Des auteurs venus du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Maroc, du Sénégal et de la Tunisie
Dans une contrée imaginaire, voici l'histoire du Don, vieil apiculteur qui menait une vie d'ascète auprès de ses abeilles, loin de ses souvenirs et des hommes.
Un matin, il découvre les corps inanimés de ses « filles » dans leur ruche de montagne :
C'est que la marche du monde vient de le rattraper, mettant le sien en péril. Pour le protéger, il lui faudra renouer avec ses semblables et se mettre en quête de réponse, de son village jusqu'à la capitale, et même jusqu'au Japon.
Des auteurs venus du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Maroc, du Sénégal et de la Tunisie
"L'Amas ardent" de Yamen Manai est écrite sous la forme d'un conte, offrant un portrait profondément enraciné de la Tunisie post-révolution de 2011. Au coeur de cette histoire, se trouve le personnage du Don, un apiculteur vieillissant dont les ruches sont décimées par un mal mystérieux. Avec l'aide de ses proches et des habitants du village, le Don entreprend un voyage pour comprendre et résoudre ce problème qui perturbe la quiétude de leur paisible contrée.
Ce récit se révèle être une métaphore puissante et subtile des bouleversements politiques et sociaux qui ont secoué la Tunisie après la révolution. le mal qui frappe les abeilles est une représentation des forces extérieures de l'obscurantisme et de l'intégrisme politique qui menacent la stabilité du pays. L'auteur utilise cette allégorie avec brio pour explorer les défis auxquels est confrontée la Tunisie moderne. L'un des passages où les « barbus » déposent des vêtements, des caisses d'affaire utiles dans le village m'a beaucoup heurté dans ce côté manipulation… Ou comment se servir de la misère pour endoctriner…
Le style narratif de Yamen Manai est à la fois comique, insolent, parfois teinté d'humour noir, philosophique et attentionné, mais aussi sans concession. Cette variété de tonalités reflète la complexité de la situation politique et sociale à l'époque, tout en ajoutant une réflexion au récit. L'auteur offre également des clins d'oeil subtils à l'actualité, tout en critiquant avec intelligence et satire ces extrémistes religieux. J'ai envie de dire que les abeilles sont la raison et l'occasion de dire ce qu'on souhaite, montrer et placer au grand jour.
Les abeilles symbolisent bien plus que de simples insectes. Elles incarnent la pureté, la vitalité et la précieuse harmonie de la nature au sein d'une communauté rurale tunisienne. Leur mystérieuse disparition, causée par un mal venu d'ailleurs, représente la menace qui plane sur cette tranquillité, parallèlement aux perturbations rencontrées dans le pays. À travers les abeilles, l'auteur nous invite à réfléchir à la fragilité de l'équilibre entre tradition et modernité, tout en soulignant la nécessité de préserver la beauté et la vitalité de la nature pour l'avenir.
En bref : "L'Amas ardent" n'est pas qu'simple divertissement, car il offre une réflexion profonde sur les enjeux sociaux et politiques de la Tunisie et du monde contemporain. Il célèbre la résilience et explore la manière dont la tradition et la modernité s'entrelacent et s'affrontent. Une lecture riche, nuancée, pleine d'émotions et d'humour.
Le Don élève ses abeilles, ses filles. Appréciant le calme et la quiétude de cette vie retirée dans un village d'un pays qui ressemble à s'y méprendre à la Tunisie.
Ce pays a eu à sa tête un Vieux, chassé par un Beau, lui-même expulsé du pouvoir par une révolution...toute ressemblance avec une situation ayant existé n'étant clairement pas fortuite.
Un jour, le Don observe un phénomène inquiétant : des milliers de ses filles sont mutilées par un ennemi inconnu de tous... S'ensuit une recherche effrénée pour trouver une solution, pour sauver les autres ruches d'une mort certaine.
Ce roman est un vrai coup de cœur, une œuvre poétique et puissante.
L'on y parle d'abeilles, certes, mais de tellement d'autres choses. Cette lutte pour sauver ces insectes est une formidable allégorie, une image de la vie, menacée par l'obscurantisme.
Yamen Manai nous montre comment l'espoir d'une révolution populaire a laissé la place à des fanatiques.
Comment la pauvreté a facilité l'appropriation de la révolution par des hommes qui ont bien compris qu'un bulletin de vote peut s'acheter à coût de caisses de vivres ou de vêtements.
Comment les femmes ont été enfermées ou se sont enfermées volontairement dans un monde rigoriste.
Comment la culture et la connaissance cèdent le pas au consumérisme. À l'égoïsme forcené.
À l'inverse de cette obscurité, la lumière et la sagesse du Don, celle de la création face à la haine des autres résonne comme un oasis d'humilité et de bonté.
Si la tristesse se ressent à chaque page, face à ce gâchis venu et à venir, il n'en demeure pas moins qu'une grâce et une espérance sont également présentes.
Ce roman dont j'ai savouré chaque page est encore une très belle découverte aux éditions Elyzad que je vous invite à découvrir.
En Tunisie, Le Don est un apiculteur, retiré du monde pour mieux s’occuper des abeilles, qu’il surnomme amoureusement « ses filles ».
Un jour, il retrouve une ruche complètement exterminée. En menant son enquête, il découvre qu’il s’agit de frelons asiatiques géants, 7cm, quand même de long… Il va alors rechercher comment protéger ses filles.
En même temps, on suit la vie de son village, indifférent et blasé de basculer d’un dictateur à l’autre. Puis envahi par les promesses et les cadeaux des fanatiques religieux à l’aube d’une nouvelle élection.
J’ai beaucoup aimé ce roman court, dense et original.
- Une magnifique ode à la nature avec la description des abeilles, de leur travail, de l’amour du Don pour elles.
- Un personnage attachant, qui choisit une vie simple, proche de la nature, sans les artifices et les faux-semblants d’une société de pouvoir. Un personnage attachant, ni mièvre, ni « baba-cool », fortement engagé dans son combat.
A un moment du récit, un universitaire appelle le Don, « un quêteur de savoir » : « L’alchimie de l’humilité, de l’espoir et de la détermination. Une expression d’une rare noblesse ». On pourrait qualifier le Don de « belle personne ».
- Une fable poétique et puissante où les frelons symbolisent les fanatiques religieux qui envahissent le pays.
« Entre ses mains (celles de Don) des bêtes animées par leurs instincts et face à lui, des êtres animés par leur libre arbitre. (…) Qui étaient les véritables monstres ? »
Une fin surprenante, qui symbolise l’espoir d’une paix retrouvée.
L’écriture est simple, précise, évocatrice car personnalisée à chacun des personnages. J’ai souri et vu la scène du sermon de l’imam avec la réaction des villageois. Une observation très fine et souvent humoristique.
Une vraie réussite.
Un seul bémol : j’ai trouvé que le roman ne démarrait qu’à partir de la moitié, en prenant une forme bien plus dramatique et intéressante
le Don, il l’a mais Don, c’est son nom, il est apiculteur au fin fond de la Tunisie vers Nawa, et les abeilles sont ses filles, il veille sur elle, les caresse, les aime profondément, sincèrement. Au village, il est considéré comme un sage
Or, un matin, il trouve ses « filles » massacrées, littéralement coupées en deux. Il veut savoir ce qui est arrivé et surveille l’arrivée de l’intrus qui se révèle être une énorme frelon. Il ira jusqu’à la source de son malheur.
Chemin faisant, il rencontre des groupes en jeep qui lui sont inconnus et l’interpellent. Qui sont ces gens ?
Après de longues recherches, il sait ce qu’il va et doit faire pour sauver ses filles.
Le début de son enquête le mène au village où les habitants ont troqué leurs vieilles fringues contre des vêtements laissés là, à leur intention, par les barbus avec la recommandation de bien voter pour leur parti. « Les femmes étaient de noir nippées de la tête aux pieds, et les hommes, qui avaient lâché leur barbe, étaient flanqués de longues tuniques et de coiffes serrées. Tous le saluaient en récitant moult et moult prières sur des prophètes qu'il connaissait et d'autres qu'il ne connaissait pas. Plus rien ne lui était familier. » Là se trouve le départ des destinées !
Un livre à deux lectures sur l’invasion et l’attaque. L’invasion et l’attaque des ruches par le frelon asiatique et l’invasion des islamistes en Tunisie, l’embrigadement des plus démunis.
Une très belle allégorie où comment prendre modèle sur les abeilles pour mieux se défendre contre l’envahisseur.
L’air de rien, avec beaucoup d’humour, de poésie, d’images, Yamen Manal raconte la Tunisie, les fous de dieu qui n’hésitent pas à tuer, juste pour tuer, comme le frelon asiatique aime détruire les essaims d’abeilles.
L’entraide, l’intelligence, la générosité, la curiosité sont autant de remparts contre l’obscurantisme d’où qu’il vienne, telle pourrait être la conclusion de cette belle fable. Le respect de l’humain comme de la nature permet aux hommes de vivre en bonne harmonie.
L’amas ardent m’a touchée car j’ai une ruche ou deux et j’aime à les regarder, l’été, butiner les lavandes plantées pour elles et les autres butineuses. Apprenons d’elles la technique du buisson ardent !
Un livre, un conte à mettre entre toutes les mains.
Est que c est un crime et pourquoi et le pauvre vieil homme cherche peut être désespérément un livre a decouvrir avec plaisir
Une menace sans précédent bouleverse la routine de Don, un apiculteur solitaire. Pour sauver ses ruches, il va devoir sortir de sa zone de confort et renouer avec un monde qui avait fait le choix de quitter il y a quelques années !
Ce thriller apicole sur fond de manigance et de tractation politique et pseudo-religieuse est passionnant ! Passionnant ! Passionnant ! L'histoire est captivante, les problématiques soulevées sont intelligentes (et abordées sans concessions) et les personnages sont canons. Il a le pouvoir d’une fable, celui de nous donner une leçon de façon plaisante. C’est un roman consensuel : chacun y trouvera son plaisir.
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