Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Je n'ai pas lu le roman mais vu et beaucoup aimé le film de David Lynch (1984). Un nouveau film doit sortir fin 2021, réalisé par Denis Villeneuve. j'attends de voir...
Il n'y a pas, dans tout l'Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l'épice de longue vie, née du désert, et que tout l'univers convoite.
Quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et changera le cours de l'histoire.
Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique ; elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l'espèce. Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l'Empire ?
Avant de regarder la version cinématographique, et moi qui dévore les SF depuis le collège, je voulais vraiment lire ce pilier du genre.
Et bien j'ai été gâtée, la préface est difficile à lire.
Mais ensuite, l'histoire est vraiment prenante et je ne voulais pas arrêter de lire jusqu'à la fin, cette ambiance mystérieuse et pesante est juste sublime.
Je fais partie de ceux qui estiment qu’une bonne adaptation cinématographique ne peut ni ne doit s’autosuffire : ce faisant, elle éclipserait totalement et trahirait donc profondément l’œuvre littéraire dont elle est tirée, à qui elle doit finalement son existence. Bien au contraire, une bonne adaptation cinématographique se doit selon moi d’être une porte d’entrée vers cette œuvre littéraire : si vous n’avez pas envie de vous jeter sur le livre à peine le film terminé, c’est que ce n’est pas une bonne adaptation, soit parce qu’elle éblouit tant et si bien que l’on se dit que « le livre n’aura rien de plus à apporter, pas la peine de perdre son temps à le lire », soit parce qu’elle dénature tellement le récit que « le livre sera nul, pas la peine de perdre son temps à le lire ». Autant vous dire que le Dune de David Lynch se situe à mes yeux dans la seconde catégorie : je pense pouvoir affirmer n’avoir jamais vu un film aussi … horrible que celui-ci. Je n’ai pour ainsi dire même pas réussi à le terminer, et j’étais absolument convaincue que le livre allait être du même acabit et ne valait donc pas la peine que je m’y intéresse un tant soit peu. La bande annonce du Dune de Villeneuve ainsi que la réédition avec les sublimes illustrations d’Aurélie Police, sans oublier l’envie de comprendre pourquoi mon père biologique aimait tant ce roman, m’a finalement convaincue de lui donner une chance … et j’ai drôlement bien fait !
Sur ordre de l’Empereur Padishah, le Duc Leto Atréides et sa famille quittent Caladan au profit de la si inhospitalière Arrakis, planète convoitée entre toutes pour son incomparable Epice, cette drogue miraculeuse pour laquelle les Grandes Maisons sont prêtes à toutes les machinations et les trahisons. Arrakis, Dune, la planète des sables … Sans y avoir jamais posé les pieds, le jeune Paul Atréides, fils unique et héritier du Duc, a néanmoins le sentiment de bien la connaitre : nuit après nuit, ses rêves prémonitoires tissent leur toile et dessinent en son esprit l’Avenir, aussi vivace que fugace, immuable et changeant tout à la fois. Mais nul besoin d’être doté du don de prescience pour sentir que ce n’est pas pour récompenser le Duc de ses bons et loyaux services qu’il a été envoyé sur Arrakis : chacun le sent au plus profond de son être, un complot plane au-dessus de leur tête. Tandis que le Duc fait ce que nul administrateur n’a osé jusqu’à présent, tisser des liens avec les Fremens, la population autochtone que ses prédécesseurs opprimaient sans le moindre remord, tandis que les conspirateurs se délectent d’avance de leur victoire sur le Duc et de leur grandeur à venir, au plus profond du désert, là où bat le cœur de la planète Arrakis, la légende du Muad’Dib, ce Messie tant attendu des Fremens, est sur le point de naitre …
Que dire qui n’ait encore jamais été dit sur ce roman ? A défaut d’innover, je vais donc me contenter d’affirmer que c’est brillant, très brillant. D’un seul revers nonchalant de la plume, d’un seul premier chapitre absolument somptueux, l’auteur a balayé toutes mes inquiétudes, toutes mes réticences : j’allais aimer ce livre, c’était une certitude. Un peu comme s’il avait été écrit pour moi, même si cela peut sembler surprenant. Sans la moindre introduction, sans la moindre explication, l’auteur lâche le lecteur dans l’arène : l’histoire commence brusquement, brutalement. Le jeune Paul, qui semble à la fois si frêle et si empli d’une prestance presque divine, subit une épreuve à laquelle bien peu d’enfants mâles ont été soumis … et qu’encore moins ont surmonté. Qui est donc ce jeune garçon, plus tout à fait un enfant mais pas encore un homme, en qui tous semblent prêts à reconnaitre celui que chacun attendait depuis des millénaires ? Serait-il l’aboutissement inattendu, imprévu, inespéré, du programme de sélection génétique des Bene Gesserit ? Serait-il le Messie, le Sauveur, que le peuple Fremen opprimé attend et espère depuis tant et tant de générations ? Bien loin de la figure traditionnelle de l’Elu, si chère aux grandes épopées de toujours, Paul n’en est pas moins le représentant le plus … abouti, d’une certaine manière. A la fois acteur et spectateur de sa propre destinée, Paul aime et hait tout en même temps ce qu’il est, ce qu’il est amené à devenir.
Car dans son monde comme dans le nôtre, il suffit d’une petite étincelle pour tout embraser … Dans son monde comme dans le nôtre, les puissants se battent comme des vautours assoiffés de sang pour cette ressource inestimable, source de toutes les convoitises : cette épice miraculeuse, source de longue vie et de prescience. Immortalité et clairvoyance : deux attributs des dieux que les hommes rêvent de posséder depuis le début des temps. Nul besoin d’avoir fait de longues études en géopolitique pour deviner que celui qui a la main mise sur cette ressource détient un pouvoir presque sans limite sur tous les autres : voilà pourquoi, alors qu’Arrakis est la planète la plus inhospitalière qui soit, tout le monde s’entredéchire pour elle. Avec une seule et unique ligne de conduite : produire toujours plus. Et pour cela, pas de quartier : s’il faut opprimer, voire exterminer, un peuple tout entier pour pouvoir exploiter toujours plus cette planète déjà à bout de souffle, nul ne s’en préoccupe. Seul compte le rendement, et la soif de produire toujours plus, comme si la croissance économique seule importait … Mais il n’y a pas plus dangereux qu’un peuple acculé, qu’un peuple qui n’a plus que la foi pour survivre. Et surtout, il n’y a pas plus dangereux qu’un peuple fanatique persuadé d’avoir enfin trouvé son Messie, son Prophète, son Sauveur. Et Paul aura beau se démener comme il veut et peut, ses visions lui confirment qu’il ne pourra empêcher le Jihah, la croisade sacrée, de se déchainer sur l’univers tout entier …
Contrairement aux apparences, Dune est donc très loin d’être un « simple roman de science-fiction ». Dans cette histoire qui ne ressemble à aucune autre, une ribambelle d’intrigues se mêlent et s’entremêlent, formant un entremêlas inextricable de nœuds : ici, un complot politique, lui-même pris dans un contre-complot économique, le tout intriqué dans une conjuration familiale ; là, les agissements millénaires d’une secte au projet eugéno-mystique, qui font étrangement écho aux prophéties ancestrales d’un peuple dont nul ne connait véritablement les coutumes … Je ne m’attendais assurément pas à une telle complexité, et j’en suis vraiment agréable surprise, même si je dois bien reconnaitre que bien des éléments, bien des points, m’ont échappés lors de cette première lecture. Il faudra sans doute des années, et plusieurs relectures, pour réussir à saisir ne serait-ce qu’une infime partie de tout ce que contient ce roman : les enjeux dépassent amplement la seule destinée de Paul, ce jeune homme à la croisée des destins. On le sent confusément, sans être forcément capable de distinguer précisément à quel point ils le dépassent, à quel point ils sont proches des enjeux de notre propre monde, de notre propre époque. Une chose est sûre et certaine : c’est bien parce qu’on sent qu’il ne s’agit pas seulement de l’histoire de Paul que nous sommes si captivés par cette histoire. Il y a un sentiment inexplicable d’urgence qui nait en nous, nous poussant à lire, toujours plus, car tout pourrait s’effondrer d’un moment à l’autre …
En bref, vous l’aurez bien compris : j’étais plutôt inquiète de ce qui pouvait bien m’attendre au creux de ces pages, et finalement, ce fut une lecture tout simplement mémorable. Exigeante, certes, et donc parfois laborieuse, mais fascinante, impossible de le nier. Certains trouveront sans doute qu’il n’était pas nécessaire d’écrire un aussi long pavé pour en raconter « si peu », certains reprocheront assurément à l’auteur d’avoir comblé son récit de beaucoup de « vide », mais pour ma part, c’est justement cette sorte de lenteur, de langueur inextricable, qui plonge littéralement le lecteur dans l’ambiance de Dune. D’un côté, il y a l’attente, l’aspiration à un bouleversement, mais de l’autre, il y a la crainte de voir les choses changer. Pour comprendre l’épopée de Paul Maud’Dib, il faut s’imprégner d’Arrakis : il faut réussir à voir au-delà des apparences, voir la richesse et la beauté qui se cachent derrière ce désert monotone et cruel. Tout comme Arrakis, Paul est tout en nuances, il est profondément insaisissable, comme peut l’être le temps et l’avenir également. Si vous cherchez un roman de divertissement, j’ai bien peur que Dune ne soit pas fait pour vous : c’est un roman qui demande beaucoup à ses lecteurs, un roman qui fait peur, et à raison. Non pas car il est mauvais, non pas parce qu’il est incompréhensible, mais parce qu’il oblige le lecteur à cheminer, à s’interroger, et non pas seulement à « profiter », à « consommer » l’histoire comme on avale sans réfléchir, sans effort, tous les pop-corn devant un film …
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2021/12/le-cycle-de-dune-tome-1-dune-frank.html
https://colorandbook.blogspot.com/2021/11/le-cycle-de-dune-tome-1-dune-de-frank.html?m=1
Après des années d'hésitations, je me suis enfin laissée tenter par ce monument de la SF. Je ne vais pas vous mentir le début a été très laborieux, j'ai même voulu abandonner. Mais j'ai tenu bon et le reste de ma lecture a été excellente. Un livre tellement riche, complexe et bien travaillés avec une énormément de thèmes abordés. Un roman qui comporte du mystère, énormément d’actions et un contexte très fort. Je ne regrette pas ma lecture.
les +:
* J’ai été émerveillé par l’univers construit par l'auteur. Dune est complexe, riche bien construit et complet. J’ai aimé découvrir cette planète avec tous ses dangers et ses mystères.
* l'histoire en elle-même était aussi passionnante. Une quête de pouvoir remplie de dangers et de mystères. Les différents thèmes abordés comme la religion, la politique, l’écologie étaient vraiment bien travaillés et construits. C'était passionnant et instructif.
* J'ai adoré voir évoluer les personnages au fils des pages. Ils sont extrêmement bien travaillés et attachants.
Les - :
*Le rythme est très inégal. J’ai donc regretté certaines longueurs. Certains passages étaient quant à eux un peu bâclés.
* Le début a été un peu indigeste j'ai même failli abandonner ma lecture.
J'ai été quelque peu déstabilisée au départ par tous les termes inconnus qui renvoient au Lexique de l'Imperium en fin d'ouvrage. Mais rapidement j'ai été prise dans l'histoire et au bout de trente pages je n'y pensais plus.
Et puis je suis allée voir le film au cinéma, chose que je ne fais jamais pendant une lecture mais qui m'a aidée finalement à situer les différents éléments.
L'eau, cette denrée essentielle à la vie sur Arrakis, dont il ne faut en aucun cas gaspiller la moindre goutte et qui donne à ce roman des vrais relents d'écologie… dans ce monde aride, on prend vraiment conscience de sa valeur.
Que dire à part que j'ai trouvé l'histoire passionnante, haletante, profonde et incroyablement addictive.
C'est l'éternel recommencement des luttes de pouvoir, des religions qui servent à asservir, comme si tous les peuples devaient être indéfiniment coincés dans le même schéma immuable.
C'est peut-être que les hommes et les civilisations se suivent et se ressemblent.
J'ai aimé être régulièrement invitée dans les pensées des différents protagonistes, j'ai trouvé ça très éclairant quant aux possibilités qui se profilaient, à la duplicité de certains, et aux projets et désirs de ceux dont on lit les pensées.
J'ai néanmoins un peu de difficulté à imaginer que dans plusieurs millénaires, les êtres doués d'une pensée concrète seront toujours assujettis à des superstitions.
Frank Herbert a construit un univers complexe et futuriste, et pourtant intemporel. Par certains aspects, les luttes de pouvoir, les perfidies et trahisons, les religions toutes-puissantes, et le système impérialiste m'ont évoqué l'Antiquité mais aussi le Moyen-Âge, à la différence qu'il y a là des natifs de différents mondes dont certains ont des pouvoirs télépathiques, de prescience ou encore télékinésiques.
Je ne saurais dire si j'ai aimé un peu, beaucoup, passionnément… je pense que je le saurai avec le temps.
Le livre de SF! Une dystopie, de l'aventure, de l'intenvité, des vrais personnages , de l'humour, une reflexion sr la politique, le pouvoir, la religion, la science, le militarisme.. Indispensable ey pas seulement pour ma SF!
Evidemment: chef d'oeuvre. Livre parfait, bien écrit, avec une imagination incroyable et la création d'un monde riche de détail, avec des aspects politiques, religieux, humains. Bref une oeuvre magistrale à découvrir si cela n'est pas déjà fait.
Je n'ai pas lu le roman mais vu et beaucoup aimé le film de David Lynch (1984). Un nouveau film doit sortir fin 2021, réalisé par Denis Villeneuve. j'attends de voir...
J'avais eu beaucoup de mal à m'immerger dans cet univers mais une fois rentrée j'ai vraiment adoré. C'est une de mes fresques SF préférées, un énorme coup de coeur.
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Bonjour Christophe. J'avais moi aussi aimé le film de David Lynch qui fut pourtant un échec commercial. Toutefois comme souvent le livre fourmille de détails non portés à l'écran même si l'adaptation avait été correcte et le casting superbe. J'ai profité d'une nouvelle édition très jolie trouvée par hasard en me baladant dans les rayons. Préface de Villeneuve et post face de Gérard Klein. Je pense que j'irai voir le film, si les cinémas sont ouverts...