Découvrez le Palmarès complet des Bulles d'or de l'année !
Trahir son pays ou protéger son mari ?
Le destin d'une Japonaise hors norme prise dans les tumultes de la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 40, aux portes de la guerre, le Japon s'enfonce dans la dictature et ferme ses frontières. Dans ce contexte, l'entreprise de commerce international Fukuhara peine à maintenir son activité. Son président, le charismatique Yusaku, décide de chercher de nouveaux canaux d'approvisionnement en Mandchourie, province du nord de la Chine passée sous la coupe japonaise et présentée comme une terre d'abondance... Malgré l'inquiétude de sa femme, Satoko, il embarque dans un voyage de plusieurs mois avec son neveu Fumio.
À leur retour, Satoko sent un changement... pire, l'odeur du secret. Fumio s'éloigne brusquement, et Yusaku annonce à son épouse qu'il compte arranger leur départ aux États-Unis, ennemi en puissance du Japon... Que leur est-il arrivé durant leur excursion en terrain conquis ?
Après l'horreur dans
Hideout et le western dans
Green Blood, le talentueux Masasumi Kakizaki s'attelle à la romance historique dans cette magnifique adaptation du film de Kiyoshi Kurosawa.
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Amour, secrets, espionnage : tout cela façon "le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point".
Kobe.1940. Seconde Guerre mondiale. Le Japon, allié de l'Allemagne et de l'Italie, a fermé ses frontières. À la tête d'une maison de négoce, Yusaku Fukuhara ne voit pas d'autre solution que de se rendre en Mandchourie pour ne pas que sa société périclite. C'est donc accompagné de son neveu Fumio qu'il s'y rend malgré l'inquiétude de son épouse, la douce Satoko. À son retour, Yusaku a changé tout comme Fumio. Que s'est-il donc passé en Mandchourie?
Ce manga est adapté du film d'espionnage de Kiyoshi Kurosawa récompensé d'un Lion d'argent au festival de Venise, ce qui fichtre n'est pas rien !
Je dois l'avouer : je suis un peu partagée. L'histoire est bien menée avec un zeste de suspense et un cliffhanger final. Le mangaka a inséré dans l'intrigue des passages relatant les étapes clefs de la Seconde Guerre mondiale, ce qui en fait un manga documentaire. Le hic ? On devine trop rapidement le drame. L'affaire aurait donc pu être pliée en un oneshot plutôt qu'en un diptyque d'autant plus que ce type de scénario a un goût prononcé de "déjà vu/lu" (bon, certes je l'admets, pas au Japon).
Le mangaka dresse le portrait d'une héroïne mélancolique, sage, gentille. Un personnage à la gestuelle ultra codifiée pour lequel on se prend vite d'affection : la tête courbée, les yeux baissés, le sourire timide mais rare. La gent masculine n'est pas toujours tendre avec elle. Cependant, la demoiselle a du ressort et du cran : à suivre donc !
Le trait spectaculaire du mangaka donne l'impression de voir un animé et ça, c'est fort. Son coup de crayon mêlé à des photographies d'archive sublime les paysages, objets, vêtements, personnages. C'est beau et on prend plaisir à lire le manga même si le contexte de la guerre s'avère très anxiogène.
Un premier volume historiquement intéressant : j'attends la suite avec impatience !
Adaptation d'un film de Kuzosawa (pas celui des 7 samouraïs hein, l'autre !), ce seinen en 2 tomes nous plonge dans un récit à la tension grandissante passionnant !
On avance à travers les yeux de cette jeune femme qu'on peut imaginer fragile au départ mais qui coûte que coûte à besoin de vérité.
Jonglant entre amour, mensonge, secret, patriotisme de guerre, et politique, le tout dans un contexte en tension, ce drame amoureux à l'envergure qu'on imagine au fil du récit de plus en plus grande est parfaitement mené.
On plonge subtilement vers une angoisse palpable, l'ambiance s'alourdissant au fil des révélations grappillées pas la jeune épouse.
Force est de constater que le style graphique de Masasumi Kakizaki y est pour beaucoup !
L'élégance de son trait, le raffinement des émotions, l'insertion de photos d'époque totalement fondues dans le récit sans à-coup entraînent le lecteur inexorablement vers une issue qu'il ne souhaite pas, qu'il redoute, mais qu'il veut connaître, coûte que coûte, à l'image de Satoko !
Un petit bijou dans un grand format de qualité, voilà un manga dont j'attend la 2e partie avec avidité !!
Magnifique lecture que je ne saurai que vous conseiller grandement si vous aimez ce type de récit !
Ce manga est une adaptation du film éponyme de Ryusuke HAMAGUCHI, scénariste déjà remarqué pour "Drive my car" ainsi que de Kiyoshi KUROSAWA (à ne pas confondre avec Akira KUROSAWA) pour la photo. Je n'ai pas vu ce film mais le manga donne envie.
Ce premier tome (sur 2) accroche dès les premières pages. Tout d'abord le format qui donne une sensation d'avoir une édition de luxe (un peu plus grand qu'un format classique sans être un A4), une qualité d'imprimerie remarquable et surtout, un traitement graphique extraordinaire : finesse du trait, précision des détails jusque dans les fonds et les décors, puissance des émotions et des atmosphères, une alternance parcimonieuse et à propos avec des photos réelles adaptées en dessin manga (comme dans Paradiss Kiss par exemple).
Mais cela ne serait rien sans un scénario intense, touchant à un tabou (le thème de la trahison d'un pays est rare ; "Ayako" de O. TEZUKA), d'une grande finesse psychologique et sans manichéisme. C'est une très belle histoire d'amour aux prémices de la 2e Guerre Mondiale avec les alliances qui se mettent en route. Le Japon est allié de l'Allemagne, l'Italie et la Russie,. Il est probablement bientôt ennemi des Etats-Unis.
Le dilemme est celui-ci : Yusaku (le mari) ne veut pas cacher les atrocités de guerre par le Japon en Mandchourie en reposant son action sur l'éthique. Il a donc traduit et filmé les atrocités de guerre (expériences médicales et tortures scientifiques) pour les révéler au monde en les donnant aux Etats-Unis. Satoko, sa femme douce et occidentalisée comme son mari, lui oppose, après un parcours de doutes intense, la fidélité à la patrie (la soumission à l'autorité). Autour d'eux, Taiji, chef de la police militaire, les surveille (et manipule Satoko ?).
Il est à noter que le manga s'ouvre sur Satoko internée dans un hôpital psychiatrique qui se souvient de cette histoire en relisant son journal intime. Le Dr militaire NOZAKI vient l'y voir, libre, alors que l'on comprend qu'il a été le chef du programme de recherche (tortures et armes bactériologiques) en Mandchourie et qu'il était en lien avec Yusaku qui semble pourtant, dans ce 1er tome, ne pas connaître cet aspect tortionnaire de ce médecin.
Un manga profond et en tension.
Les mangas ne sont définitivement pas le genre littéraire que je maîtrise, bien que je sache appréhender leur sens de lecture ! Mais quand je découvre ce titre, ainsi que le lieu et la période auxquels se situe le récit, alors je me dis que "Les amants sacrifiés" m’est bien évidemment destiné.
1940, Kobe, sur l’île d’Honshū, la plus grande de l’archipel japonais. La guerre fait rage en Europe, mais également dans le Pacifique. Le Japon d'Hirohito, a commencé sa politique expansionniste dès 1931 avec l’invasion de la Mandchourie, province chinoise rebaptisée Mandchoukouo. L’armée japonaise du Guandong annexe ce territoire et le Japon, maintenant allié de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste, voit ses relations commerciales internationales modifiées.
C’est ainsi que pour maintenir son entreprise à flot, Yusaku Fukuhara est dans l’obligation de se rendre en Mandchourie avec son neveu Fumio pour y trouver d’autres modes d’approvisionnement.
Mais à son retour, quelque temps plus tard, Satoko est intriguée par le changement de comportement de son époux. Que s’est-il passé sur place pour que celui-ci lui cache des choses et que la police commence à s’intéresser à leur vie ?
Adapté du film Wife of a spy de Kiyoshi Kurosawa sorti en 2020 et récompensé au Festival du film de Venise, ce manga en deux tomes reprend l’esthétique de la version sortie sur grand écran. Le récit est là glaçant et emblématique des horreurs vécues pendant la Seconde Guerre mondiale, quel que soit l’endroit du globe où on pouvait se trouver.
Le reproche que je pourrais faire habituellement aux mangas concernant leur qualité graphique (en raison de ma méconnaissance du médium) ne s’applique aucunement ici. Les dessins sont très beaux et servent magnifiquement ce terrible récit signé Masasumi Kakizaki. Ce seinen de chez Ki-oon dispose en plus d'un grand format.
Un diptyque qui ne pourra que résolument vous réconcilier avec le genre manga, si vous n’êtes pas réfractaire aux histoires et à l'Histoire de cette période des plus tourmentées.
La preuve en est encore une fois, qu'en temps de guerre, de terribles choix doivent être faits quand on aspire à être en paix avec sa conscience.
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