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L'inquiétante obscurité de ce tableau vous entraîne dans le monde des rêves éveillés et nocturnes de Henry Füssli, où se côtoient effroi et obsession dévorante. L'image d'Anna Landolt, la seule femme que l'artiste ait vraiment aimée, l'a poursuivi et hanté à tel point qu'il a réalisé au cours des années cinq versions de la même vision. Comme mû par une volonté d'exorcisme ou de sortilège, il a fixé son portrait au dos de la première version, peinte en 1781. Anna a été le fantôme d'une vie, une vie fascinante, celle de Henry Füssli.
Né à Zürich en 1741, Füssli fut considéré comme le « Suisse fou » dans le milieu intellectuel et artistique de Londres, où il s'installa définitivement à l'âge de trente-huit ans. Il acquit la double nationalité anglo-suisse et marqua l'histoire de l'art par son ambivalence : un goût prononcé pour l'excentricité ainsi qu'une très vive érudition qui lui valut d'occuper les fonctions de conservateur et de professeur de peinture à l'Académie royale de Londres.
Ce livre est issu d'une collection que j'apprécie énormément, "Le roman d'un chef-d'œuvre" chez les Ateliers Henry Dougier. Le principe est juste génial. Chaque auteur raconte une histoire mêlant la réalité à la fiction avec comme postulat de départ un tableau d'un peintre célèbre. J'ai lu sur Klimt, Hopper, Géricault, et aujourd'hui j'ai découvert Füssli. Le livre est déjà très beau. La toile est dessinée sur la couverture, est reprise en gros plan sur le rabat intérieur au début et à la fin du livre. Ainsi, on peut voir l'oeuvre en détail.
J'ai donc découvert l'artiste qu'est Henry Füssli avec son oeuvre, "Le cauchemar". Lorsque je l'ai vue, j'ai tout de suite été intriguée par son dessin, par la noirceur de l'ensemble avec juste cette femme allongée, les bras et tête pendants. Est-elle endormie ou morte, la question se pose. Elle ressort de l'ensemble par la blancheur de sa robe, elle illumine la toile. Les autres personnages sont plutôt sombres avec ce démon assis sur la femme, son regard fixant le spectateur avec son air cynique, et avec le cheval en arrière plan avec un regard vers la belle tout aussi effrayant. Il faut apprendre à connaître le peintre pour comprendre cette oeuvre dont il a peint plusieurs versions.
Henry Füssli est né en Suisse en 1741. Il deviendra tout d'abord pasteur et embrassera sa carrière artistique plus tardivement, en se rendant à Londres. Il vivra aussi en Italie où il découvrira Michel-Ange, pour finalement repartir à Londres où il s'installera définitivement. La femme de la toile "Le cauchemar" représente l'amour de sa vie dans la personne d'Anna, une jeune femme qu'il rencontrera jeune et dont il tombera fou amoureux. Malheureusement, le père de la jeune femme refusera leur union et Anna se mariera avec un autre, au grand désespoir de Füssli. Il restera obsédé toute sa vie par la jeune femme qu'il verra en hallucination. Il réalisera d'ailleurs son portrait qu'il attachera au dos de la toile du Cauchemar. Ce tableau remporte un succès inattendu, les critiques le trouvent sombre mais sublime. Il continuera sa vie d'artiste, inspiré par Shakespeare et Dante. Malgré son mariage avec Sophia, il restera hanté par Anna..
Nathalie Pourcel raconte très bien la vie de cet artiste que je ne connaissais pas vraiment. J'avais déjà vu cette toile mais je ne savais rien de plus. Et c'est ça que j'aime dans cette collection, c'est qu'on apprend plein de choses intéressantes avec un récit proche du romanesque. L'autrice s'est mise à la place de Füssli, est rentrée dans sa tête et nous dépeint très bien ce qu'il a dû vivre, les démons qu'il a dû affronter. Elle a fait le choix d'une narration à la première personne du singulier, que j'apprécie beaucoup. Ce "je" permet de ressentir encore plus les émotions de l'artiste, le temps d'une lecture, je me suis sentie à la place de cet homme torturé par un amour improbable.
Nathalie Pourcel raconte avec beaucoup de simplicité, le vocabulaire est simple et facile d'accès. Tout le monde peut lire ce livre, et c'est tellement bien de rendre accessible l'art. L'autrice parle des autres oeuvres de Füssli et aussi de certains de ses collègues, j'aime beaucoup dans ce cas aller chercher sur internet l'image de la toile dépeinte, afin de mieux m'imprégner du moment. À la fin du livre, j'ai aimé découvrir des citations du peintre ou des avis d'autres personnes célèbres. Il y a aussi un repère chronologique qui permet d'avoir les principales dates de la vie du peintre.
C'est un livre d'une centaine de pages qui se lit très bien et rapidement. Une fois commencé, je me suis vite retrouvé à vouloir connaître ce peintre et j'ai donc tourné les pages facilement. Le style du récit et la plume très fluide de l'autrice facilite la lecture et la rend très addictive.
Je me suis à nouveau régalée avec un livre de cette collection artistique. J'ai découvert un nouvel artiste, et j'ai très envie de continuer à le connaître grâce à d'autres livres sur lui. Il ne restera plus inconnu pour moi. Et c'est ce que j'aime aussi avec cette collection de livres, c'est qu'elle élargit notre culture, nous sort de nos voies, nous fait découvrir des oeuvres vers lesquelles nous ne serions peut-être pas allés. Je suis très contente d'avoir fait cette découverte. Et c'est pour cela que je vous recommande vivement ce livre sur Henry Füssli et Le Cauchemar, et plus largement, la collection Roman d'un chef-d'œuvre des Ateliers Henry Dougier
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