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Conte cruel Hélène est rejetée par son père qui la trouve laide, car sa laideur est une nuisance au sculpteur et esthète qu'il est. Chassée du domicile paternel, la jeune femme décide de haïr son sexe et de vouer à son tour un culte aux arts.
Personnage hors norme, courageux et au caractère fort, Hélène finit par assumer sa différence, prend le parti d'être originale et étrange, et laisse libre cours à son intellect. Elle, qui se cachait du monde, devient l'égale des hommes, se mue en figure publique reconnue du tout-Paris, et son salon attire artistes et érudits en vogue !
Sa réussite mondaine suffira-t-elle à son bonheur ? Et peut-elle si aisément échapper à sa condition de femme ?
Juliette Adam, sous un nom de plume, offre avec Laide un conte cruel sur le dictat du beau et les relations femmes-hommes.
Le poids des apparences.
Hélène était une enfant charmante, aussi belle que sa mère, adorée par cette dernière et par son père, sculpteur. Merveilleuse œuvre d’art incarnée de ce couple.
Mais une maladie subie dans la jeunesse la laisse maigre, le teint cireux, et pour résumer, la jolie enfant est devenue laide.
Elle grandit solitaire, repoussée par son père, devenu veuf, qui n’admire que la beauté et rejette le caractère bon et doux de la jeune femme. Ses seuls amis sont un peintre, Romain, et son fils, Guy.
Ce dernier, peintre également, est un frère de cœur pour Hélène mais aussi un libertin qui multiplie les conquêtes sous le beau soleil italien.
Le père d’Hélène, Martial, ne supporte plus la laideur de sa fille et décide de la forcer à prendre son indépendance et à aller vivre dans l’hôtel particulier que lui ont légué ses grands-parents.
La jeune femme, désespérée, décide de ne pas se laisser abattre et d’afficher au grand jour son excentricité et son intelligence, son goût de l’art, bref de se montrer là où elle n’avait été que cachée.
Jolie découverte que ce roman. Je ne connaissais pas Juliette Lamber et c’est avec plaisir que j’ai découvert sa plume même s’il m’a fallu un petit temps pour vraiment entrer dans l’histoire.
Celle-ci est très intéressante et demeure encore actuelle : la beauté est présentée comme une vertue et la chère Hélène, parée de toute les autres mais dénuée de celle-ci, est condamnée à n’être que rejetée.
Le roman offre un portrait de femme passionnant. Hélène a conscience de sa laideur, qu’elle se reproche, et même si elle tente de trouver une forme d’apaisement, sa vanité est blessée par le manque de considération qu’elle subit. Pour autant, elle décide de ne pas paraître comme faible.
Le personnage de Guy est aussi intéressant, celui d’un libertin qui recherche la passion, l’intranquilité, un émerveillement sans cesse renouvelé auprès de femmes sans vraiment réaliser que cet amour est forcément éphémère et que nul ne peut être surprenant, jour après jour, lui non plus d’ailleurs.
Mon bémol principal concerne la fin du récit, j’avoue qu’elle m’a un peu déçue, mais je ne peux pas en dire trop ici.
Mais je reste, dans l’ensemble, sur un ressenti positif et j’ai hâte de découvrir d’autres titres de cette maison d’édition.
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