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Dans une petite ville du sud des États-Unis, Harriet Cleve Dufresnes grandit dans l'ombre d'un frère décédé, retrouvé pendu à un arbre du jardin. Un meurtre non élucidé qui a anéanti sa famille.
Imprégnée de la littérature d'aventures de Stevenson, Kipling et Conan Doyle, Harriet décide, l'été de ses 12 ans, de trouver l'assassin et d'exercer sa vengeance. Avec, pour unique allié, son ami Hely. Mais ce que Harriet et Hely vont découvrir est bien éloigné de leurs jeux d'enfants : un monde inconnu et menaçant, le monde des adultes...
Une enfant intrépide, un copain prêt à tout pour avoir l'assentiment de cette enfant, ajoutez à cela une histoire familiale endeuillée par le décès du grand frère lorsqu'il était enfant laissant planer le doute sur un éventuel homicide, il ne manque plus que la famille de voyous pouvant représenter cet homicide et voilà réunis les ingrédients de l'intrigue du roman de Donna Tartt.
Harriet élucidera-t'elle les circonstances nébuleuses qui entourent la mort du frère qu'elle n'a pas connu? Jusqu'où ira t elle pour obtenir des réponses ? Obtiendra t elle vengeance ?
Il faudra s'armer de patience pour le découvrir, Donna Tartt prenant bien son temps pour lancer l'action et s'amusant à alterner les points de vue pour nous mener jusqu'à l'ultime instant de vérité.
Le petit copain était le livre de Donna Tartt que je n’avais pas encore lu et, suite à une énième et toujours aussi prenante et bouleversante lecture du Maître des illusions, j’ai décidé qu’il était plus que temps que je répare ce manquement.
Dix ans, c’est l’intervalle de temps qui sépare la parution du Maître des illusions de celle du Petit copain. Dix ans durant lesquelles la grande Donna Tartt n’a pas chômé, cela se ressent dès les premières pages de ce roman. La maestria du style est toujours là, plus qu’importante pour nous faire ressentir au mieux l’ambiance de cette petite ville du Mississipi, et plus particulièrement au sein de la famille Cleve Dufresnes, qui sera au cœur de tout le récit. Comme toujours avec Mme Tartt, la profusion des détails et la richesse des images sont parfaitement maîtrisés, et l’érudition est toujours présente et mise en avant, même si elle l’est de manière moins visible que dans le Maître des illusions. Ce qui est, à mon avis, lié au thème de l’enfance qui est ici abordée. Ce n’est plus le moment de l’adolescence qui est ausculté dans cet œuvre, mais plutôt la fin de l’enfance, la perte de l’innocence, et la confrontation entre le monde enfantin et l’incroyable profusion de l’imaginaire associée avec le monde des adultes. Intéressante polarisation proposée par Donna Tartt, les adultes seront ici représentés par la famille Cleve Dufresnes et les Ratliff. Ces derniers sont une famille de Rednecks, des blancs déclassés, qui vivotent grâce à des trafics plus ou moins avouables, et vont se retrouver sous le feu de la suspicion de Harriet, la jeune héroïne du livre. Car, au début de l’histoire, on nous apprend le meurtre traumatisant et inexpliqué de son frère Robin, qui s’est produit des années plus tôt, alors qu’Harriet n’était qu’un bébé. Ce crime non élucidé a marqué irrémédiablement toute sa famille, sa mère est cloîtrée et vit comme une recluse, son père a pris la fuite et s’est réfugié dans un quotidien loin de se famille, sa sœur est devenue une présence fantomatique et évanescente. Là où Donna Tartt m’a complétement surpris et bluffé, c’est qu’au regard de cet incipit on est tenté d’imaginer que nous aurons droit à une affaire policière, un suspens qui amènera à la découverte de l’identité du meurtrier, car c’est bien ce que se propose de faire Harriet et son ami Hely, d’aller rechercher la vérité et d’accomplir sa vengeance, comme pour libérer sa famille de la malédiction attachée à elle depuis la mort du jeune Robin.
Que nenni ! C’est une fausse piste, un faux-semblant qui va permettre à Donna Tartt, en manipulant ainsi son lecteur, de décrire finement cette perte de l’innocence, cette fin de l’enfance, qui va se jouer en un été. La fillette solitaire, incomprise, va tenter avec l’aide de son ami Hely de résoudre le mystère de la mort de Robin, certes, mais c’est un prétexte qu’utilise Mme Tartt pour nous décrire aussi la fin d’un monde, ce monde du Sud des Etats-Unis, violent et âpre, où s’opposent noirs et blancs, pauvres et riches, et où l’on a parfois l’impression que tout peut arriver, ou virer au cauchemar d’un instant à l’autre, tant l’hostilité qui y règne est palpable. L’on ne saura pas qui à tuer Robin, comme Harriet nous resteront dans le doute, mais le parcours de cette jeune fille va nous permettre de découvrir des vérités sur la nature humaine, d’éclairer notre compréhension du monde et de ses habitants, et rien que pour cela cet ouvrage mérite qu’on s’y attarde.
Il y manque toutefois à mon sens un peu de l’acuité psychologique développé dans le Maître des illusions. Les quatre tantes, autour de la figure marquante de la grand-mère, Edie, sont intéressantes et attachantes mais restent à mon sens des clichés pas assez fouillés, manquant d’aspérité. De même que les Ratliff, même si la peinture qu’en fait Donna Tartt est réussie. Mais ce ne sont là que de mineurs défauts. Pourtant, je persiste à trouver qu’il manque quelque chose à ce livre, sans parvenir à savoir quoi. Peut-être est-ce l’émotion que j’ai ressentie, moins vive que lors de ma lecture de ses autres romans, qui explique cette sensation d’inachèvement. Et qui me fait ne pas mettre cinq étoiles à celui-ci. Cependant, si toutes les œuvres inabouties étaient à ce niveau, il n’y aurait pas de mauvais livre. Le petit copain reste une œuvre à découvrir d’urgence, pour se plonger avec délices dans la troublante moiteur du Sud, où abondent les serpents venimeux, et pour suivre avec plaisir l’amertume qu’on a à devoir laisser derrière soi son enfance pour pénétrer le monde cauchemardesque des grandes personnes.
Malgré le sujet évoqué, je n'ai pas vraiment accroché au style de l'auteure et aux personnages du roman.
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