Transhumance...
Le mot fait penser à l'errance, à l'évasion, au nomadisme, au départ qu'un motif rend inéluctable, avec sa part d'incertitudes et de regrets, certes, mais aussi de défi, tant est fort l'espoir d'un renouveau.
On l'utilise à propos des abeilles dont les ruches sont conduites vers de nouvelles floraisons. Les médias l'emploient aussi pour désigner la migration annuelle de celles et ceux qui recherchent les effets régénérants du soleil, de la plage et du farniente. Mais ce qu'il évoque surtout, quand l'herbe manque et qu'il faut partir la chercher ailleurs, c'est le déplacement annuel des grands troupeaux d'herbivores.
Nous verrons que la transhumance concerne d'abord, historiquement et majoritairement, des ovins, conduits par des bergers de métier d'un "humus" à l'autre, soit des territoires très différents, souvent distants de plusieurs centaines de kilomètres.
C'est elle dont nous explorerons l'histoire et le fonctionnement, elle qui met si bien en lumière les rapports symbiotiques qui, depuis si longtemps, lient l'homme et l'animal à leur environnement naturel.
Celles et ceux qui, lors des fêtes de la transhumance, regardent avec émotion et tendresse le troupeau passer, n'y perçoivent souvent que la simulation d'une pratique éteinte. Pourtant, la transhumance, même en camion, est toujours bien vivante. Le maintien de paysages et d'équilibres naturels en dépend, ses productions nous sont essentielles... Mais rien n'y fait, la nostalgie l'emporte, empêchant qu'une solidarité active s'exprime en faveur des transhumants et de leur pratique. Espérons que les pages qui suivent dissiperont cette vision passéiste et diront pourquoi la transhumance doit perdurer.
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