Encore plus de livres à rattraper ou à offrir en cette fin d'année !
«En quelques trimestres j'avais tourné casaque. Les Français m'évitaient, avertis par leurs parents des risques de mauvaise influence qu'ils couraient à me fréquenter. Pire, mes bulletins scolaires, ombre bien obscure, me qualifiaient de décadent et d'insolent. Devenu inapte à représenter ma classe, je laissai les professeurs m'achever lors du dernier conseil de l'année. On comparait mon apogée scolaire à la Renaissance ; un bon souvenir qui ne reviendrait jamais.» Placé à l'Aide sociale à l'enfance dès son plus jeune âge, Skander est un garçon curieux de tout, passionné par la lecture. Mais son destin bascule lorsqu'il atterrit à Courseine, en banlieue parisienne, chez la redoutable Madame Khadija. Au collège, il est entraîné malgré lui par les jeunes du Grand Quartier, qui abolissent sa boussole morale. La rue devient son royaume, et l'éloigne chaque jour davantage de ses rêves d'enfant... Avec Les conditions idéales, Mokhtar Amoudi signe un roman d'apprentissage au charme irrésistible.
Encore plus de livres à rattraper ou à offrir en cette fin d'année !
Douze ouvrages qui ont été sélectionnés par trois de nos anciennes jurées
Abandonné très jeune par une mère dysfonctionnelle, Skander atterrit dans le 9-3, chez Madame Khadija
Skander n'a pas vraiment de chance. Placé en famille d'accueil il tente de se construire une place. Dans la grande banlieue parisienne ça veut dire se faire accepter dans les bandes, en maitriser les codes. Mokhtar Aboudi nous emmène trainer au pied de ces tours, dans ces quartiers dont on entend parler dans les médias quand ça chauffe entre les bandes rivales.
Un roman sur la vraie vie, un vrai roman d'apprentissage.
J'ai eu un peu de mal à "rentrer dans le livre" en regard de l'écriture du récit. Petit à petit on s'attache au gamin et bien sûr on veut savoir. On veut savoir si les galères serviront de leçon ou au contraire l'ancreront dans une vie de combines.
De l'ironie, des sentiments, de la peur, de la haine, l'auteur entremêle et manie tous ces états d'âme au fil du récit. C'est parfois un peu lourd mais globalement le récit est plaisant. Il s'agit là d'un premier roman, tiré de l'histoire personnel de Mokhtar Aboudi
Cette lecture, fort agréable, nous plonge dans le parcours chaotique de Skander.
Les chemins de vie du jeune garçon placé par l’ASE d’abord chez « tante Nicole », puis chez Khadidja vers l’homme qu’il devient.
Les conditions de vie interroge le déterminisme sociale, à travers les choix de Skander, avec une très belle plume. Skander n’a certes pas une belle première partie de vie mais il en a fait un bel avenir. C’est ce que je lui souhaite.
La mère de Skander n'étant pas capable de l'élever, il est placé dans différentes familles d'accueil.
La première est stable et il s'épanouit. Il adore lire le dictionnaire.
La seconde famille est différente et il se retrouve en contact avec la banlieue et ses bandes.
Après d'excellents résultats en primaire,le collège verra baisser ses notes et le lycée plus encore.
Heureusement, quelques adultes qui lui font confiance lui permettront peut-être de s'en sortir.
Le sort des enfants placés n'est pas toujours évident.
La vie des banlieues et l'influence des bandes ne sont pas toujours favorables.
Les chances de s'en sortir sont minces.
Quand, sur le chemin de ces enfants, des adultes bienveillants ouvrent une porte attentive ; tout peut alors changer.
C'est un roman assez dur, qui donne le sentiment d'une part d'autobiographie, je ne sais pas si c'est le cas.
Mais il dénonce une réalité bien dure.
Heureusement, certains parviennent à s'en sortir, mais pas assez hélas.
Skander est doué et voue une passion pour le dictionnaire, son livre de chevet. Placé dans une famille d’accueil et entouré de l’affection de Jessica, le jeune garçon ne fait pas de vague. Mais voilà qu’un jour, il atterrit chez Madame Khadija, ombre au tableau que de se retrouver dans le « 9-3 ». Les nouvelles conditions sont-elles idéales pour Skander qui ne rêve que de grandes études ?
« Quand on a été abandonné une fois, on se dit que ça ne pourra plus arriver, que jamais on ne se permettra de vous la refaire. Mais un adulte, c’est capable de tout. »
Vous allez me dire que ce roman est un énième texte sur les cités et ses caïds et vous n’auriez pas tout à fait tort mais ce qu’écrit Mokhtar Amoudi va bien plus loin que ça. En sortant des clichés, l’auteur rend le personnage de Skander plus attachant, plus à sa place, plus lui. Le gosse, balloté par l’Aide Sociale à l’Enfance, m’a émue, fâchée et même parfois donnée envie de le secouer (mais pas trop fort).
Porté par une voix sincère, sans faire dans le misérabilisme, ce premier roman percutant, drôle parfois, donne à garder sa bonne humeur dans l’adversité. Séduite.
« En guise de famille sanguine, j’étais donc cerné par des repris de justice, des abrutis, ou des inconnus, éparpillés entre la France et l’Algérie. Sans compter les fausses familles issues de l’assistance, celles qu’on subit ou qui abandonnent. Tout ça pour moi. J’aurais donné beaucoup pour naître ailleurs. »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2024/02/19/40211130.html
Skander, d'origine algérienne, abandonné par sa mère qui se prostitue,a été placé, par l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance) dès son plus âge en famille d'accueil. La dernière en date, alors qu'il a une dizaine d'années, le voit arriver dans une banlieue difficile, chez une assistante maternelle marocaine qui essaye de gagner le pus d'argent possible en accueillant autant d'enfants que possible. Sa mère réapparaît dans sa vie mais ne souhaite pas le reprendre avec elle. Ses résultats scolaires qui étaient excellents se détériorent, il est happé par les petits trafics, la délinquance, fait l'expérience de la violence gratuite entre bandes de banlieues ennemies, deale. Jusqu'à ce qu'il se fasse arrêter pour trafic de drogue, soit mis en garde-à-vue, ce qui provoque un électrochoc. Il comprend que seules les études le sortiront du marasme dans lequel il s'enfonce. Il se reprend en main avec l'aide de son assistante sociale, de l'ASE, d'un juge compréhensif, d'un professeur qui lui donne des cours et il décroche son bac. Il va pouvoir faire les études dont il rêve.
Le sujet des banlieues, de leurs dangers, de leur violence a été traité de nombreuses fois, parfois de façon similaire et peu originale; ce qui fait tout l'intérêt de ce roman, c'est le point de vue choisi par l'auteur : celui d'un enfant, puis celui de l'adolescent qu'il devient, au plus près de la vie réelle qu'a connue Mokhtar Amoudi lui-même. Un mélange de naïveté, de peur face à la violence, d'amitié, de doutes sur lui-même. le regard est curieux, rarement accusateur. le fait que ce soit un enfant qui raconte dédramatise les situations qu'un adulte considèrerait comme graves. On sent une certaine tendresse de l'auteur pour Skander mais aussi pour d'autres personnages, pourtant peu sympathiques au premier abord. Il n'y a pas de colère, pas de haine, pas d'idée de vengeance et le roman se termine sur une note d'espoir pour Skander, bien sûr, mais le message s'adresse aux autres Skander : on peut combattre le déterminisme social et en sortir grandi.
Ce roman rend hommage à l'ASE et à toutes ces personnes qui essayent de sortir des enfants qui ont mal démarré dans la vie, du destin qui les attend, qui croient en eux, qui savent voir derrière les apparences : beaucoup de dévouement, d'amour, de volonté de faire bouger les choses.
Le ton est assez humoristique, pas larmoyant du tout comme, par exemple, la description savoureuse d'une séance au hammam, la première pour Skander ou l'équipée pour partir au Maroc. le style est celui d'un enfant puis d'un adolescent, simple, sans fioriture. Quelques longueurs, que l'on pardonnera volontiers à un primo-roman, alourdissent la narration et conduisent à un certain relâchement de l'intérêt.
Prix Envoyé par la Poste 2023
Goncourt des Détenu(es) 2023
Le personnage principal de ce roman est un jeune garçon, Skander. Comme beaucoup d’autres, il a été placé très jeune dans une famille d’accueil par l’Aide sociale à l’enfance. C’est peu de dire que sa mère est défaillante, le père, lui, est inconnu.
Skander est intelligent, passionné de lecture et s’intéresse à tout et a de bons résultats scolaires. Malheureusement, au décès de son assistante familiale, il est placé en banlieue parisienne chez Madame Khadija. Celle-ci, plutôt sévère et revêche, aura à coeur de lui inculquer les principes de vie de sa communauté d’origine, à savoir la religion musulmane.
Bien malgré lui, il va être confronté aux dures lois de la vie dans une cité : violences, guerres entre bandes, vols, trafics de drogue. Déboussolé, sans repère parental et malgré l’attention de son éducatrice de l’ASE, il va dériver petit à petit vers la délinquance, jusqu’au sursaut salvateur.
J’ai été très touchée par la lecture de ce roman que j’ai trouvé très juste dans sa façon d’aborder les choses.
Dans mon cadre professionnel, je travaille avec des enfants placés par l’ASE et ai assisté à des rencontres médiatisées parents-enfants. J’ai retrouvé dans le regard de Skander sur sa mère ce que j’ai constaté pendant ces rencontres.
J’anime aussi des ateliers auprès de détenus en maison d’arrêt. Les jeunes personnages du roman sont des copies conformes, quant à leur parcours de vie, de ceux que je rencontre.
» Les conditions idéales » est un roman profondément humain qui pousse à la réflexion sur l’inégalités des chances, le milieu géographique où l’on grandit et le fait d’avoir la chance, ou pas, que quelqu’un vous tende la main.
Un roman dont la lecture me semble nécessaire pour comprendre notre société.
"Les conditions idéales" sont offertes par les services sociaux à un jeune issu de banlieue, bon élève et qui ira à la dérive par ses fréquentations. On découvrira avec lui la descente sociale, hélas prévisible, de ce jeune garçon qui verra un avenir lumineux s'il arrive à se sortir de ce chemin bien tortueux. On s'aperçoit du décalage des services sociaux avec la dure réalité de la vie dans la cité. Bon livre.
Même si le sujet abordé ici m'intéresse (l'aide sociale, les parcours compliqués de l'intégration), je ne me suis pas attachée au personnage principal, ce qui a rendu ma lecture laborieuse et sans émotion aucune.
En plus l'écriture est peu maîtrisée, voire parfois enfantine.
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