Les romans indispensables de cette rentrée littéraire de janvier 2018
À la fin de Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d'informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve:aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d'écrivain. Car elle s'affirme comme une auteure importante et l'écriture l'occupe de plus en plus, au détriment de l'éducation de ses deux filles, Dede et Elsa. L'histoire d'Elena et de Nino est passionnelle, et bientôt Elena vit au gré de ses escapades pour retrouver son amant. Lors d'une visite à Naples, elle apprend que Lila cherche à la voir à tout prix. Après avoir embrassé soixante ans d'histoire des deux femmes, de Naples et de toute l'Italie, la saga se conclut en apothéose. Plus que jamais, dans L'enfant perdue, Elena Ferrante nous livre un monde complet, riche et bouillonnant, à la façon des grands romanciers du XIX? siècle, un monde qu'on n'oublie pas.
Les romans indispensables de cette rentrée littéraire de janvier 2018
Ce quatrième tome de l'épopée "l'amie prodigieuse" à l'immense et rare mérite de ne pas s'ésouffler. Un vrai régal que de suivre cet entrelas d'existences qui construisent une vie.
Voilà, c’est fini…
Et pourtant j’aurais tant voulu que cela continue, pour tout savoir, tout comprendre, voir ce qu’il serait advenu de l’amitié d’Elena et Lila dans leurs vieux jours…
Parce que si la fin de l’histoire boucle la boucle, en quelque sorte, puisqu’on s’en revient à l’épisode des poupées, celui qui marquait le début de la saga et de l’amitié des deux fillettes 50 ans plus tôt, cette fin, donc, n’en reste pas moins ouverte, d’une certaine façon.
Tout savoir, tout comprendre, parce que tous les mystères ne sont pas résolus, tous les comportements ne sont pas expliqués, et surtout, parce que cette histoire ne révèle que le point de vue, les interprétations et les extrapolations de la seule Elena. J’aurais donné cher pour connaître la version de Lila, et comprendre ce qui s’est passé dans sa « tête folle » tout au long de ces années.
Mais voilà, c’est la vie, c’est comme ça…
Je termine cette saga prodigieuse avec un pincement au cœur, tant je me suis attachée à ces héroïnes et à leurs univers, et avec un sentiment de perte. La perte, d’ailleurs, présente jusque dans le titre, marque ce dernier volume. Pouvait-il en être autrement, quand toute la saga trouve son fondement dans la perte des poupées ?
La perte des illusions amoureuses (ah, le beau Nino et ses promesses d’amour éternel) et politiques (les convictions se sont émoussées devant la violence, les compromissions, la corruption), la perte de la jeunesse (et l’arrivée de la vieillesse et de ses affres, avec la mort en ultime point de mire, mais chaque fois plus proche) et de l’innocence (déjà sérieusement entamée par la violence des années de plomb, mais cette enfant perdue… bon sang, quel drame sidérant…), ce qui nous vaut un tome plus sombre que les précédents, où malgré l’âpreté de la vie, toutes les difficultés se surmontaient tant bien que mal. Cette fois, on sent bien que tant Lila qu’Elena marchent, à leur tour, au bord de l’abîme…
Les repères sociaux et religieux se brouillent aussi, on vit ensemble sans être marié, on se marie sans passer par l’église, on ne baptise plus les enfants, les femmes quittent le foyer et prennent leur indépendance.
Ce qui ne se perd pas, ne change pas, c’est la complexité, l’ambiguïté de la relation entre Elena et Lila. Lena, désormais écrivaine reconnue, n’en finit pas de s’interroger sur la manière dont Lila a influencé son écriture. Lena a-t-elle écrit ce qu’elle voulait réellement écrire, ou, inconsciemment, ce que Lila a voulu qu’elle écrive ? A-t-elle écrit par procuration, Lila a-t-elle vécu ses propres rêves à travers l’écriture de Lena ?
Chronique d’une amitié et chronique sociale, la saga d’Elena Ferrante a tenu ses promesses jusqu’au bout, bouclant plus d’un demi-siècle d’histoire italienne sur plus de 2000 pages. Captivante, intelligente, réaliste, sans artifices, sincère, intense, bouillonnante, comme la vie, elle se termine sans répondre à toutes les questions.
D’ailleurs, qui pourrait dire, d’Elena ou de Lila, laquelle est véritablement « l’amie prodigieuse » ?
Ça passe ou ça casse et pour moi c'est tellement bien passé que j'en ai redemandé encore et encore. J'ai avalé tous les tomes, j'étais captivée par la vie de ces deux femmes et par toute la vie du sud de l'Italie des années 50 à aujourd'hui. L'écriture est fluide, précise, presque chirurgicale et chaude en même temps. Quelle tristesse quand j'ai tourné la dernière page du dernier tome ...
J'ai enfin fini cette sage ouverte depuis des années. Pas mécontente, j'ai passé un excellent moment avec toutes ces vies qui s'entrecroisent et se cognent. Je reste aussi éblouie par ce souffle imaginaire qui file les évènements de manière nette et sans coupure, où tout s'enchaîne de manière naturelle.
A la fin du troisième tome de « L’Amie Prodigieuse », Elena s’apprêtait à faire voler son mariage en éclat pour enfin vivre son grand amour avec Nino. « L’enfant perdue » commence donc à ce moment là pour s’achever dans les années 2000, avec deux femmes de plus de 70 ans dont l’une a disparu (voir les premiers chapitres du premier tome). Ce quatrième et dernier tome est clairement le plus dense, le plus long et le plus difficile à résumer. D’abord c’est lui qui s’étale sur la plus grande période, commençant dans les années 70 pour s’achever au siècle suivant. Et puis, de facto, il se passe mille choses dans la vie d’Elena comme dans celle de Lila. La première met un temps infini à se rendre compte que son Nino est la même exacte planche pourrie que fut son père, elle en aura avalé des couleuvres avant d’enfin comprendre qu’on ne fait pas sa vie avec un homme comme lui, on la gâche. Lila, adoucie, réussit à faire revenir son amie à Naples et renoue avec elle des liens qui semblaient perdus. Le fragile équilibre que les deux amies semblent enfin avoir réussi à trouver va se briser lorsque le drame absolu survient, celui qui donne son titre au livre. Dés lors, la vie de Lila bascule de nouveau et l’amitié d’Elena ne pourra plus l’aider. Plus dense mais aussi plus équilibré que les deux tomes précédents (dont Lila aura été assez absente), « L’Enfant Perdu » met un point final à une histoire d’amitié qui n’aura jamais trouvé son point d’équilibre. Lila a une personnalité trop forte, trop entière et trop changeante, elle découragerait n’importe quelle amie comme elle décourage les hommes, elle écrase tout de sa personnalité et on devine qu’elle finira sa vie seule et enfermée dans ses certitudes. Elena, quant à elle, malgré sa réussite, sa carrière, ses trois enfants n’arrivera jamais à se débarrasser de ce sentiment d’infériorité qu’elle a chevillé au corps quand elle évoque son amie d’enfance. Et puis il y a la toile de fond d’une saga qui aura embrassé 60 ans d’histoire italienne contemporaine. Rien n’aura été éludé par Elena Ferrante : la corruption qui gangrène la vie politique italienne, la drogue de la Camorra qui inonde la région de Naples dans les années 80-90, l’effondrement des idéologies et l’avènement du Berlusconisme, les règlements de comptes, la violence politique de l’extrême gauche, la « trahison » des repentis, l’émergence inéluctable de l’informatique qui révolutionne tout, cette Italie du Sud toujours méprisée, toujours à la traine, toujours trop pauvre, on retrouve toutes ces choses bien connues au fil des pages. Plus long et plus dense que les trois premiers tomes, ce dernier opus semble un peu trainer en longueur sur la fin. Les destins de tous les protagonistes de la saga se scellent, pour un certains nombre de façon très funeste. J’ai mis un temps certain à lire cette saga et particulièrement ce gros dernier livre, elle restera comme une leçon d’histoire italienne et une formidable histoire d’amitié entre deux femmes qui n’avait rien d’autre en commun que la ville de Naples coulant dans leurs veines.
Elena ferrante clôture sa saga italienne avec ce 4ème tome que j’ai aussi beaucoup aimé. 60 ans de la vie de 2 femmes des années 1950 à nos jours. 2 femmes qui se seront aimées, détestées, repoussées…
Dans ce dernier volume, après s’être séparée de son amant, Elena revient à Naples s’installer au quartier dans l’appartement au dessus de celui de Lila.
Elles vont se rapprocher et retrouver une certaine complicité lorsqu’elles vont toutes deux tomber enceintes en même temps.
Bien que j’ai eu du mal à éprouver de la sympathie pour Lila qui pourtant m’a fasciné autant qu’elle a fasciné tous ceux qu’elle a croisé, je me suis davantage attachée à elle ici car elle fait voir un aspect d’elle plus agréable, même si elle reste toujours aussi désarmante avec son franc parler et sa franchise.
Vivant dans une grande proximité, les 2 filles aînées d’Elena vont s’attacher à elle avant de grandir et que de nouveaux problèmes émergent, dont un événement particulièrement terrible qui marquera un tournant tragique dans leur histoire.
Si la fin n’est pas celle que j’aurai souhaitée, elle reste dans l’optique mystérieuse voulue par l’auteure. Il ne pouvait en être autrement. Lila restera Lila jusqu’au bout. Différente. Implacable. Insaisissable.
Une belle saga sur une amitié plus que particulière.
Je termine cette formidable saga le cœur serré après avoir traversé 50 ans d’histoire italienne et avoir partagé l’amitié tumultueuse et indéfectible d’Elena et Lila.
Ce quatrième récit clôt avec brio et émotion une épopée merveilleuse et intimiste.
Que dire de pages aussi denses ?
La plume d’Elena FERRANTE m’aura enchantée, surprise, bercée et elle a l’art et la manière de témoigner des petits riens et grands évènements qui remplissent une vie, d’interroger à juste titre tout un chacun. Je trouve même qu’au fil des quatre volumes, elle a gagné en intensité et en maturité.
La vie, l’amitié, l’amour, la loyauté, la jalousie, l’amertume, les joies et les douleurs d’une vie, les choix qui nous entraînent, le poids des origines, quel livre !
J’avoue avoir ressenti une certaine nostalgie teintée de tristesse après avoir tourné la dernière page, le temps va passer, je lirai d’autres livres mais l’Amie Prodigieuse restera à part dans ma mémoire.
Une belle saga de terminée !
Une histoire d'amitié, un voyage au coeur de l'Italie, de la violence, des retournements de situation... C'est un cocktail bien rempli que nous propose cette saga !
Je sais que ce roman partage. Et je peux le comprendre avec l'écriture et la violence des mots choisis,et les nombreux personnages. Mais personnellement, je me suis attachée à Lenù et Lina, qui sont de sacrés personnages et j'ai aimé suivre leur évolution au cours des quatre tomes. Une évolution d'ailleurs fulgurante, et une amitié quelque peu mouvementée !!
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