Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Lire LE FLOU DU MONDE, c'est justement consentir aux formes mouvantes, admettre un "flou" désiré, vivant, éprouvé et maîtrisé. La sensation, alors, se renouvelle ; l'art se construit sur l'éphémère et la fragilité du paysage. Le narrateur du recueil, posté au "balcon" du monde, passe les frontières du genre littéraire - monologue, poème, réflexion - du bornage paysager et du sentiment, se tenant bien dans un "bougé", dans les strates sensibles, celles des collines - peut-être les mêmes qu'à Aspet - celles du temps, "me revient -écrit-il - l'image d'un paysage encore plus vulnérable." Ce qui frappe dans ce nouveau livre, c'est la confrontation du voyage introspectif, immobile, des pas sur le balcon et de l'oeil qui s'évade, plonge, "fouille". Que le poète note que "par endroit la neige est marquée d'une blancheur plus vive, à côté des rares proéminences d'herbe", l'essentiel est de se rendre compte que tout "aperçu" n'est que provisoire, tout regard solitaire, que toute chambre dans le dos du poète est avant tout "chambre obscure" où par alchimie se réunissent les visons intérieures et "l'horizon [encore] brouillé" ou "le sillage de l'avion". Alors, poursuit plus loin le poète, "pourquoi s'interroge-t-on sur leur rencontre" ? C'est ne pas s'interroger qui aurait empêché de repérer "tout ce qui reste encore à voir", bel intitulé de la troisième partition de l'ouvrage.
Chantal Danjou
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Un véritable puzzle et un incroyable tour de force !