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En dépit de son titre, en référence au roman de George Sand dont il est ensuite beaucoup question, La Petite-fille de la sorcière est bien un livre d'histoire. Mais la démarche de recherche d'anthropologie historique visant à comprendre de l'intérieur la culture magique des paysans français d'il y a deux siècles peut dérouter, et il convient de la justifier en quelques mots.
La difficulté tient aux sources. À l'époque de George Sand, cela faisait longtemps qu'on ne brûlait plus de sorcières ; on ne dispose plus des pièces de procès dont l'exploitation a permis tant de travaux sur la sorcellerie et l'univers mental des paysans des siècles antérieurs. La justice est muette, à part quelques affaires d'escroquerie et de rares faits divers tragiques. Ne comptons pas non plus sur les pionniers des études folkloriques qui cherchaient surtout dans les moeurs campagnardes, des vestiges de ce qui avait été, de cultes ou d'usages antiques.
C'est pourquoi il a fallu procéder autrement, et partir de La Petite Fadette, des Dus frays bessous du gascon Jasmin, ou d'autres écrivains ayant eu une enfance paysanne, pour y chercher ce que Carlo Ginzburg appellerait des traces. Traces à demi effacées d'une culture essentiellement orale et méprisée, indices ténus qu'il faut interpréter à la lumière de ce que les anthropologues et les folkloristes nous ont appris des contes et des croyances. Il s'agit ainsi de reconstituer les logiques multiples d'un univers culturel étrange à nos yeux, entre le rêve et le réel, peuplé de sorcières et de loups-garous, de devins et de feux-follets. Mais comme ce livre est oeuvre d'historien, il importait aussi d'essayer de comprendre pourquoi, en dépit du mépris des Lumières qui faisait suite à la persécution sanglante des siècles précédents, elles étaient encore si vivantes au début du dix-neuvième siècle ; puis tenter d'évaluer leur recul, ou plutôt les transformations qu'elles connaissaient à cette époque ; enfin apprécier l'enjeu politique qu'elles en vinrent à représenter au milieu du siècle, lorsque l'instauration du suffrage universel donna à des campagnards encore illettrés et « superstitieux » un poids décisif dans la destinée d'un pays.
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