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La littérature n'est rien en soi. Elle est, comme la vie, une traversée. Écrire, vivre, c'est traverser et être traversé. L'écriture et la vie part des origines et va vers les fins de la littérature. De Homère à Dante, de Montaigne à Proust, de Pascal à Quignard, de Dostoïevski à Kafka, d'Artaud à Borgès... Au commencement, l'identité poétique, coeur de l'humain - Holderlin, Rimbaud, Tsvetaïeva. Au centre, la pensée faillible : Heidegger, Adorno, Wittgenstein. À la fin, l'écriture de survie : Akhmatova, Antelme, Chalamov, Celan, Semprun. Au-delà des personnages, des paysages : la poésie russe, la pensée allemande, l'écriture française. À travers les frontières artificielles, la vie coule des monts vers les océans : la philosophie est écriture de soi, la musique et la parole, approches du silence.
- " Ce livre est un adieu.
C'est un adieu de la littérature. La littérature fuit nos jours. Elle se réfugie dans les nuits. Quelle est cette lumière qui irrigue encore nos vies ?
C'est aussi un adieu à la littérature.
Je m'en vais. Vers où ? Je ne sais pas. Vers d'autres pays, vers d'autres paysages. Ces pays seront-ils encore des pages ?
L'adieu est nostalgique. Mais donner adieu c'est également confier ce qui n'est plus à ce qui n'est pas encore. Dire adieu c'est appeler la renaissance. L'adieu est une naissance, comme le crépuscule annonce l'aurore.
" Yves Ouallet
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