Des récits qui ont marqué l'année, à découvrir ou à offrir
À l'issue d'une manifestation à Tunis, une jeune française est arrêtée et conduite à La Manouba, la prison pour femmes. Entre ces murs, c'est un nouvel ordre du monde qu'elle découvre, des règles qui lui sont dictées dans une langue qu'elle ne comprend pas. Au sein du Pavillon D, cellule qu'elle partage avec vingt-huit codétenues, elle n'a pu garder avec elle qu'un livre, Les Contemplations de Victor Hugo. Des poèmes pour se rattacher à quelque chose, une fenêtre pour s'enfuir. Mais bientôt, dans les marges de ce livre, la jeune femme commence à écrire une autre histoire. Celle des tueuses, des voleuses, des victimes d'erreurs judiciaires qui partagent son quotidien, lui offrent leurs regards, leurs sourires et lui apprennent à rester digne quoi qu'il arrive.
Vibrant d'humanité, Les Contemplées, roman autobiographique enflammé, nous livre l'incroyable portrait d'un groupe de femmes unies face à l'injustice des hommes.
Des récits qui ont marqué l'année, à découvrir ou à offrir
Pauline Hillier, incarcérée en Tunisie, réalise le portrait saisissant de ses codétenues
Il ne fait pas bon d'être une femme en Tunisie. Qui plus est, une féministe soutenant une femme. Alors direct à la case prison où les femmes s'entassent et n'ont pas leur mot à dire. Que la route est longue pour tous ces combats contre nature, et qui ne devrait pas exister. Sans se faire traiter de bisounours, j'ai l'espoir que les êtres se regardent comme des alliés et non comme des ennemis.
Emprisonnée à la Manouba, prison pour femme de Tunis, elle va connaître les fouilles corporelles, la crasse, les cafards, la violences des surveillantes, ne pas parler la langue, ne rien comprendre même pas ce qui se dit à son procès, le manque de sommeil, le manque de tout, le manque d'espoir surtout.
Mais elle va également apprendre à approcher ses codétenues, les comprendre, les entendre puis peu à peu entrer en empathie.
Une histoire de sororité, de solidarité, d'affection parfois, de générosité souvent, de fraternité toujours.
L'écriture est humble, élégante et on aperçoit de la lumière (pas pour toutes) au fond du cachot.
Pauline Hillier, lors d’une action des Femen réclamant la libération d’une tunisienne emprisonnée, s’expose seins nus avec une couronne de fleurs dans les cheveux, devant le tribunal de Tunis. Immédiatement arrêtée, menottée, elle est incarcérée à la sinistre prison pour femmes de la Manouba.
Plusieurs années après les évènements, elle nous livre un récit fiévreux de ces semaines d’incarcération où elle a subi les humiliations du personnel de la prison, mais aussi goûté à la solidarité et tissé des liens avec les femmes tunisiennes – petites délinquantes, voleuses, criminelles – qu’elle a côtoyées.
Dans ce récit court mais particulièrement intense, domine la réflexion sur l’emprisonnement de ces femmes souvent victimes d’une société paternaliste qui ne les écoute pas, les rejette au moindre faux pas. Condamnée au départ à un an de prison, Pauline Hillier aura passé un mois à La Manouba. Un mois cela peut paraître court mais vous pouvez me croire, quand vous aurez lu ce livre, vous trouverez que c’est très très long.
L’image que je garderai : la lecture et les confessions recueillies dans la paume de la main des détenues ainsi que le tatouage au henné en retour dans la paume de Pauline. Aussi, la misérable bibliothèque de la prison... Le talent de plume de cette jeune auteure m'a impressionné ainsi que la belle édition de la Manufacture de livres.
C’est un roman autobiographique incandescent et d'une grande liberté, en un mot : magnifique !
Nous sommes en 2013. Pauline est française, féministe. Elle participe à une manifestation du mouvement Femen à Tunis. Elle est arrêtée et conduite à la Manouba, la prison pour femmes.
Elle va y entrer comme on entre dans un nouveau monde, sans connaitre la langue, les règles, les usages, les traditions. Elle ne garde avec elle qu’un roman de Victor Hugo, Les contemplations. Elle va s’en servir de carnet de notes pour ne rien oublier de ce séjour dans la cellule qu’elle partage avec 28 femmes.
De ces femmes, elle va dresser une galerie d’incroyables portraits, avec sa plume journalistique, féministe. D’elles, elle va apprendre la Tunisie, la vie de famille, la violence.
Elle va en faire sa famille le temps de son incarcération et va découvrir la véritable définition de la sororité.
C’est un texte magnifique sur l’Humanité, sur la condition féminine en Tunisie au 21ème siècle, sur l’entraide, sur la tolérance. Une analyse juste et sensible du milieu carcéral féminin en Tunisie.
J’ai été bouleversée par ce témoignage, par cette tranche de vie de l’auteure, qu’elle avait choisi de taire jusqu’à ce texte incroyable.
J’ai été émue par chacune de ces femmes, par leurs blessures, par leur vie à l’extérieur puis dans cette prison, démunies de tout.
Un gros coup de cœur pour cette histoire vraie, pour cet hommage à la Sororité.
Un suivi au jour le jour de ce que l'autrice a fait, vu, entendu, mangé, comment elle a dormi depuis son incarcération jusqu'à sa libération.
Des blocs de texte, aucun recul, des descriptions et des descriptions.
Plongez dans le roman "Les Contemplées" et suivez le destin poignant d'une jeune française arrêtée lors d'une manifestation et envoyée derrière les barreaux de La Manouba, une prison tunisienne pour femmes.
C'était en 2013, au cœur de cet enfer carcéral où la peur et les conditions inhumaines régnaient en maîtres, Pauline Hillier se retrouvait seule, cherchant un refuge dans les mots des "Contemplations" de Victor Hugo, un lien fragile avec le monde extérieur .
Dans les marges de ce livre, au fil des semaines, se sont inscrites d'autres histoires, celles des femmes partageant son sort. Tueuses, voleuses, victimes d'injustice, elles ont révélé leur vérité et tissé des liens puissants avec Pauline.
À travers ce livre chargé d'humanité, l'autrice dénonce les injustices subies par ces femmes emprisonnées. Les épreuves vécues et les secrets partagés ont partagé une solidarité féminine insoupçonnée.
Ce récit autobiographique émouvant et captivant ouvre les portes d'un univers carcéral méconnu, mis en lumière la force et la résilience des femmes face à l'oppression.
Un texte profondément touchant, d'une sensibilité à fleur de peau, qui offre une leçon de vie inoubliable.
"Les Contemplées" est un livre d'une grande justice et honnêteté, écrit avec une plume admirable.
Ne tardez pas à vous plonger dans ses pages, cela en vaut vraiment la peine.
Une lecture vivement recommandée.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2023/06/les-contemplees.html
Lucide, engagé, pétri d’humanité, « Les contemplées » est un récit autobiographique à peine flouté par le jeu fictionnel.
Ce dernier, nécessaire, renforce la trame et protège les prisonnières, sœurs de combat et les Femen arrêtées en même temps qu’elle même. Toutes encerclées dans la prison pour femmes de Tunis à La Manouba.
Loin du décorum de villégiature, la farniente des cartes postales, nous sommes en plongée dans la cruauté carcérale.
Dans la démonstration d’un pays ployé sous le corpus d’une masculinité à outrance.
« Il est vingt heures et le soleil se couche sur Tunis ». L’incipit est une muselière. L’inaugurale prononciation de l’advenir de Pauline Hillier. Arrêtée pour avoir manifesté dans une ville étrangère, qui plus est : tunisienne. Le courage fracassé, la porte claque, assise à l’arrière d’une voiture qui conduit cette jeune femme dans un crescendo carcéral.
Le Pavillon D sera pour elle. Le moins pire, mais vingt-huit détenues dans un spartiate mis à rude épreuve. Une fenêtre trop étroite qui étouffe le bleu du ciel. Elle est ici. Trempée d’amertume et de sueur, apeurée et éloignée d’une France plus équitable. L’oisillon tombée du nid. Une femme prise en tenaille par la police des mœurs et des coutumes tunisiennes. Le dos courbé et les larmes silencieuses, la peur au ventre. Les humiliations des gardiennes, les fouilles au corps trop fréquentes et inutiles. Elle est démunie. Il lui faut les codes. Qu’elle apprenne et vite les règles. Celle de sa cellule où chaque centimètre est habité. « La plupart des détenues sont allongées sur leur lit, le regard vide, comme terrassées par l’ennui. Je dormirais bien quelques heures pour passer le temps mais la chaleur m’en empêche. Les pales du ventilateur ne font que brasser de l’air chaud. J’attrape le livre de voyage que j’ai été autorisée à garder avec moi, « Les Contemplations » de Victor Hugo ». Elle observe, analyse, cherche le mur porteur de cette prison. Le facilitateur, celui qui soutient la voie vers la cantine, (comprenez l’épicerie), la douche possible, et ces petits riens qui deviennent en prison des bouffées d’oxygène. Ne serait-ce que cette épingle à linge pour retenir son pantalon.
Les diktats de La Manouba sont des détonateurs. Ne rien faire qui puisse semer le trouble. Les rituels comme des soupirs, des soulagements, des havres de survie. Apprendre les carcans. Supporter les vices des gardiennes, le sadisme aux abois. Devenir alliée avec les fortes et les endurantes, les anciennes et les aguerries. Il faudra du temps au temps. Des heures décrochées des minutes pour apprivoiser le jour et la nuit. Les regards des prisonnières, toutes enfermées sans véritable jugement et encore moins de preuves. La Tunisie qui brise les ailes d’une femme adultère, qui restera en prison jusqu’à la lettre de pardon du mari, qui lui, bien-sûr, ne l’écrira jamais. Trop d’orgueil, trop de masochisme.
La jeune fille qui vient d’avoir trois ans ferme pour fuite au bac. Reniée des siens et de la société et qui pleure jour et nuit. La cellule aux vingt-huit femmes est une micro-société féminine. Ici, tout le symbole d’un pays qui oppresse l’image de la femme. Boulette de papier jetée, sans regret aucun. Les petits gestes du quotidien comme des cadeaux inestimables. Les amitiés souveraines et les confidences tristes et mélancoliques. Toutes, avec leurs meurtres, celui d’un mari violent tué à coups de couteau. Le geste de trop sur elle et l’enfant qui aura acté la case prison. « Se couvrir et se tenir correctement, toujours tout ranger, bien faire son lit, ne pas toucher à la télécommande, ni au jeu de dominos placé sous la télévision, ne pas échanger de lit, etc. Il faut être équilibriste pour évoluer entre tous ces faisceaux d’interdits sans les toucher… Mais pas question ici de tomber la chemise. C’est le sport national de La Manouba ».
la chaleur, les cafards, la promiscuité affligent les prisonnières. Mais elles résistent et la camaraderie est le pain pour la faim et l’eau pour la soif. Elle, française, féministe et avant-gardiste. Comment tenir face à l’affront carcéral ? Elle aura peu à peu des consolations. Telle celle d’une bibliothèque au fond d’un placard poussiéreux. Un bel escompte hyperbolique du futur. Un cahier et un crayon achetés à l’épicerie, en cinq minutes chrono. Une douche qui fera d’elle une étoile brillante, malgré le cafard sous ses pieds nus.
« Les Contemplées » sœurs des batailles, femmes lianes où seul le temps est complice. Qui des voleuses, tueuses, tricheuses et amantes. Elle, dont la manifestation était une bravoure, un acte sublime, vénérable et héroïque. Le risque immense d’être prise en otage, en symbole, dans ce pays où la femme est mutique et soumise.
Ce récit est l’épiphanie des endurances. La sociologie d’un pays ployé sous ses propres injustices. L’Homme avec un H majuscule, le patriarche d’un pays où lui seul à droit à la parole et assigne la femme au silence et à la soumission. Quid des erreurs judiciaires, un pas de côté
Coup de cœur !
Un roman autobiographique percutant, rempli d’humanité, engagé avec de magnifiques portraits de femmes ! L’histoire commence avec l’arrivée d’une jeune française à la Manouba, prison pour femmes à Tunis. Les conditions sont très difficiles, les instructions et les ordres sont donnés en Arabe, une langue qu’elle ne comprend pas. Elle intègre le pavillon D avec une culotte de rechange, une brosse à dent, on lui autorise un stylo et un livre : « Les Contemplations » de Victor Hugo, seule chose à laquelle elle peut se rattacher.
Elle va commencer à écrire dans les marges, la vie de ses codétenues.
Pauline Hillier nous dévoilent des portraits de femmes si fortes et qui malgré les conditions d’incarcération, les injustices, les conditions d’hygiène, la violence, les difficultés, se battent pour garder leurs dignités et démontrent une très belle solidarité.
J’ai beaucoup aimé l’écriture, c’est un livre qui marque, un livre qui vient du cœur, un roman fort aussi révoltant que beau !
Je n’ai qu’un mot à dire : magnifique !
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