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« Mes parents, j'avais l'impression de les connai^tre comme si je les avais faits. Cette jeune femme tre`s Nouvelle Vague, cinquante de tour de taille, des dents blanches et bien aligne´es, grande douceur un peu triste, c'e´tait ma maman. L'autre, si grand que la plupart du temps je ne savais pas trop a` quoi il ressemblait la`-haut, une voix qui descendait d'entre les nuages, c'e´tait le professeur. Mon papa. » Dans cette petite famille se joue l'e´ternelle aventure de l'enfance. Il y a les combats acharne´s contre les copains cow-boys, les stratage`mes habiles pour trouver sa place dans la cour de re´cre´, les questionnements existentiels et la fascination pour les femmes si inde´chiffrables. Et pendant ce temps, d'autres luttent pour la liberte´, tuent des pre´sidents, marchent sur la lune, me`nent une guerre froide...
Des souvenirs vagues de la maternelle aux e´lans de l'adolescence, Luc Chomarat nous invite a` rede´couvrir un monde empli de myste`res et peuple´ d'amis imaginaires. De sa plume impertinente et pleine d'esprit, il propose de cheminer a` hauteur d'enfant sur la route faite de re^ves et de de´fis qui me`ne a` l'âge adulte.
« À quel moment avons-nous cessé d'être des enfants ? »
je vous parle d’un temps que les moins de…
Apostrophes, catalogues de La Redoute, des 3 suisses, de la Camif, l’arrivée de la TV en couleurs… une autre génération, une autre époque mais se construire, quitter l’enfance, entrer dans l’adolescence restent universel.
Des années 60-70-80, on suit la vie d'un garçon, le narrateur, fils d'un professeur et d’une mère au foyer, fils exilé d’algeriens qui arrivent en France. On le voit grandir de la maternelle au bac,
En nous racontant sa vie, il nous montre l'évolution de la société, des moeurs, des événements historiques.
Un peu solitaire même avec l’arrivée de son petit frère, ce garçon se réfugie dans les bandes dessinées. il grandit et les titres des BD évoluent sans que la passion de les lire ne le quitte.
Les discussions extérieures avec sa famille, son oncle et les discussions intérieures se téléscopent. Le narrateur nous transmet ses pensées les plus secrètes, les phrases qu’il aimerait bien exprimer en vrai. Ça parle de Dieu, de la vie à Saint-Etienne où le foot est une religion, de filles-femmes, de la cousine Lina. Ce garçon est sensible, sans doute plus intelligent que la moyenne, un peu spectateur de la vie des copains. Trouver sa place n’est pas si facile.
Au fond, il ne se passe pas grand chose dans cette histoire, et pourtant.
Ce garçon est d'une autre génération, un peu de la mienne aussi et j’ai apprécié me replonger dans cette enfance avec des ressemblances, des scènes qui me parlent.
Quelle jolie surprise !
Je me suis laissée porter…..
L’auteur nous raconte avec tendresse son enfance de la maternelle à la terminale.
J’ai vu grandir ce garçon, j’ai vu sa maman, son père « le professeur », je l’ai encouragé lors des parties de foot, je suis allée au zoo en 404, j’ai rêvé lors des trajets en 2 CV, j’ai lu la Vache Orange du père Castor et de nombreuses BD, je l’ai accompagné à sa première boum, j’ai vu des films, revu Happy Day, j’ai bu un Monaco avec lui, j’ai feuilleté la Redoute avec lui, joué au flipper, j’ai vu la belle cousine dont il est amoureux, j’ai suivi l’épopée des Verts, j’ai assisté à l’arr des filles dans les classes de garçons, je l’ai soutenu des déceptions de l’adolescence, j’ai fumé les premières cigarettes avec lui, j’ai déambulé dans les rues de Saint Etienne, j’étais là quand il souffrait de solitude à l’adolescence, j’ai écouté ses histoires imaginaires et ses questionnements sur Dieu, les religions, les femmes, la politique !
J’ai assisté à son premier slow et son premier baiser
Et bien d’autres choses encore !
Je l’ai vu grandir et j’ai aimé ce moment de douceur et de mélancolie.
C’est nostalgique, c’est beau !
J'ai dévoré ce récit autobiographique, qui évoque l'enfance et l'adolescence de si belle manière, d'un narrateur solitaire, mal à l'aise un peu partout, qui se pose de graves questions décalées sur le monde et les gens. C'est un récit sensible, plein d'humour et de mélancolie... À découvrir !
Un roman touchant, écrit de façon fluide, un peu comme un enfant qui rédigerait sans faute. Des féflexions comme on s'en fait soi-même à neuf ans lorsqu'on décide de ne pas marcher sur les traits ou au contraire de marcher dessus. Un fils de professeur avec des soucis et des bonheurs comme on en avait dans les années 70: l'arrivée d'un petit frère, le cathé, les bandes dessinées, les feuilletons qu'on regardait à l'époque, le foot qu'on n'aime pas trop alors que c'est la mode d'aimer, surtout quand on habite Saint-Etienne, le début de la mixité à l'école primaire. Un livre rafraichissant qui m'a rappelé des souvenirs même si je suis parisienne et l'auteur stéphanois!
J’ai donc suivi avec intérêt ce fils de professeur dont nous ne saurons jamais le prénom depuis le départ de ses parents d’Algérie suite aux événements, leur installation à Saint-Etienne dans un Grand Ensemble, la naissance du petit frère jusqu’à la classe de Terminale et la découverte de l’Amour.
J’ai aimé les leitmotivs du récit : la casquette du petit frère qui renferme tout son savoir ; la 4CV qui n’avance pas ; les citations latines de l’oncle universitaire parisien.
J’ai aimé les jeux d’imagination du narrateur dans son enfance jusque bien plus tard.
J’ai aimé son rapport avec sa cousine Lina qui évolue avec le temps.
J’ai aimé que ses parents gardent leur part de mystère : la dépression de la mère reste inexpliquée ; le père est toujours distant.
J’ai aimé la part de magie de la mère.
Et puis le foot, un sport d’abord rejeté par le narrateur.
Contre toute attente, pour moi qui ne suis pas né à Saint-Etienne ni à cette époque, j’ai aimé suivre le jeune garçon dans les rues de la ville et au sein de sa famille.
L’image que je retiendrai :
Celle de la passion inébranlable du narrateur pour les BD.
https://alexmotamots.fr/le-fils-du-professeur-luc-chomarat/
Mais qu'est-ce qu'il est bien ce Luc Chomarat, "Le fils du professeur" est le premier titre que je lisais de cet auteur, et comme il m'a emballée, j'ai rattrapé mon retard en lisant ceux qui précédaient, et bien pareil, emballée.
“Il y a toujours dans notre enfance, un moment où la porte s'ouvre et laisse entrer l'avenir. ” Graham Greene
Les premiers mots vous happent, le ton enfantin qui vous offre des saynètes de la vie à hauteur d’enfant des années 60.
Il y a la fraîcheur, la candeur et ses yeux qui s’ouvrent sur le monde et vous embarque que vous ayez été un petit garçon ou une petite fille, vous vous projeter et vous savourer cet apprentissage.
« J’aime bien me promener avec ma mère cela dit, parce qu’elle est jolie, plus jeune et mieux foutue que les autres mamans. J’aime bien ça, avoir une maman jeune et jolie, ça montre aux autres de quoi je suis capable. Je la guide dans les allées du parc, je la tiens par la main. »
Ce petit garçon dont le prénom n’est jamais écrit, a une vie riche entre observation et imaginaire, il oscille entre les deux pour se faire sa propre expérience.
Il dit aussi le silence des adultes vis à vis des enfants, les grands n’expliquent pas, souvent ils mettent l’enfant devant le fait accompli, comme si tout allait de soi.
Le foot et les gros cadeaux de Noël formes des scènes comico-amères, par la justesse de l’analyse.
L’entrée en 6ème est un tournant, l’enfant prend conscience qu’il est le fils du professeur, chose qui n’est pas aisée et qui n’aide pas à se faire des copains quand on est nul au foot de surcroît et introverti.
« En cours mon père pas très différent de ce qu’il était à la maison. J’étais assis quelque part au troisième rang, perdu dans la foule à mon habitude, invisible, incolore, inodore, en tout cas je l’espérais. Lui aussi faisait comme si je n’étais pas là. C’était bizarre de le regarder faire cours comme ça, marcher de long en large sur l’estrade. J’avais un peu l’impression de regarder par le trou de la serrure. »
Mais en filigrane il montre comment les connaissances et la culture se gravent sans effort lors de conversations et d’activités et forment une base solide.
Le regard sur la fratrie montre également que l’on peut être issu des mêmes parents et être totalement opposé.
Ah ! les premières vacances sans les parents, période heureuse avec sa cousine et son cercle d’amis. Le soleil, la plage et les fantasmes aussi, les premiers émois.
On se souvient qu’il fallait une autorisation signée par les parents (surtout le père) pour avoir le droit de fumer dans les établissements scolaires.
L’apprentissage consiste à sortir du cocon familial pour s’affirmer, trouver sa place dans la famille et dans la société.
Pour cela il y a les premières rebellions.
Les émotions sont là qui oscillent entre douceur et amertume, mais la douceur l’emporte, on se surprend à penser « c’était le bon temps ».
Le lecteur éprouve ces bouleversements qui s’opèrent dans ce petit être qui ne cesse de grandir et de devenir un homme.
Je trouve l’auteur d’une sincérité absolue comme si la naïveté et la candeur ne l’avaient jamais quitté.
Et nous lecteurs nous avons du mal à quitter cette atmosphère.
J’ai particulièrement apprécié la tonalité qui change au fur et à mesure de l’évolution de l’enfant, c’est vraiment réussi et contribue à ce ressenti d’émotions partagées.
Merci Marie-Anne Lacoma des éditions La Manufacture de Livres et à cette Masse Critique Babelio pour cette lecture heureuse.
©Chantal Lafon
Dès les premières pages, j'ai fait un plongeon dans les années soixante. Tout y est: l'ambiance, l'atmosphère. La cour de récré, les matchs de foot, la difficulté à se faire des copains quand on est premier de la classe, quand on n'est pas bon au foot et qu'en plus on est le fils du professeur. Et il y a le catéchisme, la 2cv, la DS19, les feuilletons à la tété (on ne disait pas encore les séries), Chapeau melon et bottes de cuir, Belphégor, le Prisonnier, les envahisseurs. Puis, le collège, l'ennui des dimanches après-midi quand tout est fermé...
Une réussite.
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