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Héritiers maudits d'une féroce répression sexuelle qui s'est exercée trente ans plus tôt et a marqué leurs destins respectifs du sceau de la désespérance, quatre hommes liés par la fatalité du sang traversent la Méditerranée où s'écrit, sous le ciel algérien, l'ultime épisode de leur inconsolable désastre.
J'étais passé à côté de ce livre sorti en 2011. Bien avant Kamel Daoud, Kaoutar Harchi aborde la délicate question de la misère sexuelle à travers le destin tourmenté de son malheureux héros, Arezki. L'ampleur du saccage, c'est d'abord une histoire d'hommes confrontés à leur violence, leur désir et à l'impossibilité de s'en libérer. Sur le fil du rasoir, l'auteur dénonce ces sociétés patriarcales et machistes pour lesquelles la femme est tantôt mère, tantôt putain – aucune échappatoire possible. L'intrigue, que je ne vous dévoilerai pas, en est le puissant contrepoint. le sang est au centre de ce livre. le sang du sacrifice des animaux, le sang des vierges devenues femmes, le sang des jeunes garçons circoncis, le sang des crimes perpétués. Les pages 84-85 en sont l'éblouissante et terrifiante illustration. L'écriture est belle, de candeur et de précision, comme un sabre effilé. Pendant les trois quarts du roman, j'étais persuadé que seul un homme pouvait aussi bien parler du désarroi de ses frères, avant de découvrir – honte à moi – que Kaoutar était une femme. Mon admiration en fut décuplée. Une seule réserve, quelques similitudes (ou du moins coïncidences) avec l'inoubliable film « Incendies » de Denis Villeneuve tiré de la pièce de Wajdi Mouawad.
Difficile de parler d’un tel roman : la qualité d’écriture est indéniable… mais l’histoire est tellement épouvantable qu’il est difficile de s’enthousiasmer, à fortiori quand on sait (et heureusement !) qu’il s’agit d’une fiction.
Il s’agit d’un viol, de deux viols à commis à 30 ans d’écart et dont le point de départ est une insupportable frustration et misère sexuelle : voilà pour l’ambiance, on n’est pas dans La Petite Maison dans la prairie !
Une atmosphère glauque et sordide donc, mais éclairée par une très belle écriture.
Mais voilà, il se passe à mon avis suffisamment de trucs horribles tous les jours dans le monde sans qu’on aie besoin d’en inventer de nouveaux... et je n’ai que très moyennement apprécié ce roman. J’attend cependant le prochain opus de l’auteur.
Dans cette rentrée littéraire, il est des livres( et des auteurs) dont on parle peu et qui sont pourtant des récits poignants, certes dérangeants mais qui vous laissent une marque indélébile.
Le dernier roman de Kaoutar Harchi, qui m'a été gentiment envoyé par les Éditions Actes Sud, en fait partie.
L'auteur livre ici, une fiction à quatre voix, quatre hommes étroitement liés par leur origine algérienne et par un passé qui rappelle une certaine tragédie grecque.
Le style de l'auteur est vif, cru, tout à fait adapté à l'évocation des désirs masculins allant jusqu'au viol. Mais l'auteur ne se contente pas d'afficher un récit violent, elle nous invite à comprendre les origines de ces actes, notamment en nous illustrant l'extravagance des figures maternelles.
J'ai apprécié la construction de cette intrigue qui commence par une agression et qui va petit à petit dévoiler les histoires et les caractères des quatre personnages.
L'ampleur du saccage est un roman court mais intense qui me laisse une pression étrange, une réflexion amère sur l'influence des parents et surtout des mères sur les âmes d'enfant.
Une atmosphère lourde, pesante, des faits violents et dérangeants. L'auteur nous raconte une enfance sacrifiée, un parcours qui mène fatalement les personnages à commettre l'irréparable. Quatre narrateurs, quatre hommes liés par un passé tragique et par leur déracinement de leur pays d'origine, l'Algérie. Les mots sont crus mais très bien écrits et ce livre continue à hanter le lecture, même une fois la dernière page achevée.
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