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« Tous, ils marchent en chantant. Ils ne sont ni joyeux ni tristes, mais ils chantent. Ils sont ma famille, mon peuple, ma condamnation à l'errance. Ils viennent de Picpus ou de Bretagne, de Bucarest ou de Tunisie, d'Istanbul ou de Lannemezan, de Pittsburgh ou du Jura... Ils n'ont souvent rien en commun et pourtant ils fredonnent tous le même chant d'exil, le même récit d'un bannissement. » Une histoire vraie racontée comme une fiction, celle d'une famille unique et surprenante.
J AI BIEN AIME CE LIVRE ON COMPRENDS MIEUX LA DEFINITION DE CE MOT QUI N EST PAS FACILE D ENDOSSER CE TITRE
"On ne transforme pas le passé, on le dépasse. On ne construit pas l'avenir, on se décide à le vivre." Ce livre résumé chacune de nos vies, de nos histoires familiales, à la fois souvent riches mais également d'événements à dépasser, sans oublier. Un livre témoignage et sa lecture ne peut empêcher de se replonger dans sa propre histoire familiale.
La fresque familiale servie par Laurent Carpentier est dense et bien écrite. Je n'ai malheureusement pas été transportée par l'histoire de cette famille maudite, sans pouvoir cependant m'expliquer pourquoi. Je ne garderai donc pas un souvenir impérissable de ce roman.
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/11/les-bannis-laurent-carpentier.html
Laurent Carpentier nous livre un patchwork de vies et de drames. Il soulève le voile d’une famille, dévoilant les épreuves auxquelles chaque génération a fait face. Et l’écriture dépasse largement en émotions la fiction puisqu’il s’agit ici de sa propre famille. Le désir de savoir, de comprendre, la colère, la tristesse, la compassion viennent donner à ce récit force et intensité. Le récit ressemble à une série de nouvelles, reliées par le fil de l’arbre généalogique. Chaque chapitre s’attache à une personne et surtout à ce qui a fait d’elle un « banni ». Au fil de la lecture, cette idée de bannissement fait de plus en plus sens au regard des épreuves, des choix et des drames traversés par cette famille.
Je suis moins réceptive et sensible au genre de l’autobiographie mais malgré cela, j’ai apprécié cette lecture et j’ai été touchée par ce récit. L’écriture est vraiment travaillée et agréable. Les lieux et les références m’ont beaucoup parlé, notamment dans le premier chapitre, ce qui m’a amusée et attisé ma curiosité. Cette galerie de personnes est marquante et ces parcours de vie ne peuvent laisser insensible.
L'auteur nous narre l'histoire de sa famille, lots de personnages bien campés, ayant connu l'exil pour certains, le devenir pour d'autres, chacun essayant de trouver sa voie en prenant des chemins détournés et en faisant des choix qui ne mènent pas toujours au bonheur, souvent empreint de désillusions. Venus de tous les horizons, dans le même but, fuir une situation devenue difficile. Un ton alerte, très contemporain, malgré une nostalgie toujours sous-jacente, d'une époque révolue et trop ancienne, pour attiser la mémoire des jeunes générations n'ayant jamais eu à vivre ces moments de souffrance et d'errance. Des portraits de personnages émouvants et parfois drôles, brossés avec beaucoup de sensibilité et une émotion à fleur de peau qui rend la lecture de ce roman passionnante, bercée par les flonflons des hymnes communistes.
Un livre que je recommande chaleureusement, pour tous les nostalgiques, à la recherche d'un temps perdu
J’ai reçu les Bannis dans le cadre du partenariat avec Cultura pour l’Opération Rentrée littéraire. Les Bannis est un premier roman écrit par Laurent Carpentier. Je l’ai débuté sans comprendre, sans faire attention que c’était un récit autobiographique et on ne peut dire qu’une chose, c’est wow quelle famille riche en histoires !
Sous forme de chapitres consacrés à un membre de la famille, nous avons presque l’impression de lire une succession de nouvelles qui s’entremêlent, nous permettant de découvrir les membres de cette famille sous différents angles. Tout commence avec panache grâce à la première histoire du grand-père, un homme qui nous semble avoir un fort caractère mais nous donne une impression positive. Petit à petit, nous le découvrons sous un autre angle.
La famille ou plutôt les familles, puisque nous naviguons entre le côté maternel et le côté paternel, sont riches en histoires que ce soit des histoires d’ex-communion ou d’exclusion plus générale. Entre tristesse, colère, histoires de famille, rancœurs, politique, histoire du XX e siècle, Laurent Carpentier nous fait entrer au cœur de son histoire, d’une partie de son histoire du moins. Son écriture nous berce par ses mots, nous entraîne à travers les décennies, nous conte des histoires compliquées sans nous faire réaliser la complexité. Tout semble simple avec ses mots. Les références géographiques qu’il dissimule sont amusantes car de nombreux bus, lieux m’ont évoquée des souvenirs, comme quoi la région parisienne est plutôt petite.
Voici donc un premier roman de la rentrée littéraire qui me permet d’entrer de plein pied dans cette rentrée 2015 et d’être heureuse d’en découvrir de jolies nouveautés. Que c’est bon de trouver des jolis premier romans et d’avoir la possibilité de les partager.
"Debout ! Les damnés de la terre !
Debout ! Les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C'est l'éruption de la fin.
Du passé faisons table rase.
Foule esclave, debout ! Debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !"
L'internationale premier couplet.
Qu'il est difficile de faire table rase du passé. C'est ce que nous montre Laurent Carpentier dans Les bannis. Il revient sur l'histoire de sa famille au cours de ce XXème siècle hurlant, rugissant. L'histoire des siens n'est pas si singulière que cela, c'est l'histoire de beaucoup de familles terrassées par ce siècle de conflits tant militaires que politiques.
Laurent Carpentier nous parle de sa famille da manière brouillonne, pas de manière chronologique, ce sont des bribes de souvenirs qui lui reviennent en mémoire et qui conditionnent son enquête. Les personnages défilent, chapitre après chapitre. Fine, Maurice, Jacques, des communistes bannis du parti, des juifs déportés, des gens déclassées. Ils se succèdent à un tel rythme et de manière si désordonnée qu'on ne sait plus vraiment qui est qui. Mais est-ce-là l'essentiel ?
Ce qui ressort de ce roman c'est une espèce de tourbillon, de spirale du malheur qui touche cette famille et qui, bien qu'il veuille s'en libérer, enchaîne l'auteur depuis qu'il est petit garçon.
"Moi qui me suis toujours foutu des fadaises généalogiques qu'on vous serine dès le jeune âge, qui me suis toujours protégé du passé, pourquoi vois-je aujourd'hui défiler ces images troublées ?
Quelles peurs ont-elles laissées en moi, toutes ces histoires de massacres, de haine, de violence, d'impossibilité à vivre que je ramasse comme le moissonneur récolte le blé qui le nourrira ? Le malheur serait-il une raison de vivre ? Et la famille un corps cannibale dans lequel je suis allé chercher à la fois ma force de vie et mon empêchement fondamental au bonheur."
Les bannis est un roman foisonnant, touffu, passionnant. On se perd dans ses bribes d'histoires de famille mais on est porté par cette vague d'événements, de drames. Une famille qui pourrait être la nôtre tant elle est marquée par l'histoire mondiale de ce XXème siècle. Oui, il est difficile de se détacher du passé familial, cette histoire qui nous a bercé dès l'enfance. Peut-on se libérer de ces fantômes du passé qui reviennent sans cesse dans les discussions ?
"Tous me veulent du bien. Aucun compte à régler. Ils m'ont légué leur sève, leur passé, leur vie, qui seule, s'est chargée de les pousser dans le vide. Ils m'ont juste généreusement offert de les accompagner. Qui suis-je, qui serais-je pour les juger ? Mes parents voulaient du passé faire table rase. Le peut-on jamais ? Le sang coule-t-il éternellement de la treille ?
J'ai bu le jus de mort au calice."
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C'est un livre qui me tente... Merci pour ce bel avis, je suis sûre de le lire!