'humiliation que cet homme lui inflige, Aurel, mortifié, décide de le faire tomber, persuadé qu'il cache quelque chose sur la mort de sa femme car il n'a pas du tout l'air affecté par son tout récent veuvage. Et comme d'habitude, il se met à enquêter en douce. Mais cette fois il a une alliée, Amélie, la jeune Consule.
On apprend au passage pourquoi Aurel s'ingénie à ne rien faire, pourquoi il met tant d'obstination à glander.
À la recherche d'indices et d'informations, Aurel multiplie les ruses et les excentricités. Entre l'abus de vin blanc qui lui ouvre l'esprit et le piano qui l'emporte dans des envolées lyriques et transcende tout son être, lui faisant oublier sa timidité, cet incroyable personnage qui s'habille n'importe comment en étant capable de varier et multiplier les "n'importe comment" à l'infini jour après jour, continue de me ravir…
On apprend beaucoup, à chaque nouvelle affectation, sur les régimes en place, les magouilles, la corruption, la politique, mais dans cet opus on est monté d'un cran.
J'ai trouvé cette enquête à rebondissements passionnante. De plus, un nouveau personnage fait son entrée, le petit oncle, qui prend grand soin de son grand neveu. Oui oui, c'est étrange… mais qu'est-ce qui ne l'est pas avec Aurel ?!
J'aime de plus en plus cet homme foncièrement bon, fantasque, intelligent, sensible, pochtron, virtuose au piano et paresseux pour une bonne cause. D'ailleurs il est mon nouvel ami, je l'adore !!! À chaque nouvelle histoire, il prend de l'ampleur, ses traits de caractère s'affirment, il est de plus en plus drôle et j'aime énormément faire du tourisme par Aurel Timescu interposé.
Tout m'a plu dans cette histoire, vraiment tout.
Vraiment quel plaisir de lire cet auteur ! on part vite avec Aurel .. alors profitez de vos vacances pour le déguster !
Sans connaître une once des dessus et dessous du monde diplomatique une chose est pourtant certaine : ses représentants ne peuvent être repérés par des effluves de naphtaline et le mot « casanier » est rayé de leur vocabulaire. Bien que piètre élément du Quai d’Orsay, le sieur Aurel Timescu, électron libre de la diplo, suit les mêmes règles et c’est en Azerbaïdjan que l’on retrouve ce fin limier dont le flair est aussi redoutable qu’un chien de Saint-Hubert.
Quittant les souffles de l’harmattan, le petit Consul va s’engouffrer dans ceux du khazri et du gilavar en arrivant à Bakou comme consul adjoint d’une certaine Amélie. Tombant sous le charme de cette ville aux allures haussmanniennes, il est enfin satisfait de cette nouvelle nomination bien que c’est l’effet inverse qui était recherché au Ministère des Affaires Etrangères pour cet encombrant titulaire. En arrivant au siège de l’Ambassade, il est surpris par le ton compassé des uns et des autres, ambiance feutrée en signe de deuil : l’épouse de l’ambassadeur a fait une chute accidentelle en allant photographier la citadelle d’Ordubad dans la province quasi-inaccessible du Nakhichevan. Sensible comme la rosée du matin, Aurel ne peut que s’émouvoir de ce tragique événement, sentiment amplifié lorsqu’il regarde les différents portraits installés pour rendre hommage à cette première dame. Pourtant, lorsqu’il répond à la convocation du grand chef, l’empathie a tourné casaque mais disons tout de suite que l’ambassadeur n’a pris guère de gants pour signifier à cet être – d’apparence – insignifiante et grotesque qu’il allait tout faire pour le renvoyer dans les plus brefs délais en lui demandant qu’une seule faveur, ne rien faire avant le retour dans une autre écurie ! A cet instant, Aurel aurait pu se mettre à jouer au piano un air de Tosti : Ideale ! D’autant plus que le décès accidentel ne convainc pas le diplomate d’origine roumaine, son emploi du temps sera donc consacré à chercher la vérité.
Je ne sais si le Tokay mûrit agréablement au fil des ans mais une chose est désormais certaine c’est qu’une plume devient organoleptique en traçant de plus en plus finement le personnage, en y ajoutant de la complexité et une finesse de goût qui fait saliver les cellules liseuses. Mais pas que. Ce nouvel opus, qui dès le départ prend un mouvement allegro, est une occasion subliminale de relater les méandres politico-diplomatiques de la planète, de jongler entre authenticité et absurdité, de s’amuser à croquer les personnalités en dehors des apparences, de faire voyager les lecteurs vers d’autres horizons et de soulever quelques tapis de cabinet qui regorgent de curiosités. Quelques éléments nouveaux font épaissir Timescu – au propre comme au figuré – et ses extravagances se multiplient dans de nombreux domaines, principalement dans la mode masculine et sa création musicale, n’hésitant pas un faire medley des genres musicaux jusqu’à incorporer des éléments d’un requiem dans un oratorio.
Quant à l’humour, c’est indéniablement l’une des marques de fabrique de Jean-Christophe Rufin pour cette série aussi truculente que caustique, faisant d’Aurel Timescu presque un charmeur. Une enquête inclassable où se mêlent géopolitique, carnets de voyage, psychologie et bien d’autres choses encore. Lecture flamboyante depuis les bords de la mer caspienne jusqu’aux vagues carnavalesques de Rio de Janeiro.
Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/02/une-noisette-un-livre-le-flambeur-de-la.html
C’est toujours avec un brin de nostalgie que je tourne la dernière page du récit des aventures d’Aurel Timescu, personnage extraordinaire créé par l’excellent Jean-Christophe Rufin.
Après la Guinée et le Mozambique, notre héros si original se retrouve à Bakou, en Azerbaïdjan, sur les rives de la mer Caspienne.
Sur place, il est d’abord ravi, agréablement surpris par ce pays qu’il découvre et moi avec lui, évidemment, ce qui n’est pas un des moindres avantages des aventures d’Aurel.
Le Flambeur de la Caspienne, après Le Suspendu de Conakry et Les Trois femmes du Consul, renouvelle sensiblement ce style de roman et je trouve ce troisième opus encore plus riche en émotion, en suspense, en psychologie des principaux personnages et en enseignements politiques que les deux précédents.
L’accueil hostile que lui réserve Gilles de Carteyron, l’Ambassadeur de France à Bakou, ne décourage pas Aurel, au contraire. Justement, l’Ambassadeur est en deuil car Marie-Virginie, son épouse, vient de se tuer en chutant d’une haute muraille d’une forteresse où elle exerçait ses talents de photographe. Cela s’est passé dans l’enclave du Nakhichevan, république autonome d’Azerbaïdjan où il est très difficile de se rendre.
Aurel, comme à son habitude, va s’intéresser à ce triste événement, fouiner, se renseigner, jouer avec son style inimitable et s’attirer la sympathie des femmes travaillant à l’ambassade. Je n’oublie pas celui qu’il appelle « Petit oncle », Minha Timescu, un entomologiste passionné qui lui apporte une aide précieuse. J’ajoute aussi la visite officielle des trois sénateurs venus de France pour superviser des contrats commerciaux. Un certain Noël Gauvinier, sénateur du Tarn, est conquis par Aurel et cela donne quelques épisodes savoureux.
Au cours de ce roman, j’ai particulièrement apprécié que l’auteur affine la personnalité de son héros et me fasse découvrir encore d’autres facettes de son caractère.
Dans ce pays où le pétrole coule abondamment, il est difficile de faire entendre des voix discordantes au pouvoir en place comme le prouve le sort réservé au journaliste et opposant politique, Yskandar, un épisode éloquent bien traité par l’auteur.
Consul adjoint à l’ambassade de France, Aurel Timescu est aussi un excellent pianiste qui aime un peu trop le tokay. Ses distractions, ses étourderies, son humour au second voire au troisième degré se révèlent des atouts précieux quand il s’agit de faire éclater la vérité.
Alors, impossible de divulgâcher sans dénaturer tout plaisir de lecture mais si Jean-Christophe Rufin veut poursuivre les aventures d’Aurel Timescu en l’envoyant dans un autre coin improbable de notre planète, je suis pour !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Après la Guinée et le Mozambique, Jean-Christophe Rufin nous entraîne cette fois en Azerbaïdjan, sur les pas de Aurel Timescu, cet attachant personnage, qui vient prendre son poste de Consul-adjoint pour trois ans, dans la capitale Bakou, au bord de la mer Caspienne. Ce pays du Caucase situé sur la ligne de division entre l'Europe et l'Asie a gagné son indépendance au moment de l'éclatement de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1991.
Aurel, si vous avez lu les deux précédents tomes, déteste la chaleur, n'est pas réputé pour son abstinence et n'apprécie pas les régimes totalitaires. N'oublions pas qu'il a fui sa Roumanie natale pour échapper à Ceausescu. Or le dénommé Prache, son persécuteur au service des ressources humaines l'avait convoqué pour lui annoncer méchamment cette nouvelle "Vous allez apprécier, j'en suis sûr. Écoutez ça : islam religion d'état, latitude tropicale, climat désertique. le pays est coincé entre la Russie et l'Iran, des voisins charmants. Au fait, j'oubliais un détail : il est en guerre, hé ! hé ! Avec l'Arménie, leur troisième voisin."
Et voilà qu'arrivé à Bakou, Aurel n'en revient pas, la ville lui rappelle à la fois Paris et Bucarest, les deux villes qu'il aimait le plus au monde, celle où il avait grandi et celle où il avait trouvé refuge.
Lorsqu'il se rend à l'Ambassade pour prendre son poste, l'ambiance est bonne. Il est accueilli par Amélie Laugier. Elle lui expose en quelques mots la mission du service consulaire dont elle est la cheffe et où il aura à l'assister comme adjoint et lui présente l'équipe. L'Ambassadeur, quant à lui étant en déplacement, elle lui dit d'en profiter pour s'installer. Il apprend cependant que Mme de Carteyron, la femme de l'Ambassadeur, est décédée il y a un mois, dans un accident, en visitant un monument en ruine. Elle avait quarante-cinq ans.
Quand Aurel retourne à la chancellerie pour rencontrer l'Ambassadeur, l'ambiance a changé du tout au tout et celui-ci le reçoit avec un regard dur, une expression de pitié méprisante et lui assène qu'il partira. Aurel, dans un premier temps désemparé, réagit, se disant qu'il ne va pas se laisser faire. Il s'aperçoit, en fait qu'il ne connaît pas les circonstances de la mort de Mme de Carteyron et le comportement de cet homme lui inspire des soupçons, une intuition en quelque sorte et Aurel s'est toujours fié à ses intuitions. Il va donc mener l'enquête, une enquête, entre mafias locales et grands contrats internationaux, qui prendra l'ampleur d'une affaire d'Etat, une enquête où il se retrouve, cette fois, à faire équipe et qui va être rondement menée.
Le flambeur de la Caspienne est un polar superbement écrit, dans lequel cet anti-héros qu'est Aurel nous est particulièrement sympathique. Ses fringues et son accoutrement, d'une autre époque, sa fausse maladresse légendaire apportent beaucoup d'humour au récit et m'ont parfois fait penser à Colombo. Impossible de résister à la scène où, à la réunion de service à laquelle sont présents tous les membres de l'Ambassade, lui compris, il s'est déchaussé et s'étant un peu assoupi, doit fébrilement retrouver ses chaussures, la séance étant levée ! Il préfère également de beaucoup son vieux piano, une partie d'échecs et une bouteille de Tokay bien frais aux dossiers trop ennuyeux du bureau.
L'auteur, ayant été lui-même ambassadeur à Dakar (Sénégal) connaît particulièrement le milieu diplomatique et en restitue l'atmosphère au plus juste. Très intéressante et très instructive aussi, l'analyse politique et historique de ce pays assez méconnu que l'Azerbaïdjan. Si, pour le deuxième tome, j'avais émis un avis un peu mitigé, j'ai à nouveau été conquise par celui-ci.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Je découvre ce personnage assez étrange dans cette troisième enquête, ça ne pose pas de problème en soi mais je compte lire les deux précédentes enquêtes pour bien savourer ses excentricités. J’aime son côté anti-héro. Plus il dit du mal de son apparence plus on entre en empathie avec lui. D’ailleurs c’est un peu se qui va se passer. On le voit sympathiser avec le gendarme de l’accueil et surtout les secrétaires et employées de l’ambassade grâce à son côté lunaire ou « inoffensif ».
J’ai découvert un peu l’Azerbaïdjan et cette presqu’ile de Bakou. J’avoue que la mer Caspienne et tout ce qui la concerne je ne connaissais pas trop. Ce mélange de modernité et de culture antique créent un contraste propice à tous les extrêmes.
L’enquête sert de prétexte à parler de sujets politiques et culturels. Ces contrats internationaux dont on entend parler parfois à la tv, les négociations occultes etc… La fameuse culture française (ça vaut pour tous les pays je suppose) qu’on maintient grâce aux consulats et ambassades. Tout cela est bien mystérieux pour les non initiés.
J’ai bien aimé aussi ce personnage qui s’attire l’aide des femmes dans un univers assez masculin. Ce côté petites souris qui voient, entendent tout et ne disent rien. Petit à petit on va découvrir qu’elles forment un maillage important sans le savoir.
Il y a des passages assez cocasses notamment en ce qui concerne ses habitudes vestimentaires. Il semble à la fois avoir un look recherché et en même parfois il met les vêtements dans l’ordre d’apparition… Non seulement il est resté coincé dans une mode « apparatchik soviétique » entre marron et vert. Ce qui est malin car deviendrait presque invisible. Mais il fait des assemblages très audacieux (surréalistes) salopette en jean, blazer bleu, gilet rouge et bottes en caoutchouc… ça pique les yeux !
Et de le voir se débattre avec des avances sexuelles… Cela donne lieu à des scènes qui valent leur pesant de cacahouètes !
J’ai bien aimé aussi son « réseau » qui lui permet d’obtenir des informations au niveau international.
La musique joue un rôle important dans la résolution des énigmes ainsi que l’alcool et le vin blanc en particulière… Le Tokay… son côté Roumain ressort !
C’est une lecture qui m’a fait beaucoup rire même si le fond du problème est bien triste.
La 3ème enquête à lire absolument...
Contente de retrouver le consul d'origine roumaine...
Ruffin se fait plaisir...
L'intrigue n'a rien d'exceptionnel, mais on sent que l'auteur n'est pas un quidam. L'écriture parfaite bien qui simple est plus qu'agréable.
Un agréable moment de lecture pour se changer les idées, mais sans plus.
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