Les meilleures idées de lecture pour l'été !
Désiré, balayeur de la Ville de Paris, trouve dans le métro une sacoche oubliée, contenant un ordinateur. Et lorsqu'il découvre à l'écran les premières pages d'un roman, cette lecture réveille en lui un enthousiasme bien enfoui depuis son départ de la lointaine île Maurice. Cet immigré à la vie humble, qui connaît les mots mais ne sait pas bien les écrire, sollicite l'aide de Marie, une bénévole en association, pour adresser un courrier des plus audacieux à l'auteur : l'ordinateur ne lui sera restitué que s'il donne une suite à l'histoire.
Débute alors la correspondance entre Désiré et l'apprenti romancier Alexandre, cuisinier d'origine bretonne, sous le coup d'une rupture amoureuse. Comme, justement, Alexandre ne sait quoi faire de Sophie - son personnage victime d'un mal rare, mais réel : le syndrome de l'accent étranger -, il va mettre Désiré à contribution en lui demandant des idées.
L'aventure commence pour ces deux hommes que rien ne prédestinait à se rencontrer : un cheminement sensible, drôle, douloureux aussi. Au long de ce premier roman jubilatoire plein de surprises, les différents protagonistes s'aideront-ils mutuellement à surmonter leurs blocages pour donner un nouveau sens à leur vie ?
Les meilleures idées de lecture pour l'été !
Découvrez 4 titres dans un format adapté à la lecture pour malvoyants et déficients visuels
C'est grâce au club de lecture dont je fais partie que j'ai eu l'occasion de découvrir le premier roman de cette auteure franco-mauricienne. Mes goûts littéraires habituels ne m'y auraient probablement pas portée.
Alex, cuisinier à Paris, écrivain à ses heures, oublie son manuscrit inachevé "La femme qui parlait avec un accent étrange" dans le métro. Désiré, balayeur, immigré mauricien, détenteur de faux papiers, le trouve et propose un marché singulier à Alex : il lui rend son manuscrit si Alex termine l'histoire. Alex, quant à lui, en panne d'inspiration, demande à Désiré de l'aider en parlant de lui, de sa vie d'avant, de son île. Comme Désiré aime les mots mais ne sait pas bien les écrire, il demande l'aide de Marie, une jeune étudiante, bénévole à la distribution de repas pour ceux qui vivent dans la rue.
Ce premier roman est très original car il se présente comme une poupée russe littéraire avec le roman écrit par le personnage Alex intégré dans celui de l'auteure avec la mise en valeur de l'île Maurice à travers le regard intérieur d'un mauricien pauvre, loin de l'île paradisiaque que viennent chercher les touristes. L'originalité réside également dans le style, parsemé de mots créoles et empreint d'humour, ce qui rend le texte vivant et lui confère une certaine authenticité. Je regrette, une fois de plus, qu'ils soient rassemblés dans un glossaire en fin de livre et non explicités au fil de l'eau, en notes de bas de page; la lecture n'en serait que plus fluide, moins hachée.
Mariam Sheik Fareed développe de nombreux thèmes mais j'en retiendrai deux qui m'ont particulièrement interpellée. Tout d'abord, l'amour des mots comme liens entre des personnes qui n'ont rien en commun, les mots comme exutoire à la douleur, comme allègement de la peine, les mots comme découverte intime de ceux qui nous côtoient, les mots comme apprentissage de la vie. Ce sont les mots qui conduisent Alex et Désiré l'un vers l'autre grâce à la passeuse de mots qu'est Marie. Ensuite, l'ode à la diversité à travers la description des mauriciens de différentes religions, origines, qui vivent ensemble et à travers les immigrés et les migrants en France auxquels Marie apporte son aide. Si ce thème est aussi prégnant, c'est certainement dû à la vie de Mariam Sheik Fareed qui est née à Londres d'une mère française et d'un père mauricien d'origine indienne, engagée auprès des migrants.
J'ai, grâce à ce livre, appris que le syndrome de l'accent étranger n'est pas un titre fantaisiste destiné à retenir l'attention mais que c'est une pathologie rare qui existe et qui survient souvent après une attaque cérébrale, un traumatisme crânien, voire une migraine.
Très bon moment de lecture de ce primo-roman plein de fraîcheur mais aussi de profondeur même si j'ai été désarçonnée par la toute fin que je n'ai pas comprise où l'auteure nous fait revivre la scène dans le métro quand Alex a oublié sa sacoche. Si un lecteur ou une lectrice ou même l'auteure peut éclairer ma lanterne vacillante, j'en serais ravie.
Une sacoche retrouvée sous le siège du métro est à l'origine de mots pour apaiser les maux. Heureux hasard donc. La rencontre de deux mondes qui, sans la découverte de cette sacoche, n'aurait eu aucune chance de se côtoyer. Accepter la différence est source d'enrichissements. L'auteure nous livre un récit frais, ensoleillé avec une note d'exotisme. Des valeurs sûres y sont traitées : fraternité, entraide, amour de son prochain, la quête d'identité. Un beau roman plein d'humanité avec une belle promesse d'avenir. Voilà un livre léger qui fait du bien.
Un roman inachevé va relier Désiré perdu dans Paris, exilé de l'île Maurice et l'auteur du texte Alexandre, isolé lui aussi dans ce Paris où il vivote.
C'est l'amour de la lecture et de l'écriture, c'est l'amour de la mise en mots qui va relier et lier les personnages. Un échange épistolaire, une forme de chantage initie la rencontre, la rencontre de 2 êtres, mais pas seulement.
Désiré entraine dans son sillon Marie, bénévole humanitaire qui l'aide à rédiger ses idées, ses lettres, à mettre en mots les lettres pour Alex, le récit mais surtout à trouver la vérité.
Les mots sur des maux, c'est exactement ce qui se passe dans ce roman :
Désiré va puiser en lui, va apporter la vérité dans son récit et dans sa vie; Alex aussi.
L'écriture pour partage va enchaîner les destins. C'est un roman de facture plutôt simple, mais pleine : on voyage entre Paris et l'Île Maurice, on voyage entre le réel et la fiction, on voyage dans les langues, on voyage dans les sentiments. Dans cette mise en abime, dans ce récit de l'écriture, chaque personnage réel ou fictionnel vie pleinement et chaque vie peut se transformer en fonction de sa prise de conscience.
Un roman agréable à lire, dont on sort heureux .
Un mot sur les éditions A vue d'oeil :
adapté aux malvoyants, c'est un plaisir de lecture ! Une initiative à souligner et à applaudir. Les lecteurs vous remercient chaleureusement.
Deux destins vont se croiser par le plus grand des hasard. Lorsqu'Alexandre oubliera son roman inachevé dans le métro, c'est Désiré, un Mauricien en situation illégale à Paris qui le retrouvera. S'en suivront des échanges de lettres afin de poursuivre l'histoire de Sophie cette femme qui suite à un accident tout aussi surprenant va se réveiller avec un accent créole! La suite les deux hommes l'écriront ensemble, l'un en utilisant son talent poir l'écriture et l'autre en apportant sa connaissance sur son île natale, l'île Maurice là où Sophie se rendra...
Un roman bien mené, avec des personnages attachants, j'ajouterai même que Sophie sera également un personnage à part entière du roman. Un roman dans un roman qui m'a bien plu et qui a été bien aisé à lire grâce à cette édition.
Les yeux fatigués par 1 an de télétravail, quel bonheur de découvrir cette collection " à vue d'œil ", une lecture confortable.
J'ai été touchee par ces portraits, ce roman humain, humaniste. Il transporte et je vous le conseille vivement.
Merci de ce cadeau
Je ne vais pas raconter l'intrigue, la fiche du livre est faite pour ça, je vais juste livrer mes impressions à chaud sur ce beau livre que j'ai terminé hier soir.
Il y a de très belles pages dans ce premier roman, un sens certain de la description des ambiances, des lieux, des êtres, des sentiments et des sensations. C'est vraiment très évocateur et très agréable à lire.
Le point de départ peut paraitre un peu artificiel mais les histoires se croisent, s'entremêlent et s'enrichissent très naturellement. Et le tout prend tout son sens et de l'épaisseur au fur et à mesure que les personnages (réels et imaginaires) (re)trouvent leur voie en retrouvant leur voix. Je sais, le jeu de mots est un peu facile, mais il rend bien compte du processus de réappropriation que chacun traverse pour sortir de l'impasse, se transcender et grandir.
A lire !
Alex oublie ce qu’il a de plus précieux dans le métro. Désiré fait un métier qui lui permet de découvrir la capitale, euphémisme pour dissimuler le temps d’une interrogation chez son interlocuteur la vérité d’une condition peu enviable, celle de balayeur. Et c’est lui, après sa mission matinale accomplie, qui découvre la sacoche et son contenu, un ordinateur et des notes. Le début d’une histoire.
Alors comme il n’a pas l’art de traduire avec assurance ses pensées en mots, il fait appel à Marie, celle qui l’accueille les soirs où ce qu’il reste de son salaire ne suffit pas à lui assurer un repas. Les voeux de Désiré avec les mots de Marie : pour convaincre, en un chantage vertueux, l’auteur du roman en gestation de poursuivre son histoire.
C’est donc un roman à tiroir, avec un récit qui se crée peu à peu dans l’histoire, mettant en lumière les étonnants processus de la création littéraire, dont les blocages peuvent tout à coup se lever à l’occasion d’un hasard bienvenu, d’une sérendipité éclairante.
C’est aussi la rencontre de personnages riches, qui cachent leurs trésors et leurs blessures parfois encore à vif, derrière des silences alourdis par l’absence d’une oreille attentive.
A l’opposé de ces personnages bien ancrés dans une réalité et un quotidien qui exclue le rêve et même l’espoir d’un avenir meilleur, Sophie illumine le récit, marionnette d’un écrivain hésitant.
Ce roman social offre au lecteur une part de rêve et démontre le pouvoir des mots pour lever les barrières qui limitent l’accès au possible.
Très agréable lecture.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...