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Un homme hors de toute classification. Un étranger au monde. Curieux personnage que ce maître bonsaï vivant en suspension, comme ses arbres maintenus entre la vie et la mort. Un monde de solitude et de silence, un monde de beauté et d'harmonie. Mais voici qu'une jeune femme surgit, curieuse et impertinente. Bousculé par cette rencontre, il essaie de lui transmettre son art. Mais l'apprentie résiste, elle ne pousse pas droit. À son contact, le maître doit affronter son passé, retrouver des souvenirs d'enfance refoulés.
Une histoire de contraintes et d'équilibre, de sagesse et de violence. Une histoire de Nature, et de nature humaine. Un roman aussi étrange qu'envoûtant. Prophétique ?
« Le style de Buéno fait songer à un jardin français. Tout y est tiré au cordeau, mais tout est gros d'un mystère. Voire d'une tragédie. Quelle réussite ! » Gérard Guégan, Sud Ouest.
La rencontre entre le maître bonsaï et l’étudiante, révoltée de ce que les humains font subir à la Terre, va transformer leur vie et le Maître bonsaï va commencer à se rappeler des choses. Des choses de sa vie d’avant, de son pays, de sa langue natale. Alors, oui, il y a un passage difficile (page 38, il se rappelle des enfants qui torturent un chat en riant) mais le livre est vraiment très beau, mystérieux, d’une grande poésie, un « conte initiatique » nous prévient l’éditeur sur la 4e de couverture. Le maître bonsaï et la jeune femme vont se parler, ou plutôt ils vont parler, chacun de leur côté ; lui veut lui enseigner comment s’occuper des bonsaïs, elle veut lui faire réaliser que la Terre souffre, qu’il faut arrêter toute cette folie. « C’est un dialogue de sourds. » (p. 52). Mais ils vont en fin de compte se rejoindre, se comprendre. « […] maintenant les souvenirs fondent sur moi. Comme un essaim de guêpes. Parce qu’ils attendaient tous, massés. Derrière une digue. Mais la digue a cédé. L’arbre a fait céder la digue. » (p. 150).
LA phrase
« L’art du Maître bonsaï, ce n’est pas la vie, c’est le Beau. La vie est moins importante que le Beau. » (p. 72). Êtes-vous d’accord avec cette phrase ? Moi, non ! Je pense que la vie est plus importante parce qu’elle est de la Nature et que le beau est aléatoire : il dépend de trop de choses, d’idées, de valeurs différentes selon les cultures, les époques et les goûts de chacun. D’ailleurs je n’ai jamais compris pourquoi on faisait subir ce sort à des arbres bonsaïs pour en faire des miniatures ! Ces contraintes, ces meurtrissures ne sont pas naturelles, elles sont une torture (peut-être y a-t-il un parallèle avec la torture sur le chat, sur un être vivant ?).
Faites comme moi, entrez chez ce Maître bonsaï, découvrez son art même s’il vous perturbe ou que vous ne le comprenez pas et vous ne serez pas déçus par cette lecture étrange, envoûtante, qui vous fera réfléchir sur le devenir de l’espèce humaine et de la planète ! J’ai beaucoup aimé le conte du samouraï Tomotada et du cerisier en fleurs et le conte du peintre Imato. Le Maître bonsaï, un roman original, atypique, étrange, dérangeant, inquiétant et donc tellement intéressant à découvrir ! C’est le premier roman que je lis d’Antoine Buéno mais sûrement pas le dernier. Et vous ?
https://pativore.wordpress.com/2015/07/31/le-maitre-bonsai-dantoine-bueno/
Ce livre est complètement dingue ! J’avoue que j’ai du mal à rentrer dedans, trouvant le début un peu long, mais passé quelques dizaines de pages, j’ai trouvé que ce livre commençait à avoir de l’intérêt tout en devenant inquiétant. En effet que ça soit Bonzi ou la jeune fille, faut dire que niveau personnage ça vogue dans l’étrange. Entre questionnements, convictions, incompréhensions et découvertes (et quelles découvertes !) je vous assure que je suis tombée dans du jamais vu.
Bien sûr si on lit le résumé on ne voit rien d’extraordinaire en dehors de l’extrait d’une légende, et il est vrai de par ses bonzaïs que l’auteur à jouer la carte du naturelle et de l’équilibre, et de par ses personnages les cartes de la folie et de l’incompréhension, ce qui à première vue ne ressemble pas à un bouleversement. Pourtant dans ces pages l’histoire prend une dimension tellement hallucinante, que j’avoue rester encore étonnée par la finalité du roman, au point que je ne sais d’ailleurs toujours pas si c’est l’histoire du gars ou de la fille qui me marque le plus. Car celle du premier m’a donnée à la fin envie de vomir tellement elle est horrible, et celle de la seconde m’a littéralement époustouflée vu qu’elle se trouve hors du commun des mortels.
Non franchement là, alors que ça fait bien plus d’une semaine que j’ai fini ce livre, j’ai réellement un sentiment d’incompréhension qui me saisit à l’égard de ce livre que je n’arrive toujours pas à déchiffrer
Mais au-delà de l’histoire qui parle de mort et de renaissance, les personnages sont sans doute ce qui a de plus marquant dans ce roman. En effet, on a du mal à croire qu’un certain rapprochement va se faire entre ces deux-là, puisqu’à première vue tous les opposes. Et si on voit que quelque chose ne va pas et qu’on peut ressentir un certain agacement contre l’inertie de l’un et la détresse de l’autre, ils n’en restent pas moins des personnages agréables à découvrir et à suivre. J’ai d’ailleurs un faible pour la jeune fille, sa préoccupation sur la sauvegarde de la planète, m’a énormément plu, et je vous avouerai que parfois j’avais l’impression de m’entendre penser, comme dans cet extrait : « Avant faire des enfants c’est synonyme de vie ! Maintenant c’est synonyme de mort ! C’est ça que les gens ne comprennent pas ! Parce qu’ils sont pas informés ! Alors ils gardent leurs réflexes d’avant. Qui vont tous nous tuer. Parce qu’on grouille comme des cafards et que la terre n’en peut plus. Parce qu’une espèce ne peut pas proliférer comme ça. Un écosystème est un équilibre. Et si on n’arrête pas de se reproduire le rééquilibrage va être violent ! Quand je vois une femme enceinte, j’ai la haine ! Parce que c’est un monstre d’égoïsme, de conformisme et d’ignorance ! Pour son petit bien-être personnel, pour faire comme tout le monde elle participe à la fuite en avant ! Sans se poser de question, après moi le déluge, connasses ! Et même vos enfants, vous y pensez, connasse ?! Au monde dans lequel vous allez les jeter ?! Non pas du tout !... » Bref. C’est un personnage qui m’a énormément plu, mais « Bonzi » a aussi un côté agréable, le fait qu’il soit lointain de tout et ne semble pas en être très gêné n’est pas mal non plus.
Enfin pour résumer, c’est un roman que j’ai beaucoup apprécié malgré le début un peu difficile. A lire pour la découverte et les personnages.
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