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En janvier 1627, une tempête exceptionnelle dans le golfe de Gascogne provoqua le plus terrible naufrage de l'histoire de la marine portugaise. Sept navires coulèrent, dont deux énormes caraques des Indes chargées de toutes les richesses de l'Orient, et cinq galions de guerre qui les escortaient : près de 2000 morts et moins de 300 survivants, des centaines de canons perdus, une fortune engloutie... Dom Francisco Manuel de Melo, âgé alors de 19 ans, fut l'un des survivants. Devenu l'un des grands écrivains portugais de son siècle, il publia en 1660 un récit superbe, baroque et étrange de cette tragédie en saluant les baleiniers de Saint-Jean-Luz qui sauvèrent au péril de leur vie une grande partie l'équipage de son galion. Mais d'autres sources, longtemps ignorées ou oubliées, éclairent ce désastre sous un autre jour plus sombre, mettant en lumière les rôles peu glorieux des pilleurs d'épaves de la côte landaise, de la noblesse d'Aquitaine en général et du duc d'Épernon en particulier.
Eclairant, passionnant, « Le grand naufrage de L’Armada Des Indes, sur les côtes d’Arcachon & de Saint-Jean-de-Luz » est un récit maritime. Francisco Manuel de Melo relate le naufrage de l’Armada des Indes en 1627. Mais, bien plus que cela encore. « Pour désigner l’épave d’un navire échoué sur la côte au fond de l’eau, il n’y a aucun terme spécifique. La racine latine du terme « épave » est pavere « avoir peur ». Rescapé du naufrage dans le golfe de Gascogne, à peine âgé de 19 ans, l’auteur relate les faits implacables. « Ce fut en vain que par trois fois la flotte tenta de sortir et cet échec répété fut interprété comme un mauvais présage. » « Les navires « expavidés » qui se dispersent et errent vingt jours durant…. Cinq galions de guerre, escortant deux énormes caraques de retour des Indes chargées d’immenses richesses se fracassèrent en d’innombrables débris épars sur 200 km de la côte aquitaine. Le bilan fut sans appel : près de 2300 morts et moins de 500 survivants, plusieurs dizaines de canons perdus avec une cargaison estimée à trois millions de cruzados d’or, une fortune engloutie ou pillée. » Doté de cartes maritimes, d’illustrations de galions et caraques ibériques datant de la fin du XVII ième siècle l’ouvrage est marquant. On a l’impression d’être en plongée dans cette époque où les forces des pays communiaient avec la mer. Les découvertes, le commerce et les négoces. A noter : « 300 ou 400 esclaves « mâles et femelles » instruits en divers arts et métiers, musiciens, brodeurs, tailleurs, écrivains, faiseurs de conserves, confitures, cuisiniers etc. Valant l’un portant l’autre 150 écus, soit pour l’ensemble 50.000 écus. » Les navires symbolisaient le pays, microcosme sociétal, politique, militaire et financier. Les habitants de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure ont sauvé barque après barque, malgré les vagues intestines, la folie d’une mer diabolique : des marins apeurés, frigorifiés qui savaient leur mort certaine. Controversé par les pillages des richesses des épaves échouées. Parfois par les habitants sans aucun scrupule, affamés et pauvres. « Sous la surface de la mer, l’eau pénétrait déjà par les fentes de la coque si précipitamment qu’elle montrait son désir de s’emparer du bâtiment la première, tandis que les vagues, aussi voraces qu’audacieuses, ne voulaient l’envahir qu’en passant par-dessus les bords, telles de vaillants soldats escaladant les murs d’une forteresse. » « Je restai auprès de Manuel de Meneses durant presque toute cette nuit d’angoisse parce que je lui étais redevable de son affection et de son enseignement. » La première barque venant de Saint-Jean-de-Luz arrive. Les hommes à son bord obligent Manuel de Meneses d’embarquer le premier. Il refuse. Un chantage s’instaure. « Car c’est après seulement que partiraient d’autres barques que l’on préparait pour porter secours au reste des gens » Ce récit témoignage, érudit, émouvant est une navigation en pleine mer, un choc de lecture. Tant par la multitude des naufrages, mais aussi par l’admiration que l’on porte à ces hommes des mers qui luttaient sur les flots pour faire fructifier leur pays, affronter l’ennemi. La mer était le passage obligé, l’annonce d’une évolution et d’un post-modernisme. La préface de Xavier de Castro, explicite, inaugurale, brillante est une conférence à ciel ouvert. La traduction de Georges Boisvert, source d’un travail colossal pour rassembler l’épars dans une exactitude perfectionniste est remarquable. Cette traduction est aussi une collecte de mots sur les maux, les angoisses de ces hommes, les confrontations à l’encontre d’une mer rebelle et déchaînée. Apprenant, bénéfique, « Le Grand Naufrage de l’Armarda des Indes sur les côtes d’Arcachon & de Saint-Jean-de-Luz » est une preuve historique. Lisez ce récit en bord de mer à Saint-Jean-de-Luz. Publié par les Editions Chandeigne.
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