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Le remplaçant

Couverture du livre « Le remplaçant » de Agnes Desarthe aux éditions Points
  • Date de parution :
  • Editeur : Points
  • EAN : 9782757819432
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Bouz, Boris, Baruch est un faux grand-père, c'est juste un remplaçant. Mon vrai grand-père est mort à Auschwitz en 1942. Triple B a survécu. C'est un homme simple et doux, presque quelconque. Son seul mérite, c'est d'aimer la vie et de raconter des histoires. Mais aujourd'hui il est trop vieux :... Voir plus

Bouz, Boris, Baruch est un faux grand-père, c'est juste un remplaçant. Mon vrai grand-père est mort à Auschwitz en 1942. Triple B a survécu. C'est un homme simple et doux, presque quelconque. Son seul mérite, c'est d'aimer la vie et de raconter des histoires. Mais aujourd'hui il est trop vieux : c'est à moi de raconter l'histoire de mon papi.

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Avis (5)

  • Cet écrivain a un vrai talent de conteuse, de celui qui vous subjugue dès les premiers mots, que l’on écoute avec passion et qui vous transporte ailleurs le temps d’une histoire...

    A l’origine, ce livre était une commande de son éditeur pour cette collection « Figures libres », consacrée à...
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    Cet écrivain a un vrai talent de conteuse, de celui qui vous subjugue dès les premiers mots, que l’on écoute avec passion et qui vous transporte ailleurs le temps d’une histoire...

    A l’origine, ce livre était une commande de son éditeur pour cette collection « Figures libres », consacrée à des vies exemplaires et il aurait dû être centré sur Janusz Korczak, pédagogue polonais qui dirigeait l’orphelinat du ghetto de Varsovie avant de mourir à Treblinka avec les enfants qu’il avait refusé d’abandonner.

    « Le problème, avec les livres, c’est qu’ils n’obéissent pas à leur auteur. On choisit un héros et voilà qu’un personnage secondaire brigue le premier plan, on construit une histoire mais une demi-page d’écriture s’empresse de la déconstruire. […] Ce livre, celui que j’étais en train d’écrire, était censé être un portrait du pédagogue polonais, mais dès les premières pages, le lapsus a œuvré. J’ai su très rapidement qui allait prendre la place de Korczak dans ce récit, se superposer au personnage d’origine, profiter d’une vague ressemblance et de coïncidences historiques pour s’immiscer dans le projet, le faire dévier, le détourner irrémédiablement ».

    Et c’est ainsi que le grand-père ”remplaçant” de la narratrice, celui avec qui sa grand-mère a refait sa vie, le vrai grand-père étant mort à Auschwitz, va devenir le personnage central de cette histoire. Bouz, Boris, Barouch, B.B.B., ou encore Triple B “avait le bon goût de ne pas être à la hauteur du disparu ; ni aussi beau, ni aussi intelligent, ni aussi poétique que le mort qu’il remplaçait. On avait perdu au change, et c’était parfait ainsi, moins culpabilisant. La médiocrité du nouveau permettait d’honorer convenablement la mémoire de l’ancien “. Mais ce grand-père de cœur, a une qualité immense, c’est un conteur qui a le don d’inventer sa vie, de la broder, de la magnifier et c’est une histoire de transmission entre le grand-père et la petite fille, celle de l’invention. Bien sûr la figure de Janusz Korczak apparait et ce sont des pages bouleversantes du livre mais ce qui m’a le plus touchée, c’est le portrait en filigrane de l’auteur , de sa création littéraire aussi qui se dessine derrière celui de cet anti-héros qu’est le “remplaçant”...

    Ce court roman est magnifique ...

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  • Agnès Desarthe raconte l'histoire de son grand-père maternel, qui n'est pas son grand-père : "le père de ma mère a été tué à Auschwitz en 1942." Celui dont elle raconte la vie " est l'homme avec qui ma grand-mère, la vraie, a refait sa vie... si l'on peut dire." Homme discret s'il en est, "lui,...
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    Agnès Desarthe raconte l'histoire de son grand-père maternel, qui n'est pas son grand-père : "le père de ma mère a été tué à Auschwitz en 1942." Celui dont elle raconte la vie " est l'homme avec qui ma grand-mère, la vraie, a refait sa vie... si l'on peut dire." Homme discret s'il en est, "lui, le remplaçant est devenu irremplaçable". Elle finit son récit par une sorte de confrontation de son grand-père avec Janusz Korzack, directeur de l'orphelinat du ghetto de Varsovie.
    Tout petit récit qui part un peu dans tous les sens, car comme Agnès Desarthe le dit elle est incapable de se fixer. Partie pour écrire une biographie de Korzack, c'est son grand-père qui s'impose. Son récit est ponctué par autant de faits réels que de faits rêvés ou inventés ; ou bien encore par des faits dont elle n'est pas sûre qu'ils se soient déroulés comme elle s'en souvient. C'est une écriture empreinte d'une grande tendresse pour Bouz, son grand-père. On la ressent dans la lecture, très agréable, même si le récit est un peu fouillis. Je me demande même dans quelle mesure ce désordre n'est pas ce qui nous rend ce livre sympathique. Mon seul reproche concerne la dernière partie consacrée à Janusz Kovack. Je n'ai rien contre lui, mais il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, et aurait peut-être mérité un traitement à part dans un livre fait rien que pour lui. Le lien que fait l'auteure entre lui et Bouz est un peu tiré par le cheveu -celui qui est sur la soupe, bien sûr !

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  • Où il est prouvé que les bons sentiments - l’attention aux autres, l’affection, la tendresse - peuvent faire de la bonne littérature quand le talent y est : la culture, l’intelligence, la légèreté, la malice, l’humour… Le vrai grand-père de la narratrice est mort à Auschwitz en 1942, la...
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    Où il est prouvé que les bons sentiments - l’attention aux autres, l’affection, la tendresse - peuvent faire de la bonne littérature quand le talent y est : la culture, l’intelligence, la légèreté, la malice, l’humour… Le vrai grand-père de la narratrice est mort à Auschwitz en 1942, la grand-mère prend pour compagnon après la guerre celui qui a perdu son épouse dans les mêmes circonstances (les deux couples étaient amis) : voici le remplaçant, le grand-père aux 3 prénoms, humble et dévoué à sa nouvelle famille. Le récit de sa vie est l’occasion de mille annotations, émouvantes, généreuses, bouleversantes, drôles… qui font l’enfance de la narratrice au sein d’une famille juive.
    En réalité celle-ci ne partait pas pour écrire un livre sur son grand-père mais sur un médecin juif polonais, spécialiste de l’enfance, que les circonstances ont amené à devenir directeur de l’orphelinat du ghetto de Varsovie. La mémoire s’entrechoque entre ces deux remplaçants, le récit éclaire la transition : « Je voulais écrire sur un homme exemplaire [le médecin], et voilà que je m’attache à un exemplaire d’homme [le grand-père] ». La force du livre est dans cette phrase, oui sa force pétrie d’humanisme, une force sans apprêt qui se cache sous la joliesse d’un petit livre enchanteur.

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  • Quel joli livre ! Peu de pages mais pourquoi en faudrait-il plus quand toutes celles-ci s’unissent pour dire aussi intelligemment l’amour pour un grand-père ? Cela mais pas seulement cela. Récit biographique d’un destin ordinaire, d’un personnage qui serait passé comme en filigrane dans...
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    Quel joli livre ! Peu de pages mais pourquoi en faudrait-il plus quand toutes celles-ci s’unissent pour dire aussi intelligemment l’amour pour un grand-père ? Cela mais pas seulement cela. Récit biographique d’un destin ordinaire, d’un personnage qui serait passé comme en filigrane dans l’Histoire mais qui a marqué à jamais Agnès Desarthe, sa petite-fille donc. L’affection infinie qui irrigue ces pages n’empêche pas la réflexion de se déployer, avec douceur toujours : sur la création de l’écrivain et ses contingences d’abord ; sur l’Histoire aussi et son appréhension si particulière lorsque l’on est une petite-fille juive née après guerre ; sur la transmission enfin et surtout. Ainsi, Agnès Desarthe rend indirectement hommage à la place unique qu’occupent, pour chacun d’entre-nous, certains êtres qui ouvrent devant nous les écluses de la Culture et de la découverte. On ferme son livre avec la sensation de n’avoir lu qu’une seule phrase, comme une phrase de prière joyeuse et recueillie à la fois, tournée vers les héros de sa mythologie personnelle, petit miracle d’une écriture qui ouvre sur l’universel.

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