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La psychanalyse de l'enfant à l'épreuve de la guerre

Couverture du livre « La psychanalyse de l'enfant à l'épreuve de la guerre » de Dany Khouri-Dahdouh aux éditions Eres
  • Date de parution :
  • Editeur : Eres
  • EAN : 9782749264202
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Une psychanalyste de terrain nous conte son expérience (dans des conditions excessivement dangereuses) avec des patients (enfants, adolescents et adultes) ayant vécu ainsi que leur famille parfois sur plusieurs générations des violences sociales extrêmes. Elle met sa clinique singulière au... Voir plus

Une psychanalyste de terrain nous conte son expérience (dans des conditions excessivement dangereuses) avec des patients (enfants, adolescents et adultes) ayant vécu ainsi que leur famille parfois sur plusieurs générations des violences sociales extrêmes. Elle met sa clinique singulière au service des cures dites classiques :
Réflexion sur l'écoute, le cadre et le type d'intervention.

Cet essai psychanalytique qui nous emmène au Liban déchiré par la guerre - mais cela pourrait être en Syrie, en Afghanistan, ou dans tout autre pays dont nous accueillons les réfugiés - part à la recherche du fil rouge qui mène au cri muet des enfants polytraumatisés par les violences sociales. À la manière des matriochkas, un chapelet d'énigmes et de rébus, emboîtés les uns dans les autres, nous permet de suivre le cri muet de l'épicentre du traumatisme dans une trajectoire qui transperce les générations. Cette expérience professionnelle atypique déclenche deux questionnements majeurs :
Comment entendre la parole ? Comment travailler en tant que psychanalyste en dehors du cadre d'une cure type ? Comment travailler également avec ce qui n'est pas mentionné verbalement en séance ?

« Ce travail est le fruit de réflexions qui ont cheminé en moi, depuis plus de dix ans, en tant que psychologue-psychanalyste exerçant au Liban, et confrontée à une clinique dite « de l'extrême ». Je travaillais auprès de patients, petits et grands, « difficiles » et dans des conditions particulièrement délicates au quotidien. En effet, le cadre clinique et thérapeutique était souvent à créer et à « bricoler ». Je devais faire des efforts pour maintenir la constance du cadre, au sein de structures (organismes non gouvernementaux et/ou couvents) chaotiques, implantées dans un pays plongé dans le chaos.
Ma démarche a également été nourrie d'une expérience de « décentration » vécue à travers ma formation de clinicienne et grâce aux voyages réguliers que j'ai pu effectuer pour rencontrer mes superviseurs et formateurs à l'étranger. D'une part, ces déplacements m'ont permis l'immersion dans des pays très différents du mien. J'ai ainsi pu observer des personnes vivre et évoluer au quotidien dans des univers stables. D'autre part, l'enseignement clinique puis psychanalytique m'a amené à découvrir des théories produites en d'autres lieux et à rencontrer certains auteurs.
Ma participation à la vie « scientifique » au Liban m'a conduit à débattre avec mes amis et collègues libanais mais le rejet de mes premiers questionnements m'a paru surprenant, d'autant plus que mes référents occidentaux m'encourageaient ouvertement à persévérer dans ma démarche. Ces attitudes paradoxales m'ont poussée encore plus à la recherche de nouvelles connaissances théoriques et de nouveaux modèles identificatoires.
Dans cet ouvrage, Beyrouth-Est est considéré comme un petit village et/ou une famille élargie qui englobe le psychanalyste et le patient, dans le sens où ils partagent à pied d'égalité, la banalité du quotidien et le poids des « secrets de famille », de la rumeur et du « non-dit ». Les faits réels du vécu infantile ainsi que l'impact de l'actuel étaient les mêmes pour les deux protagonistes (patient et clinicien). En effet, tous les habitants de l'ancien Beyrouth-Est ont connu entre l'année 1975 et 1990 la guerre au quotidien. C'est une certitude à laquelle ne peut se soustraire aucun de mes patients adultes puisque nous avions fréquenté la même ville, les mêmes clubs ou les mêmes établissements scolaires et par conséquent connu les mêmes événements traumatiques. Il s'agit de la clinique de l'extrême ainsi que de celle des traumatismes de guerre, abordés en situations extrêmes et violentes au service de la psychanalyse dite classique. Mon questionnement est le suivant : Pourquoi aucun de mes patients n'a spontanément abordé le thème du vécu de la guerre, en séance ? S'agirait-il pour les Libanais d'un vécu banal, intégré aux moeurs et au style de vie ? » D. K-D.

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