C'est la séance rattrapage : tout ce qu’on avait envie de vous dire, et qu’il ne fallait pas manquer
Suffit-il d'être Noirs pour être frères ? Qu'ont en commun un Antillais, un Sénégalais et un Noir né à Paris, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d'être réduits ? Et la généalogie qu'ils se sont forgée, celle du malheur et de l'humiliation (esclavage, colonisation, immigration). Dans cet essai, Alain Mabanckou refuse de définir l'identité noire par les larmes et le ressentiment.
C'est la séance rattrapage : tout ce qu’on avait envie de vous dire, et qu’il ne fallait pas manquer
En partenariat avec les éditions Points
Que signifie être noir ou être blanc ? Que signifie être citoyen français ou américain ? La couleur détermine-t-elle le sentiment d'appartenance à une nation ? "Le sanglot de l'homme noir" est une histoire parmi d'autres, de ces histoires qui racontent la position que l'homme noir voudrait avoir dans les pays occidentaux, la place qu'il imagine être celle des Noirs américains tandis qu'en France il ne peut y avoir qu'un esprit de révolution nécessaire. Dans une autre histoire les Français à l'étranger deviennent plus tolérants vis-à-vis des autres Français, qu'ils soient blancs ou surtout noirs. Toutes ces questions trouvent des réponses dans ces histoires qui n'en sont pas, car il faut les considérer comme des essais, un travail philosophique, historique et social au service d'une narration dynamique illustrée par l'expérience de l'auteur qui tout en prenant note des situations qu'il croise au quotidien, à Paris ou ailleurs, réfléchit à la définition de la place de l'homme noir dans la société. Quelle place souhaite-t-il ? Que retient-il de l'Histoire ? Subit-il celle que l'homme blanc a lui créé ou préfère-t-il nier sa propre Histoire ? Les différents récits prennent racine dans des textes tels "L'esprit des lois" de Montesquieu transposés dans une réflexion très contemporaine. Le ton est dynamique marqué d'un humour à la fois subtilement ironique et grave, si ancré dans l'expérience du vécu. Une expérience de lecture enrichissante que je ne manquerai pas de recommander. Merci à Lecteurs.com de m'avoir fait découvrir mon premier livre d'Alain Mabanckou.
Sous forme de lettre à son fils Alain Mabanckou, écrivain nous offre un magnifique essai sur la définition de l'identité de l'homme noir se posant a question de savoir s'il suffit d'être noir pour être frère et se demande ce qu'ont en commun un antillais, un africain et un noir né à Paris.
Le titre du livre fait écho au livre de Pascal Bruckner, « le sanglot de l'homme blanc » dans lequel il étudie le sentiment de culpabilité des européens par rapport à leur passé, notamment leur passé colonial ou le capitalisme. Une mauvaise conscience qui fausserait leur regard sur le tiers monde. Ainsi le sanglot de l'homme noir serait une tendance de certains africains à expliquer les malheurs du continent africain par sa rencontre avec l'Europe.
A travers anecdotes, récits et témoignages parfois drôles, Alain Mabanckou aborde les thèmes de la tolérance de la culpabilité, de la résilience de l'identité noire des idées reçues et préconçues.
Chaque titre de chapitre est une référence à la littérature, on y retrouve les lettres persanes de Montesquieu ou le devoir de violence et pousse le lecteur à la réflexion plus qu'à la commisération.
A travers son expérience d'étudiant, puis d'écrivain né en Afrique et vivant dans deux pays aux cultures différentes que sont la France et les Etats-Unis il décrypte la diversité, le rôle de l'émigration, de l'écriture et aborde le délicat sujet des indépendances.
Il nous livre également la lettre très touchante et émouvante de deux jeunes garçons découverts morts dans le train atterrissage d'un avion qui expliquent pourquoi ils voulaient rejoindre l'Europe.
Un livre nécessaire qu'il serait bon d'étudier au lycée …
Le Sanglot de l'Homme Noir, par Alain Mabanckou, est un texte que j'ai beaucoup apprécié lire. Il revient sur l'état d'Homme Noir contemporain, corrigeant l'idée trop souvent admise qu'il y a UNE communauté noire, qui partage une seule histoire, et accessoirement un seul avenir. Pour ce faire, chaque partie de l'essai élabore son propos en lien avec un ouvrage déjà publié, et avec l'expérience de l'auteur.
Le Sanglot de l'Homme Noir est un premier pas vers une réflexion plus large et une prise de conscience individuelle et collective. La lecture est simple et accessible. J'aurais aimé le lire plus tôt, au lycée par exemple !
A découvrir !
L'auteur de lettre à Jimmy signe là un essai inventé, magique. De un, chaque chapitre de l'oeuvre porte le titre du livre d'un auteur, qui importe son genre ou son domaine, par exemple '' lettres persanes'' de Montesquieu, un nègre à paris de Bernard Dadie, Chemin d'Europe de Ferdinand Oyono etc. Tous les titres de l'ouvrage conviennent avec le cheminement de l'auteur. De deux, c'est une autobiographie qui est bien écrite qui montre l'errance de l'auteur qui est au carrefour du monde, il fait un commerce triangulaire de culture, de partage de la vie, entre Afrique où il est né, l'Europe sa terre d'accueil où il s'est révélé et l'Amérique où il enseigne, l'homme reste pourtant le même dans son humanité. De trois, il fallait bien un genre d'oeuvre comme cette oeuvre pour remettre les pendules à l'heure, les mêmes clichés basés sur la colonisation et autres jougs sont à la fois de véritables frein à l'avancée du continent africain et un refus d'assumer son propre destin ainsi que la manifestation d'une épaisse haine envers l'autre. Merci tonton Alain...
J'ai gagné ce livre lors de ma participation sur ce site (merci d'ailleurs à Lecteurs.com !)
Je souhaitais découvrir quelque chose de différent de ce que je lis d'habitude, et j'ai pour cela été servie ! Alain Mabanckou, écrivain congolais ayant étudié en France et travaillant aux Etats-Unis, nous parle de la négritude, de l'immigration et du thème de l'identité nationale, de la colonisation / des indépendances, de la francophonie (notamment dans la littérature africaine).
Je peux vous présenter trois exemples que j'ai retenu :
- concernant le fait d'être "Noir", il explique notamment qu'il n'y a guère de choses communes en dehors de cette couleur de peau entre un noir français originaire des Antilles, un immigré sans papier venu d'Afrique noire, un Noir en situation régulière étudiant à Sciences Po etc... et qu'il n'y a donc pas de "communauté noire en France"
- les Noirs en France et les Afro-américains sont très différents : en effet, les premiers ont encore un grand lien avec leur pays d'origine, même chez les nouvelles générations nées en France, et même chez les gens qui n'ont jamais cessé d'être Français (car n'ont pas fait la demande après l'indépendance). C'est-à-dire que les Blancs peuvent leur dire "retourne dans ton pays" et qu'eux-mêmes pensent que, s'ils ne s'intègrent pas bien, ils pourront toujours retourner dans "leur pays" (en réalité, peu supporteraient de vivre en Afrique). Alors que les Afro-Américains sont issus du commerce triangulaire et n'ont donc aucun lien avec l'Afrique...
- on ne peut se sentir individu que si l'on est reconnu par le groupe. Or, faute de reconnaissance par la République, des groupes dans des "zones" ont décidé de suivre leurs propres lois (identité de zone) : c'est un cercle vicieux, car les élites de l'Etat les traitent ensuite comme des problèmes et parlent de "crise identitaire"
Je pense que, pour apprécier à fond ce livre, il faut connaître déjà des choses sur le sujet et / ou en littérature africaine, parce que personnellement j'ai été un peu perdue par le nombre d'arguments différents développés, ainsi que par le nombre de rappels à la littérature africaine... Toutefois, j'ai apprécié m'ouvrir un peu à des horizons inconnus.
Merci de m'avoir offert ce merveilleux livre. Si fin et pourtant si énorme...
On déambule aux côtés du facétieux Alain Mabanckou tout au long de son cheminement intellectuel. A l'instar de Lilian Thuram qui répertorie ses étoiles noirs, nous avons ici des instantanés troublant de vérité. Très inspirant, cet essai consultable comme un dictionnaire de littérature ( chaque partie a emprunté son titre à un classique de la littérature) permet d'interroger en profondeur la notion d'identité.
Merci pour ce livre offert après participation au concourt, j'ai apprécié sa lecture et appris beaucoup sur la colonisation. On trouve de nombreuses références pour s'instruire davantage, des éléments historiques mais également une histoire personnelle et des points de vue amenés au fil du vécu de l'auteur. C'est un livre qui donne à penser, à déculpabiliser et un paradigme très intéressant sur la place des étrangers en France.
Alain Mabanckou est un auteur surdoué et ultra primé.
Cela faisait longtemps que je voulais découvrir sa plume.
C'est chose faite avec cet essai ayant pour thème délicat l'identité de l'Africain.
Alors si vous aimez être éclairé par un auteur intelligent, indépendant et doué, ce livre est fait pour vous.
J'ai appris et j'ai été émue.
Emue aux larmes en lisant en annexe la lettre de Yaguine et Fodé.
Alors voilà que les larmes de la petite blanche qui ne rêve que d' Afrique sont venues recouvrir ceux du sanglot de l'homme noir...Alain Mabanckou ne serait pas fière de moi.
Car dans ses pages vous ne lirez rien de larmoyant mais bien des pistes de réflexion pour mieux comprendre ceux qui accusent la France blanche de tous les maux de l'Afrique.
Vous lirez avec étonnement le positionnement d'un citoyen du monde qui invite ses contemporains à réfléchir et surtout construire, regarder devant.
J'ai vraiment très envie de retrouver la plume de cet auteur qui me parle tant et si bien.
Je remercie sincèrement les lecteurs.com de m'avoir offert ce merveilleux ouvrage ainsi que les éditions Points
Je vous laisse avec un extrait et toute mon admiration à Alain Mabanckou
"Il y va de ma propre quête intérieure, de ma conception de concevoir l'univers. J'ai choisi de ne pas m'enfermer, de prêter l'oreille au bruit et à la fureur du monde (...)"
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