Retrouvez l’interview de Céline Minard qui publie "Le Grand jeu" (Rivages)
Installée dans un refuge high-tech accroché à une paroi d'un massif montagneux, une femme s'isole de ses semblables pour tenter de répondre à une question simple : comment vivre ?
Outre la solitude, elle s'impose un entraînement physique et spirituel intense fait de longues marches, d'activités de survie, de slackline, de musique et de la rédaction d'un journal de bord.
Saura-t-elle « comment vivre » après s'être mise à l'épreuve de conditions extrêmes, de la nature immuable des temps géologiques, de la brutalité des éléments ? C'est dans l'espoir d'une réponse qu'elle s'est volontairement préparée, qu'elle a tout prévu.
Tout, sauf la présence, sur ces montagnes désolées, d'une ermite, surgie de la roche et du vent, qui bouleversera ses plans et changera ses résolutions...
Avec son style acéré, Céline Minard nous offre un texte magnifique sur les jeux et les enjeux d'une solitude volontaire confrontée à l'épreuve des éléments.
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Vous partez bientôt en vacances à la montagne ? Emportez avec vous Le Grand Jeu de Céline Minard !!! Non seulement les éditions Rivages viennent d’en publier une version poche à la couverture très réussie mais vous serez dans une configuration idéale pour vivre pleinement l’expérience que vous propose l’auteur. Le Grand Jeu : jeu des relations humaines, jeu de la maîtrise de ces relations, jeu de la mise en danger mais aussi le principal jeu et peut-être le plus risqué de tous : la vie.
Céline Minard place son personnage principal (une femme) dans un environnement particulièrement hostile : totalement isolée, avec pour habitat une bulle high tec perchée à moitié dans le vide, et à l’écart (à priori) de tout contact humain. Le but est de la forcer à se mettre en retrait tel une hermine, pour en situation de danger, de détresse, nourrir sa réflexion, prendre des risques, et trouver la bonne distance dans les relations à autrui.
N’attendez pas que Céline Minard vous apporte des réponses. Elle pose des questions pour nous interroger, nous lecteurs, et alimenter, notre cheminement intellectuel, tel son personnage qui chemine, souvent au bord de l’abîme ou sur les parois de cette montagne.
Elle part du postulat que la relation en société est subie, que l’on doit sans cesse s’adapter à un monde qui nous est imposé. Elle serait donc nécessairement source, soit de menace, soit de promesse, et se traduirait par une détresse.
Comment éviter cette détresse ? En se retirant ? C’est-à-dire prendre le risque de refuser de s’y confronter, non par faiblesse ou lâcheté mais dans une démarche de recherche de liberté, la liberté de choisir la nature de nos (non)-relations humaines.
Le retrait absolu est-il possible ? Dans un but d’isolement ou d’autonomie ? Peut-il y avoir de non-relation humaine ? Jusqu’où peut-on reprendre la main sur qui fixe les règles de la vie en société ?
Il me semble illusoire de vouloir totalement maîtriser les relations humaines pour se prémunir du côté sombre, détestable, odieux, dangereux de certains. Donc, autant accepter le risque de la menace, pour ne pas se priver du risque de réalisation de la promesse. N’ayons pas peur de vivre !
https://accrochelivres.wordpress.com/2019/07/04/le-grand-jeu-celine-minard/
J'avais eu un tel coup de cœur pour Faillir être flingué que j'attendais impatiemment la parution de ce nouveau roman de Cécile Minard. J'avais entendu qu'elle avait une facilité particulière à écrire des choses dans des styles très différents, ça m'intriguait donc de découvrir cette nouvelle facette de son talent. Et puis j'ai lu que ce roman était étrange, cru deviner de la déception de la part de certains lecteurs, et j'hésitais à me lancer...
En effet, ce roman est étrange.
En effet, Cécile Minard a un talent incroyable...
Celui de nous embarquer dans sa "bulle" à l'aplomb d'une roche, dans le jardin potager qu'elle sème, dans les failles de la paroi montagneuse, sur un fil tendu entre deux rochers là où elle s'entraîne à marcher au-dessus du vide.
"Il y a des vents violents dont le fond est tapissé de velours, des vents emportés qui cinglent mais il y en a qui bercent. Il y a des bises piquantes comme la grêle, des petits coups de fouet secs, des flatteries, de vraies caresses."
Si on exclut tous les termes techniques liés à la varappe, le roman devient vite hypnotique et se transforme rapidement en page turner dès lors que l'héroïne, volontairement retirée à l'abri du monde (suite à une agression ?) se trouve confrontée à une autre présence humaine sur "son" territoire.
La retraite, le refus de la rencontre d'autres humains ou la recherche d'une compagnie aussi incongrue que soit celle d'une nonne équilibriste et alcoolique ?
"J'ai investi cet environnement et ces conditions qui me permettent de n'être pas dans l'obligation de croiser tous les matins un ingrat, un envieux, un imbécile."
Je me suis laissée bercer par les froissements d'herbes, la course d'un hanneton, le cri d'alerte d'une marmotte, le silence des isards et par la mise en parallèle de deux existences (pas tout à fait ascétiques puisqu'il y a du rhum, des conserves de haricots et des bolets qui sèchent sur des clayettes), par ces solitudes plus ou moins bien assumées, ces mises en perspective de soi au milieu de nulle part.
"Je veux imaginer une relation humaine qui n'aurait aucun rapport avec la promesse ou la menace. Qui n'aurait rien à voir, rien du tout, avec la séduction ou la destruction."
J'ai cependant regretté les multiples questions philosophiques qui paraissent d'abord sans réponses (n'en ont en réalité qu'à la toute fin !) et qui parfois cassent le rythme de ce roman pas ordinaire.
Déroutant, dérangeant et trop hérmétique.
Pourquoi déroutant ? Car le sujet laisse perplexe : une femme va s'exiler dans un refuge construit et étudié afin de lui permettre de vivre en autonomie (autarcie ?) dans un coin de montagne, reculé et isolé du monde. Qui est telle ? que cherche t'elle à se prouver à elle même ? et pourquoi en est elle là ? Beaucoup de question se posent le long du roman, sans vraiment de réponses. On ne connait pas son nom, ni son âge, ni si elle a une famille, ni avec quel argent elle pu financer son projet etc etc etc. Si l'absence de réponse ne nuit pas à la lecture, il n'en demeure pas moins que cela frustre le lecteur de ne pouvoir appréhender le contexte extérieur dans lequel se place cette histoire. C'est un peu comme une oeuvre d'art. On peut être interpellé par une oeuvre, mais en l'absence de précisions sur le contexte de sa création, on passe complètement à coté.
Pourquoi dérangeant ? Car cette femme va être confrontée à une ermite qui va venir bousculer ses plans. (un double d'elle même ? comme un effet miroir de ce que cette femme pourrait devenir dans un futur proche ? ). La relation qui va se nouer entre ces deux femmes, chacune cherchant à marquer son territoire tout en accueillant l'autre, crée un malaise au sein du récit. Comme une histoire dans l'histoire, comme si le lecteur voyait le cyclone et l'oeil du cyclone en même temps. L'éclairage que provoque l'intrusion de l'ermite dans le récit, bouscule notre vision de l'histoire, nous pousse à chercher à comprendre le "ou" et le "pourquoi", du roman. Entrecoupé de réflexions philosophiques (exemple "peut on se surprendre soi-même ?"), sous forme interrogative, le récit est une mise en abîme qu'il faut essayer de suivre, sorte de labyrinthe , de jeu de l'oie, ou la question de la case 10 trouve peut être (je dis bien peut être) sa réponse dans la case 65 .
Trop hermétique ? Sans doute. A force de jeu de piste, de début de lumière dans l'obscurité du récit, de termes techniques qui alourdissent certains passages, au risque de les rendre incompréhensibles (désolé, je ne suis pas alpiniste, ni adepte de randonnées dans la montagne, le vocabulaire du matériel, et de l'environnement naturel m'est totalement étranger), le récit déroute et peine à trouver un souffle. Par contre l'écriture est affutée, parfois dure, comme si l'auteur voulait nous faire sentir la sécheresse de coeur de son personnage, cette femme désabusée des humains. Un livre qui soulève beaucoup trop de questions, qui reste obscure et asphyxiant, qui relève d'une introspection trop poussée et qui, de fait, laisse le lecteur à la marge. La femme veut se perdre au coeur de la nature pour mieux se trouver, mais l'auteur perd son lecteur au coeur du livre, sans jamais le retrouver.
Peut être à relire dans quelques années. Certaines histoires sont comme le bon vin, elles se bonifient avec le temps et souvent une seconde lecture, une vraie re-lecture s'impose.
Autant le dire tout de suite, le dernier roman de Céline Minard ne m'a pas vraiment accroché. J'avais beaucoup aimé "Faillir être flingué", un roman-western mais là avec "Le grand jeu" on entre dans un tout autre genre : le récit d'une expérience solitaire vécue par une femme dans un abri high-tech accrochée à une paroi rocheuse à 2800 mètres d'altitude.
Le récit souffre selon moi de beaucoup de redite comme les détails très techniques (liés à l'alpinisme notamment) qui finissent par lasser et ennuyer le lecteur. On est plongé dans un récit descriptif sans âme et sans poésie entrecoupé de questions existentielles lancinantes genre "je fais ci, je fais ça, mais pourquoi agit-on comme ça ? Quelle serait la solution ? "Etc.
Au final, je peux comprendre que ce livre insolite plaise à certains lecteurs mais en ce qui me concerne je me suis souvent ennuyé. Je ressors donc déçu de cette lecture.
J'ai joué et j'ai perdu. Jusqu'ici, aucun roman de Céline Minard ne m'avait tentée malgré les louanges et les prix. Mais ce thème, une femme qui décide de s'isoler et de vivre en autarcie loin du monde et de ses paillettes a suffisamment éveillé ma curiosité pour que je franchisse le pas. Non, pour être honnête, c'est l'entretien avec l'auteure relaté sur trois pages dans Télérama qui m'a définitivement convaincue.
Sauf que... Sauf que je me suis faite une idée fausse de ce livre. Je l'ai imaginé bien autrement qu'il n'est en réalité. Je ne m'attendais pas à cette approche si intellectuelle. Je ne m'attendais pas non plus à ces longs descriptifs liés à l'alpinisme... Alors en refermant le livre, je suis restée perplexe. Consciente de l'intelligence du propos, mais totalement hermétique à ce que je venais de lire. Peut-être parce que le cérébral prend le pas sur l'émotion, éloignant toute possibilité d'empathie.
C'est une sorte de misanthropie qui a mené la narratrice à se retirer du monde et à tenter une expérience, un Grand Jeu comme elle le nomme. Elle a fait construire un refuge de montagne high tech, autonome en énergie et entreprend d'y vivre seule, avec quelques provisions, du matériel de montagne et de bricolage, de quoi cultiver quelques arpents de terre et produire ce dont elle a besoin.
"J'ai investi cet environnement et ces conditions qui me permettent de n'être pas dans l'obligation de croiser tous les matins un ingrat, un envieux, un imbécile."
Observation de la nature, randonnées et escalade, elle explore son territoire, tente de faire corps avec les éléments pensant n'avoir pour compagnie que quelques représentants de la faune sauvage. Jusqu'à une rencontre insolite avec une ermite, une très vieille femme qui semble directement sortie d'un livre de contes et légendes. La solitude est brisée. Peut-il encore y avoir un Jeu ?
"J'ai essayé. On ne peut pas jouer seul aux échecs. On ne peut pas s'oublier au point de se surprendre. Peut-on s'oublier au point de s'accueillir ?"
Au rythme de ses journées d'isolement et tandis qu'un lien muet finit par se tisser avec la vieille femme, la narratrice reconsidère son expérimentation à l'aune de sa relation avec les autres et avec elle-même. Et se pose la question de la liberté à laquelle elle aspirait. Se couper des autres rend-il plus libre ?
"Et si la retraite n'était pas du tout, au fond, une réponse sauvage mais une erreur de calcul, un calcul erroné ? Si se retrancher c'était s'enfermer avec un ingrat, un oublieux, un imbécile ? Si s'éloigner des humains c'était céder à l'affolement ? Refuser de prendre le risque de la promesse, de la menace."
Comme je le disais un peu plus haut, il y a des questionnements intelligents, qui interpellent car nous avons tous eu au moins une fois la tentation de fuir, disparaître, casser tous ces liens sociaux contraints. Mais ces courts passages viennent entrecouper de très longues pages qui racontent en détail (techniques) les marches et les ascensions de la dame et qui ne peuvent qu'ennuyer quiconque n'est pas féru d'alpinisme. Au final, ce sont ces courts passages que je retiens et je regrette que la démonstration de son propos ne se fasse pas de façon plus fluide, plus agréable, plus émotionnelle.
Bref, j'ai fait ma propre expérience et c'est raté, il m'a manqué le plaisir d'une intrigue, l'intérêt d'une histoire, l'évasion tout simplement.
Un peu déçue après avoir parcouru les critiques je m'attendais à autre chose.
Ce roman aurait mérité d être plus long pour qu'on est plus le temps de s'imprégner du décor futuriste et naturel et de l'intrigue.
J'ai d'abord cru que je me retrouvais dans un roman style Into the wild,puis je me suis retrouvée face à de véritables sujets de philo de Bac .
" Est-ce qu'on apprivoise le nourrisson avant de dresser l'enfant ? "
Ou encore :
"Peut-on s'oublier au point de s'accueillir ? "
En fait j'ai accompagné une femme dans une retraite philosophique et j'ai tenté de jouer le jeu pour trouver des réponses au sujet principal de l'épreuve qu'elle s'est imposée : " Comment Vivre "
"Les choses importantes de la vie ne sont que vide, pourriture, insignifiance, cabots qui se mordent, gamins qui se chamaillent, qui rient et pleurent l'instant d'aprés ."
La solitude, l'éloignement nous entrainent inévitablement vers des interrogations profondes .La vie serait-elle un jeu? Une grande roue de la fortune ou de l'infortune? Pleine de défis, de promesses ,de pertes, de profits , de conflits intérieurs,de rituels, de solitudes ? Nous offre t'elle une seconde chance ?
"Est-ce que le plaisir peut être défini par l'absence de douleur ?"
Dans son refuge high-tech , cette femme s'interroge. L'isolement qu'elle s'impose la met à l'épreuve . La faune et la flore y jouent un rôle important et une rencontre inattendue va pourtant bouleverser ses plans .
"Qui suis-je ? Qu'ai-je négligé qui conduit au bonheur ?"
Un roman surprenant,curieux,insolite ,déroutant ,un sacré risque que prends l'auteur après son magnifique roman "Faillir être flingué",elle joue avec le feu ,et risque quelques flinguages au passage...
Alors "Le grand jeu" va-t'il gagner le Coeur des lecteurs ou pas ?
Le mien a gagné quelques belles citations ,quelques interrogations et m'a donné envie d'une retraite mais uniquement pour lire,lire,lire encore et toujours .
"Je m'exerce et cherche à savoir si l'on peut vivre hors jeu ..."
À découvrir si les jeux et les enjeux d'une quête spirituelle vous tentent ou si comme moi le dernier roman de Céline vous intrigue quitte à en ressortir déconcertée .
Une jeune femme s'installe dans un refuge high-tech en montagne pour vivre en autarcie pendant 6 mois loin du monde civilisé .
Elle développe tous les moyens pour arriver à cette fin : ramassage du bois , jardinage , etc... Elle s'impose également des épreuves physiques en pratiquant l'escalade et de longues marches en montagne .
Je crois que cette démarche spirituelle et philosophique est une ascèse , s'isoler pour mieux se retrouver .
Mais , surprise , une autre ermite vient faire irruption dans sa retraite , il va falloir composer avec ...
J'aime cette écriture , c'est sûrement le texte le plus littéraire des quatre livres reçus . J'ai l'impression néanmoins que l'on est un peu en retrait par rapport à ses précédents livres (entre autres , "faillir être flingué") , il manque cette verve et cette truculence qui étaient présents dans ses autres romans .
J'adore ces pages où l'on vogue en plein onirisme : "je me sentais comme un ensemble vide , très cool . je pouvais entendre les poèmes . Je pouvais les voir" .
Le reproche principal que je peux faire , c'est que l'on se perd dans le descriptif , dans la topographie des lieux , on a du mal à se situer dans l'espace .
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