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Jean Hatzfeld dévoile son métier de reporter de guerre en terre de combats et nous livre un récit qui se lit à un train d’enfer.
D’une écriture dynamique, il convoque ses souvenirs alors qu’il est envoyé en mission par son journal Libération, pour couvrir le conflit yougoslave.
Cet écrivain a un don exceptionnel d’observation des êtres humains, des paysages et de la nature environnante. Son œil filme la guerre avec une précision remarquable. Son vécu nous bascule dans une atmosphère d’authenticité saisissante.
On sent les fumées, les terres retournées, le sang, la charogne, les eaux croupies. On entend le métal des armes, le fer des rockets qui éclatent, les bombes qui explosent. Fer : chenilles, tanks, tubes de fonte, bombes, balles, Kalachnikovs, rafales, pelleteuses, mortiers, orgues de Staline. Ruine. Cadavres. Putréfaction. Hôpitaux. Monde médical. Urgences. Journalistes. Photographes. Assassins et victimes. «Survivants fantomatiques » Vukovar dans les décombres. Population assiégée qui se terre dans les sous-sols d’immeubles détruits, dans des galeries souterraines. « Je mesurai aussi la formidable énergie déployée par ces gens pour survivre naturellement à la fatalité de la guerre. »
Il nous entraine avec lui et ses camarades sur les routes de check point en barrages, de dangers en accalmies, pour rapporter un témoignage de l’horreur et de l’absurdité jusqu’à ce qu’une rafale de balles dum-dum tirées par 3 tueurs percent la carrosserie de sa voiture qui ne répond pas à sa demande d’accélération. Ces balles le blesseront grièvement et ce sont ces mêmes 3 snipers réalisant qu’ils viennent de viser un journaliste français, qui vont l’extirper du véhicule et le conduire vers les urgences médicales. Allongé dans un fossé de Sarajevo, la jambe déchiquetée, perdant son sang, Jean Hatzfeld nous livre des pages stupéfiantes en relatant tout ce qui lui vient alors à l’esprit. Il finira par être rapatrié avec 17 aiguilles de perfusion plantées dans le corps. C’est avec délicatesse, pudeur et modestie qu’il nous fait partager une année d’hospitalisation et de rééducation en France.
Aussitôt rétabli, il repartira à Sarajevo et nous embarquera à nouveau dans les rues, la fumée, les gravats, le regard des enfants, les hôtels et bars où se retrouvent les journalistes et photographes, les copines et les parties de poker entre potes, les bagnoles cabossées. Il nous fait une place près de lui, accoudé à la fenêtre de sa chambre d’hôtel et alors on voit ce musulman jogger qui en dépit des haines ethniques qui font rage, indifférent au danger, court chaque jour le long de Sniper Alley dans une ville bombardée et en feu, truffée de tireurs planqués.
« (…) il en est de cette guerre comme d’un incendie allumé par des mômes rageurs : une couverture aurait suffi pour l’éteindre le premier été, quelques Canadair auraient suffi quelques mois plus tard ; désormais, il faudra attendre que les dernières poutres se consument pour s’apercevoir que les haines ethniques n’étaient pas plus vives ici que dans les pays voisins. Au Liban, j’avais compris que de tueries en destructions la guerre échappait peu à peu à la logique politique et au bon sens populaire. Plus tard la folie rwandaise va illustrer plus spectaculairement cette constatation. Au-delà d’un degré de violence, la guerre vit dans une sorte d’autarcie mentale. »
« Les gens réapprendront à vivre ensemble, génération après génération, comme ils l’ont déjà fait par le passé, et parce qu’ils n’ont rien trouvé de mieux. »
Ce livre édité en 1994 reste d’actualité. Les guerres qu’elles soient d’antan, d’hier, d’aujourd’hui ou demain, restent les mêmes et posent toujours cette même question à savoir sur quel bouton déclencheur de haine, des êtres humains peuvent- ils appuyer au fond d’eux-mêmes pour créer l’abomination.
Quant au métier de reporter de guerre, il reste aussi le même avec la différence de technologies de communication plus rapides. Ces aventuriers aiment ils la guerre ou aller à la guerre ? Toujours est-il qu’ils sont des témoins essentiels sur la route de la paix.
Captivant.
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