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La sculpture de Thasos ; corpus des reliefs II ; reliefs à thèmes héroïques

Couverture du livre « La sculpture de Thasos ; corpus des reliefs II ; reliefs à thèmes héroïques » de Bernard Holtzmann aux éditions Ecole Francaise D'athenes
Résumé:

Les héros - ces mortels dont les Grecs perpétuaient par un culte la personnalité exceptionnelle - étaient particulièrement en honneur à Thasos : on y célébrait tous les ans la fête, inconnue par ailleurs, des Hèroxénia. Cela explique le grand nombre de reliefs à sujet héroïque qu'on a découverts... Voir plus

Les héros - ces mortels dont les Grecs perpétuaient par un culte la personnalité exceptionnelle - étaient particulièrement en honneur à Thasos : on y célébrait tous les ans la fête, inconnue par ailleurs, des Hèroxénia. Cela explique le grand nombre de reliefs à sujet héroïque qu'on a découverts à Thasos depuis le milieu du XIXe siècle. Le présent volume en rassemble plus de deux cents, inégalement répartis entre deux thèmes : le cavalier et surtout le banqueteur, tous deux d'origine aristocratique. Mieux que dans toute autre cité, on peut suivre à Thasos l'évolution de ces thèmes pendant huit siècles. Jusqu'à l'époque hellénistique, ces reliefs sont votifs : rares et ambitieux, ils sont l'oeuvre de bons sculpteurs. Le grand relief à banquet d'Istanbul est un des chefs d'oeuvre du genre, probablement issu du même milieu artistique que le peintre Polygnote qui, au même moment, donne ses lettres de noblesse à la peinture murale. Depuis la fin du IVe siècle, la banalisation de l'héroïsation, progressivement étendue au commun des mortels, fait passer ces reliefs du votif au funéraire, au prix de remaniements dans leur morphologie et leur composition. Pour le cavalier, le succès tardif du chasseur de sanglier est lié à l'essor, en Grèce du Nord et dans les Balkans, du culte d'Hèrôn/s, dieu thrace facilement assimilé au héros grec. Quant au banquet, dépouillé de ses accessoires, ce n'est plus qu'un tableau de famille, ressassé par des ateliers d'art funéraire au savoir-faire limité.


The heroes - mortals whom the Greeks worshiped in order to perpetuate their strong personnality - took pride of place in Thasos: every year the city celebrated the feast, otherwise unknown, of Heroxenia. This explains the large number of heroic reliefs that have been discovered in Thasos since the mid-nineteenth century. This volume brings together over two hundred reliefs, unevenly divided between two themes: the rider, and more importantly, the banqueter, both of aristocratic origin. In Thasos, the evolution of these themes can be followed more closely than in any other city, over eight centuries. Until the Hellenistic period, these reliefs are votives: rare and ambitious, they are the work of very skilled sculptors. The famous banquet relief from Thasos at the Museum of Istanbul is one of the masterpieces of its kind, probably from the same artistic background as the painter Polygnotos of Thasos, famous for his mural compositions. From the end of the fourth century, the spread of heroisation, progressively extended to the common people, sees these reliefs move from votive to funerary, at the cost of changes to their morphology and composition. For the rider, the late success of the boar hunter is linked to the rise, in northern Greece and the Balkans, of the cult of Heron/s, a Thracian god who can be easily assimilated with the greek hero. As for the banquet, stripped of its accessories, it becomes no more than a family scene, produced by workshops of funerary art with limited skills.

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