Aimer quelqu'un c'est être accueillant, mais c'est tout autant être exigeant à son égard. Ainsi aimer l'homme ce n'est pas forcément lui vouer un culte, faire de lui un dieu ; aimer la démocratie, ce n'est pas forcément céder aux passions démocratiques liées à l'égalité ou à la sécurité.
Le transhumanisme promet d'en finir avec la mort en s'appuyant sur les biotechnologies. Mais est-ce vraiment avoir le souci de l'être humain que lui proposer l'éternité moyennant quelques appareillages ? L'homme « augmenté » peut-il devenir la figure de l'homme libre ? En finir avec l'accouchement ou avec la différence sexuelle, donner pour objectif à l'éducation la réussite pour tous et à l'action politique le risque zéro :
De quel prix paie-t-on ces fausses promesses ? En un mot sert-on vraiment le genre humain quand on se donne comme but à son sujet de faire advenir cet homme-Dieu que Luc Ferry inscrit dans l'humanisme de l'homme moderne ?
Et si nous cessions de promouvoir l'homme-Dieu, ce colosse aux pieds d'argile qui veut nous sauver de nos limites ? Finissons-en avec le nihilisme de l'orgueil comme avec celui du désespoir. Acceptons ce qui nous fait vivre. Nous le pouvons, si nous le voulons.
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