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« C'est d'art qu'il va être question ici. De peinture, plus exactement. Du vrai et du faux, de la frontière entre les deux. Mais aussi de la campagne et des paysans, de la nature et de la solitude, de ce qui nourrit la création. De la famille, de la crainte de ne pas être à la hauteur de ceux qui vous ont précédé. Du nom qu'on porte.
Il y aura une enquête aussi. Des flics et des juges, des avocats et des journalistes. Des mis en cause, des experts, des victimes. Un procès. De la prison. ».
Parmi les amateurs d'art, qui ne s'est pas passionné pour l'affaire Han van Meegeren, où un faussaire hollandais spécialisé dans la copie d’œuvres de Vermeer démontre tout son art devant une cour de justice en 1947 pour éviter la peine de mort suite à des accusations de trahison pour avoir vendu une oeuvre à un proche d'Hitler.
Eric Halphen, président de chambre à la cour d'appel de Paris et aussi passionné d'art nous fait découvrir un autre procès qui s'est déroulé devant les juridictions françaises; celui des faux Millet. On y découvre que la personne à l'origine de la supercherie n'est autre que... Jean-Charles Millet, petit-fils du peintre ! Une histoire passionnante qui nous fera voyager et qui mettra sur la route de nombreuses personnalités devenues célèbres aujourd'hui.
Je tiens à remercier Les Éditions Buchet-Chastel, Netgalley et Eric Halphen car je me suis régalée à la lecture de ce récit. Ayant rédigé mon mémoire de Master 2 sur le thème "le statut des copies d’œuvres d'art", j'ai tout de suite été prise de passion pour cette affaire dont je ne connaissais pas l’existence. Dès les premières lignes de cet essai, Eric Halphen nous entraîne dans un récit passionnant et vivant qu'il est difficile de lâcher et qui est accessible à tous. J'ai trouvé très intéressant le plan choisi en commençant par l'histoire de Jean-François Millet avant d'aborder l'affaire. J'ai également beaucoup apprécié les différentes anecdotes découvertes au fil du récit...
Vous l'aurez compris, j'ai trouvé cet ouvrage passionnant et très complet. C'est pour cela que je m'offrirai la version papier pour la conserver dans ma bibliothèque...
A la fois magistrat, homme politique et auteur de polar, Eric Halphen rajoute encore une corde à son talent : celui d’écrire un essai sur l’art du XIXè siècle à partir de l’histoire du petit fils du peintre Jean-François Millet qui se fit faussaire assez talentueux pour vendre beaucoup avant qu’on ne l’arrête.
La façon de se détendre de Eric Halphen était de se perdre sur Ebay enchères à la recherche de dessins. Lorsqu’un jour, il tombe sur un dessin signé jean-Charles Millet, il s’interroge et découvre que ce peintre était de la famille du grand peintre, mais surtout qu’il était devenu son faussaire !
Présentation du peintre
Peintre majeur du XIXè siècle, le talent de Jean-François Millet a impressionné Van Gogh, mais aussi Dali, le photographe Walter Evans et encore Terence Malik dans les Moissons du ciel et même Banksy qui en détourne son fameux tableau Les glaneuses en dessinant une pause cigarette pour l’une d’entre elles ! Très apprécié en Amérique et au Japon, il reste peu connu en France.
Bruno Girveau, directeur du musée des Beaux-Arts de Lille a organisé la première exposition de l’artiste en France en 2018. Il décrit sa particularité ainsi » il (JF M) parle du rapport que l’homme entretient avec la nature et les animaux, de ce respect qu’il a pour elle et ceux qui la travaillent, les paysans, qui en finissent par mourir depuis le temps. »
Dans Le faussaire de la famille, Eric Halphen dresse le portrait de cet homme qu’il décrit comme paradoxal. Surnommé « Homme des bois » et « Ours taciturne », Jean-François apparait comme cachant ses enfants à sa mère et sa grand-mère. Il arrive aussi trop tard pour la mort de son père, ne se déplace pas pour celle de sa grand-mère ni celle de sa mère. Et, ainsi il énonce » peintre paysan mais n’est pas paysan« , « le silencieux éloquent« , « le socialisme individualisé » et ce physique « grand et fort » mais semble « doux ».
J’avoue que je ne connaissais rien de la vie de ce peintre; La proposition de Eric Halphen, même si je ne peux en vérifier la véracité, a le mérite de faire vivre l’homme pour tenter d’expliquer l’œuvre de celui qui fut l’illustre représentant de l’École de Barbizon.
La partie suivante présente le petit fils, Jean-Charles, né en 1924, dessinateur et peintre lui-même, beaucoup moins talentueux, beaucoup moins habité par la fibre artistique. Il n’a pas de message à transmettre, de folie à mettre en couleurs, d’émotions à partager. Il a juste l’envie de profiter de la vie surtout que son ascendant célèbre n’a pas vraiment laissé de quoi faire vivre sa lignée !
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/03/12/eric-halphen/
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