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Consacré au livre de musique - livre contenant de la notation musicale ou traitant de théorie de la musique, livre manuscrit et imprimé -, cet ouvrage est issu de quatre conférences prononcées en 2003 par Catherine Massip, directeur du département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France. L'Antiquité grecque, qui considère la musique comme une science, lègue à l'Occident latin puis médiéval la géniale théorie de Pythagore sur la nature du son. Au Moyen-Âge des centaines de manuscrits, produits dans les monastères et les abbayes, transmettent les écrits théoriques des Boèce, Cassiodore, Isidore de Séville et Gui d'Arezzo ; ils gardent aussi la mémoire de la musique servant à la liturgie - grâce à des systèmes de notation en constante évolution - ou bien celle de la musique profane des troubadours et des trouvères. Les premiers « livres d'auteurs » voient le jour avec le Roman de Fauvel, les ouvrages de Guillaume de Machaut ou le chef-d'oeuvre courtois réalisé pour Jean de Montchenu : le Chansonnier cordiforme. L'édition imprimée, qui se développe à partir de 1501, à Venise, avec Ottaviano Petrucci, et à Paris, à partir de 1528, est associée au développement de la chanson polyphonique et adopte le format oblong qu'elle gardera longtemps, tout en conservant certains aspects de présentation des manuscrits. Au XVIIe siècle, elle joue, pour de grands compositeurs comme Frescobaldi, Gesualdo ou Monteverdi, et, au XVIIIe siècle pour les nouvelles formes de la musique instrumentale (sonate, symphonie), un rôle de diffusion massive, même si
en Italie l'édition décline au XVIIIe siècle au profit du manuscrit, plus adapté à la diffusion de l'opéra. En France, l'époque baroque, qui est celle des ballets de cour, des grands motets, des partitions d'opéras sorties des presses des Ballard, est aussi celle des collections et de l'émergence des manuscrits autographes (M.-A. Charpentier, J.-Ph. Rameau). Depuis la fin du XVIIIe siècle, le manuscrit autographe est considéré comme le témoin privilégié du travail du compositeur (la BNF conserve des manuscrits de Haydn, Mozart, Beethoven), connu aussi par d'autres sources comme les éditions, épreuves corrigées, livrets, correspondances, mémoires. C'est encore grâce aux manuscrits qu'au XXe siècle des études génétiques peuvent être consacrées à Debussy, Stravinsky, Honegger, Milhaud, Jolivet ou Messiaen. Cette synthèse illustrée et érudite, qui brasse et ordonne l'ensemble des collections de musique de la BNF, dessine en parallèle une véritable histoire du livre de musique à l'échelle de l'Europe, tout en évoquant d'autres termes : l'évolution de la notation musicale, les centres de production, les liens entre texte, musique et peinture, mais aussi le devenir du livre de musique « dématérialisé » au XXe siècle par des compositeurs comme Xenakis...
Index, glossaire et illustrations guident le lecteur, qu'il soit néophyte ou musicologue chevronné, dans cette découverte des sources d'une histoire commune au livre et à la musique.
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