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«Il commence à chanter en arabe. Je saisis quelques mots comme benti, goulti ou jbel et, évidemment, tous les mots que la colonisation a influencés tels que Francia, musiqa, immigri, faliza, miseria, carta. Je devine, à ses yeux qu'il ferme de temps à autre, à la tonalité de sa voix, aux notes qui viennent du fond de sa gorge, aux voyelles qu'il étire à en perdre le souffle, qu'il parle de l'Algérie, de son village, de sa famille, de sa culture, de tout ce que la guerre l'a contraint à laisser loin derrière lui.» Après la guerre d'Algérie, après l'errance, les parents de la narratrice s'installent en Vendée, à Fontayne, dans un lotissement qui regroupe neuf familles. Les petits jouent, les grands s'interrogent sur l'avenir, les parents travaillent et aménagent leur maison pour oublier le passé. Chez les Benali, il reste des traces d'avant l'exil : les souvenirs incomplets du père, les portraits de proches inconnus, un uniforme de l'armée française, la langue arabe qui revient parfois. Enquête familiale et sociologique, La source des fantômes raconte une enfance des années 1980, sans cesse interrogée par la narratrice adulte.
J'imagine que le roman que je viens de fermer est d'inspiration autobiographique. Si ce n'est pas le cas, il aurait pu l'être. Une famille d'origine algérienne s'est installée dans un lotissement calme en Vendée, à Fontayne, qui tient son nom d'une source. Après avoir été harki lors de la guerre d'Algérie, le père a choisi la liberté en vendant des merguez dans un camion ambulant pour divers événements. Les enfants font passer le temps en inventant divers jeux dehors. Une certaine langueur se dégage de cette lecture. Des moments simples, des instants de vie, comme des instantanés, qui nous plongent dans l'ambiance des années 80 : amours de jeunesse, fermeture des industries françaises, émissions télévisées, racisme, ennui... Il n'y a pas vraiment d'histoire dans ce livre. Il s'agit plutôt d'une ambiance qui redonne le goût d'une époque passée. Ce n'est pas désagréable mais ça ne m'a pas captivé. Quelques descriptions du futur de la narratrice parsèment le livre comme pour montrer ce qu'il adviendra de tout ce dont on est témoin dans ce texte. Je me suis un peu ennuyée, et j'ai donc mis du temps à lire ce récit pourtant court. Un roman pour les nostalgiques et les amateurs des années 80. Il m'a manqué un fil conducteur et je ne crois pas que je retiendrai grand chose de ce texte, pourtant très bien écrit.
Ce récit personnel et autobiographique de l'autrice revient sur sa vie, ses parents d'origine algérienne qui ont fuit lors de l'indépendance et sa construction dans un environnement où le mélange des cultures n'était pas encore une question d'intégration.
Elle évoque aussi le côté social avec l'époque où la valeur travail et le rôle de l'employeur avaient une haute estime et son délitement dans les années 1990/2000 avec les plans sociaux et les délocalisations qui ont profondément bouleversé la vie dans certaines régions.
La pudeur aussi des souvenirs de sa vie familiale et de ses parents qui ont marqué sa construction personnelle sont des passages très touchants dans cette lecture.
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