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Réflexion sur le fléau de la violence À l'heure où la violence touche toutes les sociétés, cet ouvrage présente une autre analyse des causes qui permettent à la violence de se généraliser, à travers un nouveau concept celui de « la moralisation de la violence ». Razika Adnani prend l'Algérie comme exemple pour construire sa pensée. Elle aborde la question de la légitimité de la guerre de libération et réexamine le principe de « la violence justifiée ». La question capitale est de savoir comment faire pour que la justification de la violence ne puisse jamais entraîner sa moralisation. Mais la guerre suffit-elle, à elle seule, à expliquer le phénomène de la violence ? Razika Adnani croise causes historiques et sociologiques. Elle met en avant le rôle fondamental de l'éducation et pose la question de la modernité confrontée à la tradition, avec des exemples concrets tels que la justification du « voile » ou la pratique de « l'oeil indiscret ». Enfin elle voit l'expression d'une souffrance, elle-même source de violence, dans le poids d'une histoire non assumée. Ainsi, elle nous entraîne au coeur des habitudes comportementales de la société algérienne pour nous aider à comprendre comment certaines d'entre elles peuvent devenir le terreau de la violence. L'Algérie partage une culture et une vision de l'avenir avec les autres pays arabes et arabophones. Voilà qui permet de saisir des aspects importants du phénomène de violence sociale non seulement en Algérie mais aussi dans l'ensemble de ces pays. Razika Adnani construit sa réflexion dans la perspective de savoir si une meilleure relation avec l'autre et un meilleur partage de l'espace sont possibles. Elle s'interroge sur la relation qui existe entre l'image que nous avons de nous-mêmes et la violence faite à autrui. Cet ouvrage est un outil indispensable de lecture du monde et un formidable message d'espoir. EXTRAIT En ce matin du mois de mai 2012, la lumière si particulière d'Alger envahissait ma cuisine. Je prenais mon thé face à la fenêtre. J'étais heureuse de retrouver ma ville. Le journal posé sur la table à côté de moi, j'en survolais rapidement les titres quand l'un d'eux attira mon attention : « Il ne faut pas délégitimer la guerre d'Algérie ». Par cette phrase, « il ne faut pas », le titre se présentait sous la forme d'une injonction ou d'une leçon de morale que la journaliste attribuait à l'une des figures de la guerre de libération. Les leçons de morale attirent toujours mon attention, car elles instillent toujours un doute. Quand on dit à quelqu'un : « il ne faut pas voler », c'est soit parce qu'il vole déjà et qu'on veut le persuader d'arrêter, soit parce que, simplement, on craint qu'il ne le fasse. Il ne nous viendrait pas à l'esprit de le dire à une personne intègre. Quelques questions me vinrent à l'esprit. Pourquoi cette injonction alors que l'Algérie s'apprêtait à fêter le cinquantième anniversaire de son indépendance ? Sous-entendait-on la possible existence d'une opinion qui délégitimerait la guerre de libération ? Qui pouvait en être l'auteur ? J'ai soudain ressenti un besoin fort et irrésistible de m'exprimer, d'écrire comme si, d'un seul coup, j'avais beaucoup de choses à dire.
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