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Après l'effroyable démantèlement du camp d'Idomeni, en Macédoine, beaucoup de jeunes ont disparu dans la nature. Feriel, une petite ?lle afghane qui tente de rejoindre l'Autriche avec son frère en est un douloureux exemple. Mais une rencontre, un partage avec Elliniki, une très vieille dame qui vit recluse dans le sauvage massif du Paiko changera le cours d'une histoire tragique. Si différents mais pas indifférents ...
Lorsque j'ai lu la quatrième de couverture, j'ai su que j'aurais plaisir à le lire, lorsque j'ai pris connaissance de la très belle préface de Thierry Berlanda (écrivain philosophe) je me suis dit que j'avais fait le bon choix et alors que je referme le livre, je rallume mon ordinateur dans le but de rechercher un taure titre de Carole Declercq.
L'histoire débute dans le camp d'Idomini en Macédoine. Feriel, 12 an, et son frère Hamza 16 ans ont fui l'Afghanistan. Leur père a organisé leur départ pour les mettre à l'abri mais ne les accompagne pas. C'est donc seuls qu'ils doivent rejoindre l'Autriche où leur grand frère Toraj est installé depuis plusieurs années et les attends.
Ellikini, dit Elli, 86 ans, vit recluse, entourée de ses chats, dans le massif du Paiko. Au village, on dit d'elle qu'elle est une sorcière. Seul, Milios, qui tient l'unique bar du village, compte parmi ses amis.
Quand le destin réunit ces personnages cabossés par la vie, face à un avenir incertain, alors le cours de l'existence de chacun peut changer.
Tout était présent dans cette lecture pour provoquer chez moi ce gros coup de coeur : une écriture simple et riche, des chapitres courts et passionnants, un récit empreint d'humanité et de justesse, une Grèce sublime en toile de fond qui m'a donner des envies de voyage, bref vous l'aurez compris, ce roman m'a totalement conquis!!!!!
Roman malheureusement d'actualité avec la fuite en avant des afghans. Même si le roman est édulcoré, on s'attache à cette mamie sauveuse de l'humanité.
"Les enfants d’Ulysse", dernier roman de Carole Declercq, raconte l’histoire de Fériel et Hamza, deux jeunes Afghans qui ont fui leur pays dans l’espoir de rejoindre leur grand frère désormais installé en Autriche. Ils subissent naturellement le sort des migrants, souvent trompés par les passeurs, à la merci des vols et des mauvais traitements…
…jusqu’au jour où, après le démantèlement du camp d’Idomeni, en Macédoine, ils se fondent, comme beaucoup, dans la nature. Ils vont bientôt rencontrer Elliniki, vieille femme grecque qui vit seule dans le massif du Paiko.C’est le début d’une nouvelle vie.
Je ne suis pas facilement entrée dans ce roman, empêchée par une écriture, un peu lourde à mes yeux, des phrases souvent trop longues à l’instar de celle-ci : "Il faut donc bien mesurer ce que l’existence d’un établissement comme celui de Milios peut avoir d’analogie avec une belle innovation pour les optimistes indécrottables, un grand chamboulement des mœurs et des idées pour les nostalgiques du Parti communiste grec, voire une déflagration définitive et désespérante de la coutume pour le vieux Nikos qui ne s’est jamais entendu avec sa femme et doit la supporter à la terrasse du café, aux seuls moments où il pourrait, selon des conventions tacites et séculaires entre les deux sexes, s’en débarrasser." Mais je ne renonce pas facilement et bien m’en a pris. Petit à petit, le charme a opéré. Je me suis sentie proche des personnages, tout autant de ces deux enfants que des adultes qui apparaissent dans leur vie, tous pétris de bons sentiments : Elliniki qui connaît ce que le mot exil signifie et les entoure de tendresse, Milios qui accepte d’apporter son aide, Irina et bientôt tout le village.
J’ai aimé le côté polyphonique du récit et la progression de l'histoire à travers la vision des différents protagonistes. J’ai aimé les réflexions politiques, les explications historiques, les descriptions, les paysages, la nature. J’ai aimé ce rapport à l’Odyssée et son héros Ulysse que Fériel découvre à travers un livre appartenant au mari d’Elliniki. Ces migrants fuyant les horreurs de leurs pays sont bien ses enfants ballotés comme lui et soumis à tous les dangers.
L'épilogue en forme de happpy end met, naturellement, du baume au cœur. Pour autant et eu égard à tous ceux qui périssent, j'aurais préféré une fin plus ouverte.
https://memo-emoi.fr
Un roman, un de plus diront certains, sur fond de migration. Mais quel roman ! J’ai partagé mon temps et lu de manière concomitante ‘On a tous un ami noir’ de François Gemenne et ‘Les enfants d’Ulysse’ de Carole Declercq. Le premier, un essai, brillamment construit, argumenté et référencé (voir ma chronique à son propos) remet en question toutes les fausses vérités et les visions aussi simplistes qu’haineuses très, trop à la mode en ces temps politique nauséeux. Le deuxième, sous la plume ferme mais délicate de Carole Declercq, nous raconte un voyage et une rencontre. Avec habileté, l’autrice propose des personnages parfaitement contemporains, empêtrés dans la fuite d’un pays, l’espérance folle de meilleures conditions de vie, la fidélité à la parole donnée, la nécessité de se méfier de tout le monde et la richesse d’oser donner sa confiance à une inconnue. C’est d’une justesse éblouissante et cette épopée interroge sans cesse les valeurs du lecteur. Ils sont deux à avoir fui l’Afghanistan. Feriel, adolescent encore et Hamza, sa jeune sœur. Leur rêve, rejoindre, un jour, le frère aîné qui vit en Autriche. Mais le camp à Idomeni où ils étaient parqués a été démantelé. Comme bien d’autres, ils se sont évanouis dans la nature, croyant davantage à leur courage et leur audace qu’aux promesses faites par des gouvernements pour qui la migration n’est que problèmes, toujours une crise à gérer plutôt que des rencontres à promouvoir ! Ils entament un périple à travers l’Europe. C’est en Grèce qu’ils découvriront un personnage étrange, vieille femme seule, montagnarde au pied sûr et à la confiance encore plus affermie. Elliniki, elle-même fille d’immigrés au sein d’un même territoire qui n’a cessé de changer de patrie, est à l’âge où l’avenir ne peut exister qu’à travers les générations plus jeunes qu’elle. Et bien que réputée sorcière, elle a en abondance des richesses morales, mentales et humaines à partager ! Elle n’hésitera pas à transgresser l’ordre établi et gagnera son pari : construire une rencontre porteuse de vie et d’espoir. Les enfants d’Ulysse, se cachant à peine derrière l’épopée mythique qui nous vient de la Grèce antique, nous révèle un périple aux mille dangers, un combat actuel, vrai de tous les temps, et dans lequel l’être peut se révéler humain ou simplement prédateur. Une histoire d’amitié, de confiance, d’espérance à construire dans l’isolement puis dans la collectivité. Une belle histoire à mûrir et méditer ! L‘écriture de Carole Declercq est sensible, tranchante mais jamais agressive. Elle porte un message comme la vague porte un cri de désespoir jeté dans un océan de tristesse et d'aberration. Et la mer est notre Terre. A chacun de se situer face à ces mouvements migratoires qui ont toujours existés et existeront toujours, même si on bâtit des murs, des camps et des miradors. Je ne peux que recommander vivement ce livre et la réflexion sur ce thème
Dure réalité mais tellement triste , et voir se qui se passe après tant d errance à lire
Roman polyphonique, comme un chant grec il nous dit la « mémoire » de la Grèce et celle de ces migrants fluctuants au gré des accueils avec inhumanité ou humanité, c’est selon.
Macédoine 2016 Elliniki 86 ans vit sa vie en toute simplicité.
« Son premier geste, c’est d’enfiler le vieux pull vert à grosses mailles de Constantin qui porte encore son odeur car elle ne l’a jamais lavé. Puis elle pose sa petite briki déjà remplie sur la plaque électrique et elle sort humer l’air. »
Tout le monde la prend pour une sorcière tant elle se tient à l’écart de l’agitation. Si elle fait le choix d’une vie minimale, sa conscience est maximale.
Pas loin de chez elle un camp de migrants est évacué, ce que relate les journaux. En France le gros titre du Figaro « La Grèce évacue le camp de migrants d’Inoménie » avec 700 policiers, 1110 personnes évacuées dans 23 bus.
Lors de ce démantèlement, deux jeunes Afghans, Hamza 16 ans et Fériel sa petite sœur 12 ans, s’enfuient, ils préfèrent essayer de rejoindre seuls l’Autriche où leur grand frère Toraj les attend. Ils veulent juste « passer » en bousculant le moins possible la vie des autochtones.
Faciles à dénoncer, leur abri provisoire détruit, ils vont être recueillis par Elli.
La Macédoine étant issue d’un puzzle géopolitique, Elli ne peut que comprendre ce que ces deux enfants traversent.
Sans stigmatiser, sans vouloir refaire le monde avec des si… l’auteur entraîne ses lecteurs sur le fait que l’Histoire est un grand recommencement, que les institutions politiques règlementent, répriment et laissent les pays se débrouiller. L’Italie, la Grèce…
« On a agi comme si les gens étaient des plantes que l’on pouvait dépoter et repiquer. »
Bien évidemment les situations sont compliquées, mais personne ne fuit son pays en risquant sa vie à chaque seconde sans raison.
Entre Elli et Fériel la complicité est spontanée quasi viscérale. L’auteur croque les portraits avec justesse tant dans les attitudes que dans les dialogues.
Et cela renforce son propos, des « Fériel et Hamza » personnages de papier ? Il y a des milliers d’enfants bien réels, si la fiction s’efface derrière la réalité.
Romain Gary écrivait dans Les enchanteurs : « Les chemins qui mènent à la liberté et à la dignité humaine passent par bien des abîmes et ne sauraient donc mener d’un seul coup aux sommets. »
La petite fille va se passionner pour la légende d’Ulysse qui dans ses multiples aventures a fait preuve de sagacité et d’ingéniosité et de courage et a ressenti lui aussi le mal du pays.
La force de cette histoire réside dans une écriture délicate pour donner chair aux migrants, hommes, femmes et enfants qui bravent tous les dangers pour fuir leur pays vers l’inconnu, le déracinement. Très réaliste Carole Declercq ne joue pas sur la corde du misérabilisme pas plus qu’elle ne transforme le lecteur en voyeur.
J’ai ralenti ma lecture car je n’avais pas envie de quitter le massif du Paiko et j’aimerais un tome 2 racontant la vie reconstruite, poursuivie.
C’est un roman de l’éveil en toute simplicité et sagesse.
« Il ne faudrait pas croiser le regard des gens si on veut rester tranquille dans son coin. »
Je rajouterai que la simple humanité serait de ne pas détourner le regard…
« L’exil, c’est la nudité du droit. Rien de plus terrible. Pour qui ? Pour celui qui subit l’exil ? Non, pour celui qui l’inflige. Le supplice se retourne et mord le bourreau. » Victor Hugo.
©Chantal Lafon
Feriel et Hamza ont fui l’Afghanistan, pour rejoindre leur frère installé depuis quelques années en Autriche. Autrement dit, ils vivent comme le héros antique évoqué dans le titre, les affres d‘un voyage dangereux et à l’issue incertaine, à la merci des autorités des pays traversés, autant que des organisations humanitaires force est de constater que l’enfer peut être pavé de bonnes intentions. Lorsque le camp de réfugiés d’Idomeni est démantelé, ils tentent de poursuivre leur périple en solitaires.
Pour Elliniki, fille d’immigrés turques implantés en Macédoine au bon gré des partages géographiques qui ont fait de cette zone terrestre un patchwork bigarré et illogique sur le plan culturel, la vie entre dans sa dernière phase. Seule dans sa petite maison au confort minimal, avec peu de ressources, qu’elle conforte en fabriquant des biscuits revendus au restaurant du village, elle se fait craindre par sa réputation de sorcière et son aplomb qui contraste avec sa stature frêle.
Il ne faudra pas beaucoup de négociations pour vaincre les appréhensions des deux enfants débusqués de leur cachette à quelques encablures de la vieille dame.
Une magnifique amitié en résulte.
On en sait peu sur le passé et l’avenir, mais cet épisode en lui-même est riche d’émotions, de celles que suscitent les capacités des hommes à donner ce qu’ils ont de meilleur.
C’est à petites touches que l’auteur dresse le portrait et nous apprend l’histoire d’Elliniki, histoire ponctuée d’épisodes douloureux, avec en filigrane les violences éternelles.
J’ai beaucoup apprécié la délicatesse de l’écriture et l’absence de complaisance vis à vis des personnages. Un voyage contemporain dans un cadre mythique.
C’est toujours une joie de découvrir une maison d’édition comme La Trace , située dans le sud de la France, grâce à ce beau roman tellement actuel et sensible !
Nous sommes en Grèce , loin des plages bondées des Cyclades, dans le massif du Taico, en Macédoine, région frontalière des Balkans. En 2016 , la frontière se ferme et tous les migrants voulant atteindre l’Allemagne se retrouvent en Grèce dans des camps surpeuplés.
On rencontre Elliniki, vieille femme de Kastanides, vivant seule dans une petite maison isolée vers la montagne, peu aimée et crainte par les autres habitants du village.
Suite au démantèlement du camp d’Idomeni, Feriel, petite fille afghane et son frère Hamza fuient les services sociaux et tentent de rejoindre l’Albanie pour retrouver leur grand frère en Allemagne, en passant par le massif du Taico, près de la maison d’Elliniki. Celle-ci les surprend en train de voler des gâteaux et touchée par leur détresse, décide de les héberger et de les aider, grâce au concours de Milios, jeune épicier du village. Mais comment les faire passer en Italie ? Une véritable chaîne de solidarité menée par la pugnace Elliniki va se déployer.
Ce roman est un récit de l’exil ; les deux enfants afghans , d’origine pachtoune, doivent fuir leur pays suite à des menaces de mort des Talibans.ils sont issus de la bourgeoisie et parfaitement éduqués, voulant poursuivre leurs études en Allemagne. La vieille Elliniki se remémore l’exil de sa mère qui a du fuir la Turquie pour se réfugier dans cette région reculée de Grèce. On rencontre les mêmes blessures, les mêmes souffrances, le même déracinement, la même violence que pendant la guerre de 39-45. Elle ne peut tourner le regard mais plutôt être compatissante et tendre la main.
Elliniki se lie profondément avec Feriel, comme la petite fille qu’elle n’a jamais eue et fait ressurgir les blessures profondes et intimes de son enfance. C’est à la fois une belle histoire d’amour avec Feriel qui représente un futur radieux, la lumière mais aussi ses souvenirs tendres et amoureux avec son mari décédé Constantin. Le lien entre ces deux générations se fera grâce à un livre ayant appartenu à Constantin : l’Odyssee que Feriel essaie de lire et qui lui rappelle son expérience du voyage.
Je soupçonne l’auteur de bien connaître la Grèce ; elle nous la décrit loin des stéréotypes classiques mais dans sa beauté rude, sa nature reculée , ses petits villages isolés, ses paysages grandioses. Elle dresse le portrait d’un pays fragilisé économiquement, faisant face au mieux à cette arrivée des migrants vus comme des personnes dangereuses par certains habitants comme dans le village de Elliniki. Son analyse est précise et fine avec un sens de l’humour bien utilisé dans la description du café du village et de ses clients : Cesar et Marius ne sont pas loin !
On s’attache rapidement à Elliniki, femme forte, intelligente , volontaire ainsi qu’aux deux enfants déracinés ; on découvre aussi de belles personnes telles que l’épicier Milios, réservé et généreux, son amoureuse Irina , débrouillarde et lucide et l’original Abel au grand cœur.
Je trouve le sujet des migrants très intéressant mais pas facile à traiter car on peut tomber facilement dans le larmoyant inutile et gratuit. Mais Carole Declercq , grâce à son écriture douce et sensible, se rapproche des personnages sans lourdeur mais les écoute , avec tendresse, compréhension. Elle réussit à transformer un sujet terrible et dramatique en un roman lumineux, fraternel et plein d’espoir.
Merci aux Éditions La Trace pour cette lecture .
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