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Assunta Maresca, dite Pupetta, grandit à Naples, dans les années 1950, sous la coupe d'un père mafioso. Mais Pupetta, la « petite poupée », ne craint rien ni personne.
À dix-neuf ans, alors qu'elle participe à un concours de beauté, son destin bascule. Elle rencontre l'amour de sa vie, Pasquale Simonetti, un boss de la Camorra, qui tombe sous le charme de cette Napolitaine sulfureuse. Le mariage est vite officialisé et rien ne peut contrarier le bonheur de ce couple. Si ce n'est l'assassinat de Pasquale, quatre-vingts jours après la cérémonie.
Pour Pupetta, l'heure de la vendetta a sonné. Son histoire ne cesse alors d'affoler la rumeur de la ville, car cette Madone vengeresse incarne à la fois le courage et l'honneur, la passion et l'héroïsme, mais également toute l'ambiguïté de Naples, à feu et à sang.
Inspirée de faits réels, La Malédiction de la Madone est le portrait fidèle et fascinant de cette pasionaria autant vénérée que redoutée.
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Il y a un peu plus de soixante ans, un procès qui passionna l’Italie condamnait la Napolitaine Assunta Maresca, surnommée Pupetta, pour avoir vengé le meurtre de son mari mafioso. Philippe Vilain fait revivre cette histoire d’amour et de vendetta, sur le fond misérable et violent d’une ville alors encore marquée par les séquelles de la guerre et mise en coupes réglées par une Camorra déstructurée en une myriade de clans rivaux.
Fille d’un contrebandier de cigarettes, Pupetta est remarquée lors d’un concours de beauté par l’un des nouveaux patrons de la mafia, Pasquale Simonetti, un guappo qui s’est imposé dans le racket alimentaire en cette période de pénurie d’après-guerre, et qui maintenant fait si bien la loi sur la région que c’est à lui que l’on vient même demander justice. Ainsi cet épisode, resté dans les annales, où il contraint un homme à épouser la fille qu’il a abandonnée enceinte : « J’ai dix mille lires dans ma main, je dois les dépenser en fleurs : tu préfères que j’en fasse quoi, que je les dépense pour ton mariage ou pour tes funérailles ? »
Elle-même très vite enceinte de ce « seigneur du crime, justicier et généreux », à la « réputation d’homme juste », Pupetta l’épouse en très grande pompe et, elle qui aspirait pourtant à une vie différente de celle de sa mère, accepte par passion de subir à son tour la malédiction attachée à toute femme de mafieux : « c’est écrit d’avance : ou bien il ira en prison, ou bien il mourra ». De fait, autant admiré que craint et jalousé, Pasquale Simonetti est abattu par un sicaire de son associé, moins de trois mois après les noces. Seule, déjà veuve à vingt ans et bientôt mère, l’impétueuse Pupetta décide de se venger. Acte passionnel et crime d’honneur, son geste prémédité et assumé qui lui fera déclarer lors de son retentissant procès : « Je le referais ! », l’inscrira comme une héroïne dans la légende napolitaine, en même temps qu’il la condamnera à une lourde peine de prison.
Excellant à recréer l’atmosphère de Naples et le rapport ambigu de la ville avec le crime organisé, Philippe Vilain redonne efficacement vie à cette « petite poupée », promise au sort effacé et soumis des femmes de sa ville et de sa génération, et qui devint pourtant, au fil d’un destin sulfureux noué autour d’un caractère fier et bien trempé, cette ambivalente figure de « Madame Camorra », criminelle aussi réprouvée qu’adulée. La narration au passé et sans beaucoup de dialogues donne à ce portrait historique romancé la coloration sépia d’anciennes photographies, ou encore le contraste d’un vieux film en noir et blanc, que l’on redécouvre avec fascination et étonnement. Dommage que l’histoire s’arrête sur un léger sentiment d’inachevé, obligeant le lecteur, faute d’un épilogue qui aurait été le bienvenu, à chercher ailleurs la suite du parcours de Pupetta. Car, condamnée à dix-huit ans de prison, elle fut graciée en 1965 et connut encore bien des avanies en lien avec des activités criminelles…
«La Malédiction de la madone» de Philippe Vilain lecture 2/8 de la sélection du Prix Nice Baie des anges 2023 dans le cadre du FESTIVAL DU LIVRE à Nice du 2 au 4 juin 2023
(photo Aujourd'hui en balade au Musée @jacquemartandre expo du Maitre de la Renaissance italienne Giovanni BELLINI https://www.instagram.com/reel/CqNf0tromoi/?utm_source=ig_web_copy_link )
dans le roman de Philippe Vilain il s’agit de la Madone de Pompéi en laquelle croit fort Pupetta notre jeune héroïne comme à son bel amour, “une femme comme il les aimait, pas une bigote à cheval sur la morale, pas une vierge effarouchée qui n’assume pas ses actes, pas une fille des bas quartiers, de celles qu’il fréquentait jadis et qui lui soutirait de l’argent, pas une écervelée capricieuse qu’il faudrait assister, pas une carriériste, mais une femme libre et déterminée, fidèle et juste, sage et passionnelle, sur laquelle il pourrait compter, une conquérante avec laquelle il serait armé pour affronter les dangers. «Pupetta est de celles-là se dit-il. Elle sera sa femme. »
«Dans cette position de tir, avec sa robe légère et son foulard retenant ses cheveux, Simonetti ne parvenait pas à la trouver menaçante, il lui décelait même une grâce supplémentaire. Une Madone avec un pistolet, il n’en avait pas souvent vu.
- Tu es gauchère ! Dit-il (…) les plus grands tueurs sont gauchers.»
«Jamais Simonetti ne fut plus ému que le jour où il apprit qu’il deviendrait père. (…) Mais cette annonce n’était pas la seule surprise que le passé leur réservait : Simonetti, lui aussi, conservait un secret au fond de lui, une ancienne dette de justice…»
«Une vie de mafieux ne connaît ni répit ni vacances. Il y a toujours une affaire à régler, des menaces à déjouer, des comptes à solder - enfin, toute profession possède ses inconvénients. Les conflits y sont nombreux et les carrières brèves, en général, bien que très lucratives. On peut devenir boss, être riche et mourir à vingt ans, ou plus jeune encore, car il n’y a pas d’âge pour mourir. »
«Naples lui faisait l’effet d’une fiction maléfique; elle n’en voyait plus que la beauté tragique et devinait confusément que plus jamais elle ne pourrait y être heureuse.»
En effet, vous l’imaginez, la
suite parle de vengeance….
Roman très facile à lire!
#lamaledictiondelamadone #philippevilain #robertlaffont
Coup de coeur pour ce roman de la rentrée. J'ai aimé cette peinture du milieu mafieux napolitain qui sert de cadre à la fiction inspirée d'un fait réel.Le livre déroule la vie de Pupetta, fille du camorriste Maresca, une vie dominée par la passion , le devoir et l'honneur.C'est une femme qui est aux commandes du crime et cette situation est originale. le récit dit bien le système complexe des clans qui règnent sur Naples , il analyse le tumulte intérieur que vit Pupetta quand son
mari est assassine , quand elle se venge et à sa sortie de prison. Pupetta est un personnage très singulier qui a un sens poussé de la justice , elle se rend, elle fait le bien
auprès des plus faibles alors que c'est une criminelle . Ce paradoxe montre bien qu'elle est habitée par la passion.
Et le début de l'histoire ?
Pupetta , la fille du mafieux Maresca qui tient une pâtisserie est élue en 1954 Miss Rovigliano, ville où la famille est en vacances. C'est un mafieux Passuale Simonetti qui a oeuvre pour qu'elle soit élue,Simonetti est un homme juste, aux actes il préfère la discussion.Simonetti par sa classe et son argent séduit la famille Maresca. Titina, la mère de Pupetta , n'est pas favorable à l'union qui se profile: elle sait ce que c'est que d'épouser un parrain, elle sait que sa fille va souffrir…
« La Malédiction de la Madone » est l’histoire hors du commun d’Assunta Maresca, dite Pupetta, napolitaine qui vécut de nombreux drames dans sa vie mais qui parvint toujours à s’en relever plus forte. Cette héroïne bien réelle évolua dans le milieu trouble de la Camorra. Les dates et leurs hasards ont eu de nombreuses répercussions sur sa vie hors du commun et en offrent un livre attractif et prenant.
Philippe Vilain nous narre son passé d’une telle façon que le lecteur se demande s’il a lui-même évolué à ses côtés. Puissamment évoquée, Naples y occupe une place importante et on y ressent les embruns de la ville.
Malgré le fait que j’aurais encore bien passé quelques pages en compagnie des personnages et en particulier de celui de Pupetta, tellement attachante par sa force de caractère, la plume élégante de Philippe Vilain m’a séduite par sa justesse.
Rencontré à l’occasion de l’inauguration du Salon du Livre de Wallonie en octobre, j’ai pu discuter en toute simplicité avec l’auteur. Je remercie encore Catherine Hocquet et Isabelle Vilain pour cette invitation et ce très beau moment.
Naples, années 50, Assunta Maresca dite Pupetta (petite poupée) tombe sous le charme de Pasquale Simonetti, un camorriste, qui est à quelques heures de devenir le parrain du quartier de Forcella. Pupetta connait bien le milieu car son propre père est un contrebandier, mais elle s'était juré de ne pas vivre dans cette peur permanente toute sa vie.
Jusqu'au jour, où lors d'un concours de beauté elle tombe dans le bras de Pasquale, le mariage est vite officialisé et le nouveau couple nage dans le bonheur. Mais dans le milieu tout peut basculer d'un claquement de doigt. Pasquale se fait assassiner peu après le mariage !
Pupetta se retrouve veuve, enceinte mais décide quand même de faire vengeance elle-même. Elle se fera très vite rattrapée, arrêtée, jugée avant d'être condamnée à la prison.
L'histoire de Philippe Vilain peut paraitre banal, cependant la beauté de ce roman réside dans l'accord parfait entre Pupetta et la ville, Naples. A travers la plume de Philippe Vilain, on ressent l'atmosphère oppressant entre les moments de pure joie et les drames, les malheurs que cette ville offre à ses habitants.
Directement séduit par cette histoire inspirée de faits réels, par l'écriture réaliste de cette ville cosmopolite, faite de violence, de pauvreté, d'emprise et de beauté. En parallèle avec cette jeune Pupetta, une femme déterminée, forte, faite de courage, de passion et enivrée de vengeance.
Le coup de coeur d'une histoire où une jeune femme qui rêvait de bonheur dans une ville ensoleillée mais tellement corrompue où la vie peut parfois être faite de feu ardent et de sang. Le portrait complètement fascinant d'une Signora Camorra !
Naples, dans les années 1950, n’est pas la même que celle décrite par Amanda Sthers dans « Un café suspendu ».
Dans ce roman, ce sont les rues des quartiers pauvres qui sont sous la coupe de la mafia dont il est question.
C’est là que naît et grandit Assunta Maresca, dite Pupetta. Son père a une pâtisserie, Pupetta l’aide dans sa comptabilité. C’est ainsi qu’elle comprend que son activité en cache une autre, en lien avec la mafia.
La jeune fille vit sous le regard de son père et de ses frères qui veillent jalousement sur son honneur. Sa mère espère en secret que sa fille n’aura pas le même destin qu’elle.
C’est dans le cadre d’un concours de beauté que Pupetta rencontre le beau et charismatique Pasquale Simonetti. Peu lui importe qu’il soit un boss de la Camorra, elle tombe tout de suite sous son charme.
« Ce n’était pas uniquement le prestige de Simonetti qui séduisait Pupetta, mais aussi et surtout son charisme, son autorité tranquille et son caractère taciturne. Il parlait peu. Son regard bienveillant adoucissait la brutalité de son caractère. Pupetta aimait les taiseux, sans doute parce qu’elle savait le pouvoir maléfique des mots, et les mensonges qu’ils produisent. (…) Ses silences, elle les respectait, elle s’en serait voulu de les interrompre par une remarque, un caprice ou bien une question intrusive. C’était dans ces moments qu’elle prenait conscience des sentiments qu’elle avait pour lui, cet homme à la douceur virile, ténébreux, galant et flegmatique qui avait surgi dans sa vie comme un prince, que tout le monde nommait « don Pasquale » mais qu’elle appelait simplement « amore ». «
Ces deux là vont s’aimer d’un amour fou et précipiteront leur mariage en raison de la grossesse de Pupetta. Mais leur bonheur sera de courte durée : Pascale est poignardé à mort en pleine rue par son associé, chef d’un autre clan, seulement quatre-vingts jours après la cérémonie.
Pupetta se retrouve veuve alors qu’elle est enceinte de six mois. Un violent désir de vengeance va la pousser à tuer à son tour. La prison deviendra alors pour de très longues années son seul univers.
» La prison lui donnait l’idée la plus tragique du temps qui passe, du temps qui lui restait à vivre, et de tout ce qu’elle perdait, de tout ce qu’elle manquait. C’étaient des journées perdues, des journées absurdes, enlevées à la vie, où elle se sentait inutile. Etre incarcéré, c’est faire l’expérience du temps couler en soi sans pouvoir l’arrêter, ni le tuer, ni le tromper, c’est sentir que la vie continue ailleurs, sans soi, malgré soi. «
J’ai tout de suite été séduite par cette histoire, qui se base sur des faits réels, et l’écriture de Philippe Vilain qui fait preuve d’une grande sensibilité en brossant le portrait psychologique de Pupetta et ses interrogations sur sa vie de femme.
J’ai d’ailleurs pensé au début de ma lecture que ce roman était écrit par une autrice et j’ai été étonnée de voir qu’il n’en était rien.
Je remercie les Editions Robert Laffont et Cultura pour la découverte de ce roman qui est un de mes coups de coeur de la rentrée littéraire.
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