Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant.
Récompensée cette année pour "L'Ami du Prince", la romancière vous confie 10 lectures indispensables
Une liste qui regroupe les lectures les plus passionnantes du moment
Quel livre intelligent, percutant, courageux.
La genèse de ce récit est la volonté de l'auteure de se confronter avec sa position sur la peine de mort. Pour cela, elle enquête sur un homme condamné pour avoir tué un petit garçon puis le rencontrera. Rapidement, cette investigation se mêle avec ses propres souvenirs d'enfance, ses propres traumatismes.
Le style et les allers-retours entre les époques et les protagonistes sont particulièrement pertinents.
Malgré le sujet complexe et qui relève de l'intime Alexandria Marzano-Lesnevich a su le traiter sans voyeurisme mais avec finesse et perspicacité.
C'est un récit dur, très dur mais captivant ; on a le sensation d'être plus intelligent en refermant la dernière page.
Avec « L’empreinte », différents thèmes sont abordés : les secrets de famille, la prédation sexuelle, la peine de mort, le crime et sa rédemption, mais surtout une étude sociale de l’Amérique profonde. Sans nul doute, nous avons là matière à réflexion. C’est ce que nous propose « Alexandria Marzano-Lesnevich ». Compte tenu de tous ces éléments, comment classer ce récit ? S’agit-il d’un roman, d’un témoignage ? Pour ma part, je penche plutôt pour une synergie adaptative, avec le miroir d’une histoire réelle sur laquelle se réfléchie celle de l’auteure ; et offrir ainsi aux lecteurs, une vision des événements.
Louisiane, 1992, un homme, Ricky Langley, répond à ses pulsions et étrangle le petit Jeremy Guillory, 6 ans. Voici donc le fil conducteur, qui va entraîner l’auteure à tenter de comprendre, après des années d’investigations, le passage à l’acte de Langley, un jeune homme de 26 ans.
Alexandria, avocate est opposée à la peine de mort, et son acharnement à comprendre les rouages psychiques de Langley, va faire surgir des tréfonds de son inconscience, son drame personnel. Car elle-même a subi, dans sa prime jeunesse, des attouchements sexuels et probablement également des viols, par son grand-père. Un traumatisme lancinant et persistant : « Je veux comprendre – J’en ai besoin ».
Le lien – émotif ? - est ainsi établi, le parallèle entre Langley et elle…Surprenant d’ailleurs, entre le prédateur et la victime. Elle identifie le parcours chaotique de ce prédateur avec le traumatisme, qu’enfant elle a supportée, en silence. D’autant que ses parents informés, ont choisi de se taire ! Et pourtant ne dit-elle pas : « Pourquoi prendre une vie humaine n’était-il pas considéré comme cruel et anormal ? »
Une empreinte indélébile qui la hantera et que la rédaction de ce récit, assimilable à une thérapie lui permettra, on peut l’espérer de se libérer. « Ce que je vise maintenant, c’est le bonheur. ». Atteint vraisemblablement avec sa rencontre finale avec Langley.
Une lecture aisée, sur des sujets sensibles et difficiles, surtout quand des jeunes enfants en sont les victimes... Mais qu’il ne faut pas rapprocher du livre de Norman Mailer « Le chant du bourreau » cependant. À chacun ses démons et ses moyens de s’en débarrasser.
En France, Alexandria Marzano-Lesnevich est la lauréate du Prix du livre étranger JDD/France Inter et du Grand prix des lectrices de ELLE-Documents en 2019.
Récit de deux vies tourmentées, croisement de vécus douloureux.
Ricky LANGLEY né le 11 septembre 1965, il a 26 ans quand il commet le meurtre de Jérémy GUILLORY, 6 ans, le vendredi 7 février 1992, le corps est retrouvé 3 jours après dans l'armoire de sa chambre le lundi 10.
Sa famille ==>
Alcide (père) et Bessie (mère), ils se sont mariés à 17 et 16 ans.
Ont 5 enfants : Oscar (décède enfant dans un accident de voiture), Francis (fille), Darlène, Judy et le bébé Vicky (décède dans cet accident).
Longs mois d'hôpital, amputation de sa jambe, drogue, alcool mais elle tombe enceinte de Ricky et refuse d'avorter.
4 ans après sa naissance, un nouveau fils Jamie, aveugle d'un oeil et un peu sourd.
Pauvres, ils quittent la Californie et partent vivre en Louisiane chez le frère de Bessie : Lyle et Luann son épouse. Ils sont pentecôtistes strict.
Ricky a une enfance difficile, à 18 ans il agresse sexuellement un petit garçon de 7 ans.
Il boit des produits ménagers, il est suicidaire, il traverse les routes sans regarder pour défier la mort.
Il travaille dans une station service, sa directrice est Pearl LAWSON.
Ricky va louer une chambre chez eux.
Avec son mari Terry, ils ont deux enfants : Joey et Jude, copains de Jérémy.
Leurs voisins sont Lorilei GUILLORY et son fils Jérémy.
Lorilei est enceinte de 3 mois quand le meurtre se produit, elle accouchera d'un fils Cole.
Plus tard, elle aura un autre fils Rowan qu'elle donnera à l'adoption.
L'auteur vit dans le New Jersey.
Sa famille ==>
Ils sont nés triplés : Jacqueline (morte à 5 mois), Andrew et elle.
Ensuite, deux soeurs : Elise et Nicola.
Ses parents sont avocats.
Son grand-père maternel (Vincent-Jimmy MARZANO) la viole régulièrement enfant ainsi que ses soeurs.
Elle finira par se rendre devant la tombe de ses grands-parents et leurs dira "je vous aime" pour enfin essayer de chasser ses démons.
Grands troubles psychiques.
A 12 ans, elle fait pipi au lit. Très timide. Anorexique. Elle a la maladie de Lyme.
Elle est lesbienne, petite amie Janna.
Elle fait des études de droit à Harvard en 2003, elle a 25 ans.
Décide de faire un stage en Louisiane chez Clive SMITH, ardent défenseur de la non peine de mort.
Elle prend connaissance du dossier de Ricky LANGLAY.
1994 : 1er procès, peine de mort.
2003 : 2ème procès, prison à perpétuité.
2009 : 3ème et dernier procès, prison à perpétuité (Lorilei prendra sa défense à la barre).
Le livre est en 3 parties :
- Le crime ;
- Les conséquences ;
- Le procès.
Remarquablement bien écrit car écriture courte, légère, concise.
Parallèle chapitre après chapitre entre ces deux vies.
Investigations minutieuses sur ce crime, reconnu par Ricky.
Compréhension ou non de ce drame et des circonstances atténuantes.
Fin du livre : "Bonjour Ricky", Alexandria va enfin le rencontrer !
Un roman bouleversant. Nous suivons l'enquête d'Alex Marzano Lesnevich, étudiante en droit sur le meurtre d'un petit garçon par Ricky Langley (histoire vraie). Elle nous dévoile tous les rouages de l'enquête et propose une réflexion sur la peine de mort. Son cheminement va la questionner sur ce qui a poussé Ricky Langley à passer à l'acte. Et l'aspect pédophile de l'affaire va entrer en résonance avec sa propre histoire.
J'ai beaucoup aimé. Une histoire vrai, un homme qui est accusé du meurtre d'un enfant, racontée par une femme qui se destine au métier de juge. Les deux vies sont racontées en alternance, c'est vif, rythmé avec un sujet peu évident au départ (comment raconter l'histoire d'un tueur d'enfant en restant neutre) et très bien maîtrisé. Une très bonne lecture.
J'ai beaucoup entendu parler de ce roman !
Mes amies me l'ont vivement conseillé car elles l'ont particulièrement aimé.
A mon tour, de le découvrir...
C'est un thriller et à la fois une enquête journalistique.
Ce livre-témoignage nous raconte les abus de deux prédateurs sexuels sur des enfants.
L'auteure Alexandria Marzano-Lesnevich a été abusée par son grand-père dans son enfance et Ricky Langley a été condamné à mort pour le meurtre d'un garçon de 7 ans.
Nous suivons ces deux histoires qui s’entremêlent au fil des pages.
C'est un ouvrage qui questionne sur la peine de mort, sur la défense d'un pédophile, sur le pardon, sur le cheminement de la reconstruction et sa résilience.
Pour ma part, c'est une lecture exigeante, très intéressante et nécessaire, mais je l'ai trouvé longue et fastidieuse.
Un texte qu'il faut lire, c'est certain, mais dont je n'ai pas réussi à ressentir d'émotions, surement dû à sa forme.
Un livre rare, c'est certain.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2020/08/lectures-dete-les-pieds-dans-leau.html
Fille d’avocats américains, l’auteure se définit comme opposée à la peine de mort depuis l’enfance. Raison pour laquelle elle choisit son premier stage d’avocate dans un cabinet spécialisé dans la défense d’accusés susceptibles d’être condamnés à la peine de mort. Un cabinet qui vient de défendre Ricky Langley, un jeune homme pédophile qui a tué un enfant. Quand l’auteure sent en elle que, contrairement à ses convictions, elle voudrait voir mourir cet homme, cette affaire sur laquelle elle n’a jamais travaillé commence à la hanter. Plusieurs années plus tard, elle décide d’enquêter sur l’affaire Langley pour tenter de comprendre les protagonistes et de faire le parallèle entre ce crime et son histoire personnelle.
Une enquête à la fois intelligente, sans voyeurisme, bien écrite et bien construite. Une plongée à l’origine du mal et des vérités.
A lire sur une balançoire.
En page quatre de couverture « ce livre est une merveille. » Celeste Ng. C'est vrai ce sous-titre n'est pas usurpé !
Étudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzzano-Lesnevich est farouche opposée à la peine de mort, croise un jour, le chemin de Ricky Langley pédophile emprisonné en Louisiane qui a étranglé un enfant de 6 ans, Jeremy Guillory.
Toutes ses convictions sont bouleversées, lorsque à l'étude du dossier de cet homme qui lui a été confiée, revient à sa mémoire, les souvenirs des abus sexuelles qu'elle et sa soeur subit pendant des années par leur grand-père. Lequel n'a jamais été inquiété, malgré quelle est révélée les faits à ses parents avocats, au principe de garder la cohésion familiale.
Tout au long de ce roman, nous suivons cette étudiante en droit, dans son enquête criminelle . Nous parcourons avec elle des milliers de kilomètres, nous relisons avec elle les retranscription des minutes du procès, les centaines de pages d' auditions avec ce regard en parallèle de sa propre blessure qu'elle pensait oublier. Avec minutie les circonstances du drame sont décortiquées, l'enquête refaite, l'histoire personnelle du criminel et de sa famille analysée et toujours sous le prisme d'une douleur physique enracinée dans son propre corps. Lequel a gardé l' empreinte de ses agressions sexuelles par des cicatrices vaginales seront découvertes par sa gynécologue lorsqu'elle sera adulte.
C'est un récit bouleversant a plus d'un titre que vous lirez avec l'empreinte . Celle d'une introspection personnelle et familiale, qui conduira Alexandria Marzzano-Lesnevich à ne pas être avocate mais écrivaine, pour tenter d'ôter de sa vie cette souffrance, en se libérant de l'empreinte physique laissée par son grand-père tout en ne lui pardonnant pas même à l'heure de sa mort . Celle de l'empreinte laissée afin de comprendre comment un individu peut commettre de tels faits. Comment la société a failli alors que Ricky conscient d'être pédophile espérait une écoute attentive et des soins, avant qu'il ne commette l'irréparable mais aussi l'empreinte de la responsabilité en terme d'éducation familiale.
L'analyse des différentes cours saisies lors des différents procès est très intéressante. L'on perçoit bien les dispositions d'organisation prise par la justice, pour orienter la condamnation de l'auteur des faits, ne serait-ce que par le choix de jurés plus favorables ou non à la peine capitale. Faire face a un accusé le regarder et prononcer une sentence de mort même au regard d'un crime aussi horrible doit être difficile à porter pour le restant de ces jours lit-on. La est la question posée de la peine capitale et de sa mise en oeuvre.
La dernière empreinte qui me restera de ce livre,est celle laissée lorsque j'ai refermé ce livre . Celle du traumatisme non cicatrisé d'Alexandra Marzano-Lesnevich, celle de Rick dont les appels à l'assistance non pas été entendus, celle des parents lâches, celle du comportement criminel de son grand-père non inquiété, celle de sa quête de vérité qui l'a conduite à cette introspection. Un livre rare, inoubliable.
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